Last days of Summer
Last days of Summer

Last days of Summer

Réalisateur
Jason Reitman
Acteurs
Gattlin Griffith, Josh Brolin, Kate Winslet, et Tobey Maguire
Pays
USA
Genre
Drame et Romance
Durée
1h51
Titre Original
Labor Day
Notre score
6

Lors du dernier week-end de l’été, Frank, un détenu évadé, condamné pour meurtre, oblige Adèle et son fils Henry à le cacher chez eux.
Très vite, la relation entre le ravisseur et la jeune femme prend une tournure inattendue. Pendant ces quatre jours, ils vont révéler de lourds secrets et réapprendre à aimer…

L’avis de manu Yvernault : 

Jason Reitman initiateur d’un cinéma caustique, acide et très critique de par son regard «social», c’est un peu assagit dernièrement. Son dernier en date, «Young Adult» semblait prendre une voix beaucoup plus sage, sinon apaisée, dans la construction simpliste de son récit tout du moins. Avec Labor Day (Last Days of Summer (?) en France) c’est un soudain changement de cap. Si on pouvait trouver salutaire ce virage, le résultat laisse un assez mauvais goût d’indépendance mise à mal, ou pire, un genre que le réalisateur ne maîtrise pas complètement.

Quasi huis-clos où le mélo flirt avec le drame, Labor Day semble être en souffrance de par le genre même dans lequel il peine à s ‘inscrire. Errances dans la logique narrative, invraisemblances des réactions et mièvreries parsèment le film. Avec cet état des lieux, il semble encore plus surprenant que certains passages brillent de délicatesse.

C’est exactement cette forme précise qui surprend dans son dernier film. Parenthèse ouverte dans une filmographie jusque là consacrée à la comédie, comme si Jason Reitman n’avait jamais osé filmer le genre « opposé ». Drame maladroit, Labor Day est toujours sur le fil, entre deux intentions, pourtant de nombreuses séquences, si on se laisse porter par ses dernières, témoignent d’une vraie sincérité. C’est ici, à cette frontière précise, entre acuité, fragilité et nombreux passages insipides que se situe le film. Il sera donc difficile de remporter l’adhésion de la majorité des spectateurs. L’exemple même serait probablement la séquence de la préparation de la tarte aux pêches que certains trouveront touchante quand les autres ne se gêneront pas de rire avec retenue.

Si on peut passer avec légèreté sur les invraisemblances d’un scénario parfois bancal, il est plus litigieux de faire la même chose quant aux réactions des personnages. Leur crédibilité n’est pas mise en cause mais la psychologie d’écriture (comme leur évolution au fil du récit) et la direction d’acteurs surprennent. Très à l’aise dans cet exercice à l’accoutumé, Jason Reitman se fourvoie complètement cette fois, c’est d’autant plus dommage qu’il avait devant la caméra des acteurs confirmés, plutôt doués, quand ils sont bien dirigés. Josh Brolin est peut-être encore parfois limité, mais Kate Winslet reste toujours dans la petite case des actrices au jeu élégant, juste et éclectique. Labor Day saborde hélas en partie le charisme naturel des deux.

Premier virage dans sa filmographie jusque là consacrée à la comédie, Jason Reitman ne réussit pas totalement son changement de cap. Il loupe même un peu sa tentative sans pour autant être ridicule. Une rupture trop radicale d’un genre à l’autre est probablement le fait de ce demi échec.

Et dans une honnêteté parfaite, sans un tel passif cinématographique on serait beaucoup moins indulgent sur le résultat. En attendant, avec le crédit acquit depuis quelques années, ce Labor Day se regarde avec indulgence, reconnaissant tout de même ses imperfections jusque dans un final qui partagera, séquences pleines d’émotions pour certains, too much pour d’autres. On restera pour notre part sur une note élégante, sans plus, loin d’être parfaite, qui ne demande qu’à être plus équilibrée une prochaine fois. A voir avec la légèreté dans lequel le film s’inscrit, sans prétention, tout simplement.

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