L’Affaire Farewell

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame
Durée
113
Titre Original
L'Affaire Farewell
Notre score
5
L'Affaire Farewell

Moscou, au début des années 80, en pleine Guerre Froide.
Sergueï Grigoriev, colonel du KGB déçu du régime de son pays, décide de faire tomber le système. Il prend contact avec un jeune ingénieur français en poste à Moscou, Pierre Froment. Les informations extrêmement confidentielles qu’il lui remet ne tardent pas à intéresser les services secrets occidentaux.
Mitterrand lui-même est alerté et décide d’informer le président Reagan : un gigantesque réseau d’espionnage permet aux Soviétiques de tout connaître des recherches scientifiques, industrielles et militaires à l’Ouest ! Les deux hommes d’Etat décident d’exploiter ces données ultra sensibles transmises par une mystérieuse source moscovite que les Français ont baptisée :  » Farewell « .
Homme sans histoires, Pierre Froment se retrouve alors précipité au coeur de l’une des affaires d’espionnage les plus stupéfiantes du XXème siècle. Une affaire qui le dépasse et qui menace bientôt sa vie et celle de sa famille…






 

L’avis de Yanick « Wolverine » Ruf : Si vous êtes trop jeunes pour avoir connu les années 80 et le délire de la guéguerre entre les américains et les russes ou si vous ne l’étiez pas assez à l’époque pour vous intéresser à la politique internationale (comme moi), alors ce film est fait pour vous. Avec ce thriller politique basé sur des faits réels on se retrouve plongé dans l’univers des grandes puissances de ce monde et de leurs représentants. En effet, l’accent est mis sur les relations entre les différents pays et on s’aperçoit que Ronald Reagan (interprété par Fred Ward) était loin d’être ami avec François Mitterrand (interprété par Philippe Magnan). Le fait que le gouvernement français soit composé partiellement de ministres communistes gênait énormément les politiciens d’outre-Atlantique !


En tout cas, si Reagan était aussi narcissique qu’il est représenté dans le film, on se demande réellement comment il a pu diriger une nation aussi puissante …

Guerre également entre la DST et ses équivalents russe (KGB) et américain (CIA). La preuve, les français décident de donner un nom anglais à l’affaire pour gagner du temps en cas de découverte par les autorités russes qui penseraient avoir affaire aux USA.  Bref, on apprend des choses très importantes sur le dénouement de la fin de la guerre froide, sur fond de musique de Leo Ferre et Queen (merci au passage au réalisateur Christian Carion pour les quelques images d’un concert avec Freddy Mercury).


Emir Kusturica et Guillaume Canet librent une interprétation d’un réalisme époustouflant et rendent l’histoire encore plus passionnante. Et les acteurs de second ordre sont aussi très crédibles. David « Hutch » Soul, Niels Arestrup, Fred Ward et Willem Dafoe sont à la hauteur du film. On en ressort avec une impression de grand vide, comme si l’on venait d’un seul coup de comprendre une énormité sur notre histoire…. Et c’est le cas !




L’avis de Fabien


Pour son réalisateur Christian Carion, L’affaire Farewell est un film « sur les points de vue », soit 2 points de vue, l’un français et l’autre russe sur cette incroyable affaire d’un homme qui contribua à faire chuter l’empire soviétique.


Le coeur de ce récit d’espionnage à l’ancienne est la relation complexe, méfiance puis confiance et amitié, entre deux hommes différents : Guillaume Canet en homme ordinaire sans histoires projeté malgré lui dans une situation extraordinaire et Emir Kusturica en militaire idéaliste amateur de culture française sont parfaits. Canet dans un nouveau rôle d’espion amateur après l’excellent Espion(s) de Nicolas Saada et Kusturica bloc de charisme pour son premier grand rôle portent ce film qui tend à perdre de son intérêt et de sa force dramatique en tentant de développer des personnages secondaires faibles dans des situations dialoguées maladroites (l’entourage du personnage de Canet) voire ridicules (un Reagan en robe de chambre interprété par un Fred Ward cabotinant à mort pour pallier son manque de charisme!).


Carion que l’on sent moins corseté par la reconstitution d’époque que pour Joyeux Noël, parvient à maintenir l’attention du spectateur grâce à une histoire passionnante superbement interprétée par un duo d’acteur au diapason. Une mise en scène plus nerveuse aurait permis à cette Affaire Farewell d’être classée dans le rayon des grands films.

 


L'Affaire Farewell


Test Blu-ray

 

Technique


Précision des détails, des contrastes et définition sans faute : un rendu visuel qui fait honneur au support. De plus la piste DTS-HD Master Audio 5.1 (16-bit) est très agréable.

Bonus

Tout d’abord, dans cette édition FPE, le commentaire audio du réalisateur séduit par la précision de son argumentation et de ses explications techniques et historiques.
Le making of (25)’ s’avère être assez complet en donnant la parole aux comédiens, producteur, réalisateur sur les différents plateaux de tournage de l’Ukraine (Kiev) à la Finlande en passant par l’Elysée où Philippe Magnan en Mitterrand en a bluffé plus d’un.
Dans le passionnant documentaire Entre fictions et réalité(s) (35′), Christian Carion soucieux de « ramener l’authenticité de la grande Histoire dans le film » et différents protagonistes qui ont vécu l’affaire exposent différents points de vue sur l’Histoire où les plus grosses zones d’ombre concernent la partie russe.

L’Affaire Farewell
5
Plugin WordPress Cookie par Real Cookie Banner