La Saison du cheval

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame
Durée
105
Titre Original
Ji Feng Zhong De Ma
Notre score
5
La Saison du cheval

Wurgen vit, avec sa famille, dans les steppes mongoles. Il est berger et rien dans sa vie quotidienne n’a changé depuis des siècles. Le désert avance inexorablement obligeant les bergers à poser des clôtures pour protéger les pâturages. L’argent manque. Pour pouvoir envoyer leur fils à l’école, sa femme, Yingjidma, beaucoup plus pragmatique, vend des yaourts sur le bord de la route.

La seule richesse de la famille est un cheval, vieux et fatigué. Il représente tout ce que Wurgen refuse d’abandonner : les traditions, la liberté. Le berger impuissant tant devant la nature devenue hostile que devant les mirages d’une vie urbaine, ne peut même pas envisager d’aller vivre à la ville…



Film de clôture du 16ème Festival International des Cinémas d’Asie (FICA)

de Vesoul



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L’avis d’Alex :


La Saison du cheval pourrait être vu comme le cri de résistance d’un homme refusant quoi qu’il en coûte de changer son mode de vie, même si sa situation n’est plus tenable.

Le personnage de Wurgen est un être têtu qui tient à sa terre et à sa steppe, et qui refuse de voir sa femme essayer de subvenir à leurs besoins en s’approchant du monde citadin.

 

Réalisé en 2005, ce premier film de l’acteur chinois (d’origine mongole) Ning Cai brosse le portrait d’un homme qui ne peut se résoudre à aller à l’encontre de ses valeurs, symbolisée par son seul bien : un cheval.

Mais lorsque le berger se retrouve au pied du mur et qu’il finit par s’en séparer pour pouvoir scolariser son fils en ville, il croit devenir fou et est assailli d’une étonnante vision de l’animal entrant dans sa yourte…

 

L’acteur-réalisateur nous montre ici une réalité implacable, avec d’un côté, une nature de moins en moins propice à la présence de l’homme, et de l’autre, une ville où règnent bandits et lieux de « débauche » (la scène de la boîte de nuit, où le cheval apparaît sur scène arborant des dessous féminins sur la tête est à ce titre la plus explicite et la plus « cruelle »…)

Le film tout entier est basé sur cette dualité, et ce dès le début, où apparait en pleine steppe une troupe de spectacle chinoise dont les costumes criards et la musique trop forte représentent le symbole d’une cité bruyante et grotesque s’abattant sur un lieu paisible encore pétri de certaines valeurs morales.

 

Mais Ning Cai sait, tout comme nous, qu’il n’y a plus d’avenir pour les hommes comme Wurgen dans un pays (et un monde) où les mégalopoles industrielles se dressent toujours plus nombreuses et où les changements climatiques sont légion.

Alors oui, le petit cheval blanc a bel et bien disparu…

 

La Saison du cheval
5
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