Les Hauts de Hurlevent
Les Hauts de Hurlevent

Les Hauts de Hurlevent

Réalisateur
Andrea Arnold
Acteurs
James Howson, Kaya Scodelario, et Solomon Glave
Pays
Angleterre
Genre
Drame et Romance
Durée
128 min
Titre Original
Wuthering Heights
Notre score
8

Angleterre – XIXème siècle. Heathcliff, un enfant vagabond, est recueilli par M. Earnshaw qui vit seul avec ses deux enfants, Hindley et Cathy, dans une ferme isolée. Heathcliff est bientôt confronté aux violences de Hindley, jaloux de l’attention de son père pour cet étranger. Le jeune garçon devient le protégé de Cathy. A la mort de M. Earnshaw, Cathy est courtisée par le fils de riches voisins, laissant peu à peu Heathcliff à la merci de Hindley. A l’annonce du prochain mariage de Cathy, Heathcliff s’enfuit. L’attachement fraternel qu’il vouait à Cathy se transforme alors en un amour obsessionnel.

 

Avis de Manuel Yvernault :

Unique roman d’Emily Brontë, Les hauts de Hurlevent, est devenu un classique de la littérature anglaise. Andrea Arnold (le sublime Red Road, Fish Tank, d’un réalisme social appuyé) décide d’en faire une adaptation à la mise en scène tranchée. Pari réussit.

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La réalisatrice s’applique dans une mise en scène rugueuse, construite de manière sublime, toujours en mouvements, ornée d’une photographie de Robbie Ryan au plus proche du naturalisme des hautes terres du Nord de l’Angleterre. Les errances de ses personnages, tous magnétiques, dans ce cadre naturel, rappellent le chemin de Jackie (Red Road) dans un décor urbain.
La composition des cadres reflète toujours le propos interne de chaque personnage. Cette promiscuité, liberté de ton et d’adaptation peuvent laisser circonspect ceux qui attendent une adaptation plus proche de ce qu’une grosse production pourrait offrir. Or, nous sommes plus à la frontière du film d’art où le sensitif pur est mis en avant avec une réalisation qui donne une part importante au naturalisme (souvent filmé) et une interprétation maîtrisée et intense dans sa propre lenteur.

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Andrea Arnold lance une invitation, osée, risquée, qui serait dommage de refuser. Il faut cependant être averti du choix radical et de la proposition de son adaptation. Les silences sont appuyés, la lenteur surlignée pour laisser la plus grande place possible à une certaine poésie que l’œuvre suggérait entre chaque ligne. En résulte le sentiment d’un respect total de l’œuvre, avec le désir constant de se l’approprier visuellement ; à défaut d’une forme populaire pour toucher le plus grand nombre.
C’est un choix, plutôt insolite et intriguant. Les premières minutes laissent dubitatif, mais si on se laisse le temps, la suggestion d’Andrea Arnold peut séduire pleinement, proche d’un art pictural en mouvement constant. Original, radical, moderne et bienvenu. L’adaptation du roman en ressort totalement dépoussiérée.

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