Ant-Man
Ant-Man

Ant-Man

Réalisateur
Peyton Reed
Acteurs
Corey Stoll, Evangeline Lilly, et Paul Rudd
Pays
USA
Genre
Action et Science fiction
Durée
117 min
Titre Original
Notre score
5

Scott Lang, cambrioleur de haut vol, va devoir apprendre à se comporter en héros et aider son mentor, le Dr Hank Pym, à protéger le secret de son spectaculaire costume d’Ant-Man, afin d’affronter une effroyable menace…

Avis de Manu

Cela intéressera peut-être peu de monde, mais il convient de définir la genèse de Ant-Man afin d’essayer de comprendre le résultat final.

Il y a quelques années Marvel (comme Pixar = DISNEY) tente de rameuter les réalisateurs les plus en vue et les plus entreprenants du moment, et ce afin de donner un peu de relief à leur franchise de super-héros. On passera sur la liste exhaustive.

Seul bémol, à chaque lancement de projets (des films sortis depuis), les réalisateurs ont été évincés pour « divergences artistiques ». Une manière cordiale pour le pôle communication de Disney de dire que les metteurs en scène ont été virés, souvent sans cordialité d’après les retours en off. Dernier en date donc, Edgar Wright (Shaun of the dead , Hot Fuzz, Le dernier pub avant la fin du monde), fan revendiqué de l’homme-fourmi.

Différents artistiques donc, car lui, comme ces prédécesseurs sur les autres films de la franchise, ont tenté d’apporter leur univers et leur originalité à chaque opus Marvel.

Mais Mickey supporte difficilement les débordements, il faut que, comme dans son parc, tout soit lisse, beau, carré, remplisse le cahier des charges et plaise au plus grand nombre, en gros, sous le vernis, pas encore craquelé, on produit comme à l’usine, pour faire claquer le tiroir-caisse.

Alors ce Ant-Man ? et bien parfait. Parfait pour le grand public. On change le héros, ses pouvoirs et on recommence éternellement à recopier les mêmes défauts que les autres films Marvel. Un humour bas de gamme habille  les ¾ du film, instants même gênants parfois. Seule la dernière demi-heure et son climax clinquant sauvent l’ensemble du monde de Oui-Oui. En outre, on se demande si les cendres des idées d’Edgar Wright ne sont pas encore là (le clin d’œil à The Cure est digne du réalisateur britannique).

Avant ces 20 dernières minutes très dynamiques et plutôt fun, il faudra supporter un film certes loin d’être mauvais mais qui n’a pas l’once d’une âme de mise en scène et d’originalité. Aucune patte, rien, hormis un faiseur, un Peyton Reed aux commandes (La rupture, Yes Man : WTF !!), qui affiche le sub zero  des ambitions cinématographiques et du divertissement, si ce n’est celle de mettre en scène ce que la production demande. Résultat, aucun risque de pris, le film de braquage annoncé à un moment de l’histoire est finalement un vent soufflé entre deux portes ouvertes.

Alors bien sûr tout n’est pas à jeter, et le film garde des instants captivants, la découverte du monde versant infiniment petit est vraiment réussi, bien que trop rare, mais géniale. Paul Rudd sauve les meubles d’un héros peu ou pas assez écrit/travaillé. On retrouve un Michael Douglas en forme, toujours charismatique (bien qu’un poil mal exploité), qui récite cependant des dialogues sans réelle conviction.

Mais Evangeline Lilly est tout simplement insupportable, caricaturale et loin d’être à sa place dans le film. Avec un rôle aussi important, la punition pour le spectateur est clairement au rendez-vous.

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On ne peut même plus mettre en avant les effets spéciaux tant tout se fait de nos jours avec talent. Il faut donc se réjouir d’un bad guy qui tient la route, de certaines séquences éparpillées ça et là, mais de qualité, et comprendre que Ant-Man n’est là que pour valider le calendrier annuel des sorties sur les 6 prochaines années.

On introduit bien sûr la suite avec deux fins post-génériques (dont une fait très peur vu le casting) et on remballe le tout jusqu’à la prochaine sortie.

A ce petit jeu, beaucoup de personnes seront satisfaites. A commencer par une majorité de spectateurs, à qui on offre sur un plateau, le menu XXL, aussi calorique qu’éphémère, bien composé dans son éclectisme visuel mais qui cache une multitude de défauts. Et les producteurs, le film va cartonner sur l’essence même de sa mise en chantier. Les fans, peut-être un peu moins, tant, film après film la saveur reste la même.

Seul espoir, DC Comics, revient très vite avec Batman V. Superman : L’aube de la justice et le futur Suicide Squad, autre franchise, autres cibles, les premières bandes annonces semblent prometteuses mais là encore trop tôt pour voir une éclaircie certaine et confirmer une prise de risques des studios dans l’adaptation de comics.

D’ici là les plus jeunes seront ravis devant ce genre de spectacle, il est juste dommage, sinon triste, de ne pas tenter de leur proposer autre chose, et d’éviter de les formater à un cinéma OGM ; et de les inviter vers un cinéma blockbuster, mais de qualité, qui existe pourtant, enfin… existait.

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