Perfect Sense

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Fantastique et Romance
Durée
90
Titre Original
Notre score
5
Perfect Sense

Au milieu d’un monde frappé par une étrange épidémie qui détruit progressivement les cinq sens, un cuisinier et une brillante chercheuse tombent amoureux…



 

 

L’avis de Manuel Yvernault :


Projet bancal s’il en est tant le réalisateur comme le scénariste n’avaient su briller auparavant dans leur filmographie respective, Perfect Sense se veut dans un dernier sursaut, un coup d’essai dans le film catastrophe qui avec moins de maniérisme aurait pu se transformer en coup de maître.


David Mackenzie avait pourtant entre les mains un projet savoureux. Loin des films catastrophes classiques (Contagion faisait récemment exception), Perfect Sense par son pitch (en résumé : une épidémie frappe le monde en faisant perdre à chacun ses 5 sens au fur et à mesure) pouvait justement mêler au cinéma une envolée de fond et de forme. Là où D.Aronofsky aurait su (sans doute) maîtriser son sujet, Mackenzie se perd dans des scènes étirées quand elles ne sont pas tout simplement inutiles.



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Par une mise en scène poussive et un montage maladroit, presque indigeste, Perfect Sense perd l’essence même de son sujet. On comprend vite que le scénario relativement faible par moments n’aide en rien le metteur en scène. On ne boudera pas le plaisir, rare, de ne pas tout expliquer et de laisser le spectateur comprendre au mieux comment le virus se propage et quels en sont les symptômes. Il y a cependant une juste mesure entre un laisser-aller narratif et donner un semblant d’unité à son histoire. Certes on comprend qu’avant chaque perte d’un sens une crise explose mais Mackenzie et Aakeson (scénariste) à l’unisson donnent l’impression d’avoir livrés un brouillon, soit par facilités, soit par ignorance. Le film est relativement graphique pour en apprécier la photo mais en dénote alors un effet mode, de visuels « clippesques » qui met trop souvent de côté les quelques règles de base d’une grammaire cinématographique.

 


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Malgré cela, l’ennui ne se fait pas forcément ressentir par la présence d’Ewan McGregor qui comme à son habitude (ou presque) et son charme naturel s’approprie n’importe quel personnage. Aidé par Eva Green en demi teinte, les deux comédiens parviennent tout de même à nous faire croire en leur interprétation et ainsi emmener le film vers autre chose. C’est alors que dans ces derniers instants Perfect Sense tutoie l’invraisemblable, donner toutes la richesse de nos sens et appuyer sur le fait que d’en perdre ne serait-ce qu’un seul est un handicap énorme. L’importance des sens, des instants, l’ouverture aux autres que voudrait nous dessiner Mackenzie arrive hélas trop tard car au même instant où naît ce sentiment, une frustration est également présente tant ces émotions auraient pu être mise en scène bien avant.

 


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Sans être totalement raté, Perfect Sense est de ces films où le sujet fort de lui-même n’arrive pas à être réaliser de manière correcte et appliquée. On regrettera donc le choix de David Mackenzie qui à les plus grandes difficultés à nous faire ressentir autre chose que de l’ennui. Heureusement, le jeu d’Ewan McGregor rattrape un peu l’ensemble, hélas trop tard tant un court métrage aurait suffit à procurer le même effet.



Perfect Sense
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