En quête d’un nouveau départ, Millie accepte un poste de femme de ménage à demeure chez Nina et Andrew Winchester, un couple aussi riche qu’énigmatique. Ce qui s’annonce comme l’emploi idéal se transforme rapidement en un jeu dangereux, mêlant séduction, secrets et manipulations. Derrière les portes closes du manoir Winchester se cache un monde de faux-semblants et de révélations inattendues… Un tourbillon de suspense et de scandales qui vous tiendra en haleine jusqu’à la dernière seconde.
Deux ans après le carton mondial du roman de Freida McFadden (2,3 M d’exemplaires en France), suivi de trois autres tomes, l’adaptation ciné de La Femme de ménage débarque en salles. Paul Feig, réalisateur de la comédie culte Mes Meilleurs amies (2011) et d’autres films comiques nettement moins glorieux comme Spy (2015) ou bien encore le reboot au féminin de S.O.S Fantômes est aux commandes de cette transposition très attendue sur grand écran du thriller domestique signé McFadden.
Paul Feig gomme malheureusement beaucoup de la noirceur du livre en optant pour des cadres lumineux, de la musique pop et un esthétisme 80’s à la Adrian Lyne lors des scènes d’amour. A l’image de son utilisation maladroite de la voix-off Feig ne fait qu’illustrer platement le récit chargé en tensions névrotiques et perversions conjugales imaginé par la romancière américaine, mix malin entre vieille recette hitchcockienne (secrets de couple, faux semblants) et histoire contemporaine à base de masculinité toxique et de sonorité solidaire. Le troisième acte, avec son plot twist et sa petite nervosité, sauve les meubles en s’aventurant à la frontière du torture porn.
Loin d’avoir le talent d’un David Fincher pour créer une atmosphère trouble et subversive avec une mise en scène au scalpel, voir sa superbe adaptation de Les apparences de Gillian Flynn, Paul Feig peut compter sur le talent de ses deux actrices, la très hype Sydney Sweeney, définitivement à l’aise dans tous les genres (de la série trash Euphoria à la nun exploitation avec Immaculée jusqu’à la romcom avec Jamais sans toi) et la trop rare Amanda Seyfried, dans un rôle complexe, pour maintenir la tension dramatique. Au cœur de cette mécanique policière bien huilée, fidèle au matériau de départ, ce beau duo d’actrice fait des étincelles à chaque scène commune, il est le facteur humain indispensable pour passer la ligne d’arrivée au bout de 2h11 beaucoup trop longues.
