Everest : le test blu-ray
Everest : le test blu-ray

Everest : le test blu-ray

Réalisateur
Baltasar Kormákur
Acteurs
Jake Gyllenhaal, Jason Clarke, et Josh Brolin
Pays
Angleterre, Islande, et USA
Genre
Aventure
Durée
122 min
Titre Original
Notre score
7

Inspiré d’une désastreuse tentative d’ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l’homme ait connues. Luttant contre l’extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l’épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.

Avis de Manu :

Baltasar Kormakur, c’est surtout un remake de son propre film (Contrebande) et une série B assumée comme telle, 2 Guns, mais aux limites d’une…série B, justement.

Avec Everest il passe un cap, entouré d’un casting solide où les grands noms (et talentueux) comédiens viennent se côtoyer. Plutôt que de prendre l’ascendant des films catastrophes classiques, il dirige son film sur la pente du documentaire, en effet, très détaillé, chaque étape et progression sont notifiées à l’écran. Malgré quelques effets dramatiques exagérés, la majorité des personnages ne semblent pas être caricaturaux et tutoyer une potentielle vérité, le film se basant au plus proche des faits réels.

Non exempt de défauts, on sent cependant que parfois certains d’entre eux ont été sacrifiés sur l’autel de la durée d’exploitation. Ainsi, de grands noms n’apparaissent que furtivement à l’écran alors qu’on suppose leur rôle plus important au centre même de ce qui s’est réellement déroulé.

Mais l’ensemble du casting est relativement traité à la même échelle puisque quasiment aucun ne prend l’ascendant sur les autres, ce qui est totalement justifié à la vue de l’histoire. Il ne semblait pas évident de pouvoir diriger toutes ces têtes d’affiches avec égalité, c’est pourtant réussi et procure la lisibilité utile au film quand les groupes sont dispersés au sein du monstre himalayen.

Les détails et la mise en scène de Baltasar Kormakur permettent également de ne jamais être perdu géographiquement dans l’ascension du mont, un détail mais qui à son importance.

Si on peut trouver certains instants un peu trop dramatiques, comme toutes reconstitutions du genre, le réalisateur n’oublie pas de dénoncer l’exploitation touristique du site et rend hommage à ces hommes et femmes passionnés d’alpinisme. Sous les aspects spectaculaires du film ressort des aventures humaines qui nous semblent immenses de passion et de courage à l’écran.

Loin d’être parfait, manquant parfois de subtilité, Everest s’avère tout de même efficace, le tout très crédible quant à l’immersion que tente de procurer le réalisateur au spectateur dans cet enfer blanc. Loin d’être parfait, manquant parfois de subtilité, Everest s’avère tout de même efficace, le tout très crédible quant à l’immersion que tente de procurer le réalisateur au spectateur dans cet enfer blanc.

Très honnête divertissement, au budget moitié moindre que les blockbusters estivaux sans que cela paraissent à l’écran, Everest, avec son casting de stars et un certain savoir faire, rempli son cahier des charges de film qui tente de relater de manière précise ce qu’ont vécu ces hommes et femmes pour aller souvent au-delà d’eux-mêmes. A défaut d’une pure vérité relatée, le spectateur aura réellement voyagé.

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Avis de Fabien

Le sous-genre du cinéma d’aventures qu’est le film de montagne a connu peu de représentants marquants ces dernières années; hormis le palpitant mélange de docu/fiction La mort suspendue signé Kevin MacDonald en 2003 et le sympathique Cliffhanger avec Sly daté de 1993 pas vraiment de quoi s’extasier.

Tiré d’une histoire vraie relatée dans le livre autobiographique Tragédie à l’Everest écrit par l’écrivain, journaliste et alpiniste Jon Krakauer, Everest a été confié au réalisateur islandais Baltasar Kormákur, déjà auteur d’un survival Survivre en 2012. Everest est le récit-catastrophe de deux expéditions cauchemardesques ayant fait 8 morts en 1996 sur la plus haute montagne du monde.

Découpée en trois parties, l’histoire d’Everest s’attache tout d’abord à présenter les protagonistes lors des 40 premiers jours préparatoires d’ascension vers différents camps, avec retour au camps de base, pour s’acclimater aux dures conditions climatiques. L’occasion pour le réal de pointer du doigt la dérive commerciale de l’ascension de l’Everest avec ces nombreuses expéditions venues du monde entier escalader la montagne parfois le même jour : en découlent des dangers potentiels comme cette attente interminable en plein froid de différents groupes obligés de patienter en file indienne pour franchir une crevasse. Le matin prévu l’ascension proprement dite est lancée puis le drame éclate : confrontés à une terrible tempête, à ses températures extrêmes, au manque d’oxygène, les alpinistes vont lutter pour leur survie. Dans cette partie sous haute tension, le récit alterne séquences périlleuses avec les hommes pris dans le tourbillon glacial d’une montagne déchaînée, tentatives désespérées de leurs collègues du camp de base pour leur venir en aide (Emily Watson en coordinatrice en chef) et détresse des familles pendues au téléphone (Robin Wright et Keira Knightley).

Grâce à un bon dosage de l’action (bon maintien de la tension dramatique) et de l’émotion (pas d’effusions lacrymales lourdingues), Baltasar Kormákur parvient à impliquer le spectateur dans ce drame en altitude. Il s’appuie sur des personnages forts et attachants (inspirés de vrais alpinistes), non sacrifiés sur l’autel du spectaculaire tape-à-l’oeil et des images superbes tournées en décors naturels (Alpes suisses, Népal) couplées à des plans filmés en studio dont les raccords sont, grâce aux images de synthèse, à quelques exceptions près (la séquence du passage de la corniche embouteillée fait très studio!), assez bluffants (pour un budget certes confortable mais loin des blockbusters hollywoodiens).

Le réalisateur filme l’Everest comme une montagne sacrée, belle et imprévisible. Les conséquences du réveil de ce monstre blanc sont  illustrées par ces images terribles de corps recouverts, figés dans la glace ou disparaissant brutalement du cadre vers les profondeurs de la montagne. Les hommes ne sont rien face à la nature; les excellents Jason Clarke en leader attentionné et prudent, Josh Brolin en alpiniste Texan traversé par des émotions contradictoires et Jake Gyllenhaal (trop peu présent à l’écran) en chef intrépide d’une autre expédition, sont plongés dans une aventure humaine intense et vertigineuse, à conseiller notamment aux amateurs de sensations fortes.

 

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Technique

La haute définition est idéale pour s’immerger dans cette aventure extrême aux saisissantes images de tempête de jour comme de nuit. Le déchaînement sonore (vent, avalanche, tempête) des deux pistes Dolby Amos va vous clouer au fauteuil!

Bonus

Pour débuter la section suppléments de cette édition blu-ray Universal direction le making-of (11′). Par respect pour les protagonistes décédés le réalisateur a tourné en partie le film en décors naturels, au Népal puis à la frontière entre l’Italie et l’Autriche.  Cherchant le « viscéral » et l’authenticité, il a emmené son équipe technique et ses comédiens jusqu’à 4500 m d’altitude, les exposant à de violents vents et à des conditions climatiques éprouvantes .

« Apprendre à grimper » (5′) est axé sur l’entraînement des acteurs, coachés par des grimpeurs experts et des conseillers techniques afin d’escalader différentes montagnes et se mettre ainsi dans la peau de leurs personnages.

« Une montagne de travail » (5′) est consacré au tournage en studio, en l’occurrence l’immense plateau Bond à Pinewood où ont été reproduis les derniers 500 mètres de l’Everest, un gigantesque décor filmé sous 5 ou 6 angles différents pour montrer 5 ou 6 moments différents. Les effets spéciaux viennent compléter ce travail de reconstitution pour donner l’illusion de réalité.

« Aspirer à l’authenticité » : la véritable histoire (7′) nous permet de faire connaissance avec les survivants et proches des alpinistes décédés comme la veuve et la fille de Rob Hall, l’alpiniste néo-zélandais interprété dans le film par Jason Clarke.

Enfin est proposé le commentaire audio du réalisateur Baltasar Kormákur.

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