Festival du film italien de Villerupt

Festival du film italien de VilleruptChaque année lors des vacances de la Toussaint, se passe une chose bien étrange dans le nord-Est de la France. Une petite ville du nom de Villerupt, entre en ébullition et se prépare à accueillir un sympathique festival sur le cinéma italien et ce depuis plus de 30ans.

 

Loin des projecteurs des « peoples », loin des organisations superflues, ce festival regorge des bienfaits italiens car lorsque vous arrivez à Villerupt, vous devenez italien à part entière. La ville vibre aux couleurs de l’Italie, la ville parle l’Italie, la ville mange l’Italie! Il n’est pas rare de tomber sur des groupes discutant en italien au croisement d’une rue, en attendant le début de la séance. Néophytes, vous repartirez de ce festival avec quelques mots à la bouche comme si vous étiez parti en Voyage en Italie. Car ce festival ne vous propose qu’une chose, un voyage de dépaysement, de découverte. Vous commencerez par retenir les célèbres jurons que vous reconnaîtrez grâce aux indispensables mimiques italiennes et finalement, vous lâcherez un ou deux mots dans les conversations de tous les jours allant de «Si pronto » (lorsque vous décrocherez votre téléphone) au « Arrivederci, amore ciao », en passant par le grandiose « tutto va bene? E si va bene (haussement d’épaule nécessaire) ».

 

Vous l’aurez compris, le Festival Italien de Villerupt est un véritable festival non pas de paillettes mais un véritable festival de cinéma où les réalisateurs, les acteurs, les compositeurs ne viennent que pour montrer leur film et nous n’attendons que ça. Vous n’avez pas aimé, compris une certaines idée d’un film? Vous voulez dire personnellement au réalisateur que son film était bellissimo? Pas de souci, il vous suffit de prendre votre courage à deux mains, parler deux ou trois mots d’italien et aller à sa rencontre à la fin de la séance! C’est ainsi que vous pouvez librement débattre avec un Ettore Scola (Ballando Ballando, Concurrence Déloyale), Luca Lucini (L’uomo parfetto, Tre Metri sopra il Cielo), figure grimpante italienne et bientôt internationale, espérons le. Le Festival Italien de Villerupt est un festival de cinéphiles.

 

L’Italie attend sagement son retour sous les feux de la rampe, elle qui fut l’une des patries les plus prolifiques en cinéma jusque dans les années 80, et chaque année nous pouvons en suivre son évolution. En deux semaines, c’est près de 350 projections qui vous sont proposés entre rétrospective de films que vous ne pensiez jamais voir au cinéma, où vous vous replongez dans le néoréalisme des années 50 avec Dino Risi qui fut à l’honneur cette année avec des films comme Profumo Di Donna mettant en scène Vittorio Gassman (jouant aussi Brancaleon). Il n’est pas rare de voir des œuvres de Roberto Fellini avec Casanova (je vous mets au défi de le voir), Roma, Ginger e Fred. Chaque année, un acteur, un réalisateur est mis en lumière avec la section panorama afin d’en découvrir le travail, le parcours. Et finalement, la section compétition qui nous offre les derniers films fraîchement tournés, montés, réalisés pour notre plus grand plaisir.

 

Il est difficile de rester indifférent au cinéma italien. Chaque film est une surprise, plus ou moins bonne, mais une surprise tout de même. Vous aimerez ou détesterez mais vous ne ressortirez quasiment jamais en vous disant « je ne sais pas trop quoi penser! » En regardant un film italien, vous serez dans la réalité italienne, tout semble naturel, le jeu des acteurs, les décors, les situations, les histoires mises en scène, tout est réel. Vous rêvez de voir des fiat 500 par centaine, allez voir un vieux film, vous voulez connaître la santé politique de l’Italie, allez voir du Nanni Moretti et autres, avoir une réflexion sur l’art, je dis les frères Taviani. Une chose est sûre, c’est que vous allez pleurer dans tout les sens du terme car le cinéma italien est un cinéma réaliste parfois cru, parfois romancé, parfois drôle, parfois triste, tout à la fois, rien en même temps…

 

Je pense en avoir fini avec mon introduction présentant le Festival Italien de Villerupt et le cinéma italien. Du novembre au 21 novembre 2008 s’est déroulé la 31ème édition du Festival Italien. Le thème, car comme chaque année, il y a un thème, était l’art et la musique, du moins pour les films en sections rétrospective et panorama.

 

Plus de 60 films étaient à l’affiche et il est toujours difficile de faire un choix. D’un côté, les vieux films dont vous n’aurez pas la chance de revoir sur grand écran (Profumo di Dona, Nuevo Cinema Pardisio, Riso Amaro, Brancaleona Alle Crociate) et les nouveaux films (Il Papà di Giovana, Diari, Tutta la Vita davanti, par exemple) qui malheureusement, n’arriveront jamais en France car ils n’ont trouvé aucun distributeur en France. Même en se disant ouverte au cinéma étranger, la France reste un pays capitaliste où il faut un minimum de sécurité de rentabilité pour, ne serait-ce que distribuer un film étranger dans une salle française. Croyez vous que le cinéma italien se résume aux films de Nanni Moretti, avec Le Caïman, La chambre du Fils et Roberto Benigni avec La Vie est belle, Pinocchio, Le tigre et la neige ou Gabriele Mucino, Juste un baiser, et son aventure américaine? Le cinéma italien possède un nombre incalculable de réalisateurs, d’acteurs inconnus qui pourtant sont excellents. Je pense à Luigi Lo Cascio (Le doux et l’amer), Valerio Mastandrea (Tutta la vita davanti), Elio Germano, Alba Rochwacher (Il papà di Giovanna), Kim Rossi Stuart (Anche Libero va bene), Stefania Rocca, Carlo Verdone (Manuele d’Amor 2).

 

Il faut noter que cette année fut particulièrement expansive pour les acteurs italiens (avec le second volet de Narnia mettant en scène Sergio Castellito et Pierfrancesco Favino et Gabriele Mucino d’autre part), ce qui n’est pas plus mal et un peu de médiatisation, c’est toujours ça de pris. Mais nous passons à côté de nombreux chefs-d’oeuvre cinématographiques mais nous ne le savons pas. Pas de soucis puisque nous en ignorons l’existence mais, le festival Italien par le choix de sa programmation comble cette injustice.

 

 

La programmation 2008 de Villerupt nous a permis d’assister à un combat entre 21 films et très vite certains sont sortis du lot. Si le public préfère les histoires plutôt joyeuses (qui font la grande renommée des acteurs italiens), les professionnels ont eu à cœur de primer des œuvres plus graves qui sont tout aussi évocatrices de l’Italie car l’Italie c’est d’une part la légèreté comique, la nonchalance, l’humour avec les grandes comédies à l’italienne mais c’est aussi le drame, les sujets sensibles, l’investissement politique.

 

Pour sa 31ème édition, le Festival du Film Italien de Villerupt a présenté 21 films inédits ou en avantpremière en « COMPÉTITION OFFICIELLE ».

Dans la catégorie « RÉTROSPECTIVE », ce sont 25 longs métrages qui ont été sélectionnés autour du thème : « Maestro, musica ! Les cinéastes italiens et la musique ». Enfin, la sélection « PANORAMA », reflet de la production cinématographique actuelle, a quant à elle proposé 18 réalisations, allant de la comédie à l’italienne au drame familial. Les AMILCARS, récompenses décernées par différents jurys, ont été créés d’après une oeuvre originale du sculpteur italo-lorrain Amilcar Zannoni.
PALMARÈS 2008
AMILCAR DU JURY
Parrainé par le Conseil Général de Meurthe-et-Moselle
Le jury, présidé par Elda FERRI | PRÉSIDENTE JEAN VIGO ITALIA PRODUCTION entourée de :
Sandra CECCARELLI | ACTRICE
Patrick BROUILLER | PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION FRANCAISE DES CINÉMAS D’ART ET ESSAIS (AFCAE)
Paolo OLMI | DIRECTEUR MUSICAL DE L’OPÉRA NATIONAL DE LORRAINE
Pierre SANTINI | ACTEUR
a décerné son prix au film suivant : Mar Nero (Mer noire), de Federico BONDI (2008)
AMILCAR DU PUBLIC
Parrainé par le Conseil Régional de Lorraine
Amore, bugie e calcetto (Amour, mensonges et ballon rond), de Luca LUCINI (2008)
AMILCAR DE LA PRESSE
Parrainé par le Conseil Général de Moselle
Le jury presse, présidé par François-Guillaume LORRAIN | JOURNALISTE CINÉMA DE L’HEBDOMADAIRE LE POINT entouré de :
Paola CAIRO | FONDATRICE DE PASSA PAROLA – MENSUEL ITALIEN AU LUXEMBOURG
Élise DESCAMPS | CORRESPONDANTE DU JOURNAL LA CROIX Á METZ
Anne-Laure LETELLIER | JOURNALISTE CINÉMA Á L’HEBDOMADAIRE LUXEMBOURGEOIS LE JEUDI
Marie-Pauline MOLLARET | RESPONSABLE FESTIVAL DU SITE ÉCRAN NOIR
Patrizia MOLTENI | RÉDACTRICE EN CHEF DU MAGAZINE FOCUS
Philippe BERTRAND | ANIMATEUR ET PRODUCTEUR DE « CARNETS DE CAMPAGNE » SUR FRANCE INTER
Michel BITZER | CHEF DU SERVICE MAGAZINE DU RÉPUBLICAIN LORRAIN
Joris FIORITI | CORRESPONDANT DE L’AFP Á NANCY
Patrick TARDIT | JOURNALISTE CINÉMA DE L’EST RÉPUBLICAIN
Jean WALKER | RÉDACTEUR EN CHEF DU MENSUEL COTÉ CINÉMA
a décerné son prix au film suivant : Pranzo di Ferragosto (Le repas du 15 août), de Gianni DI GREGORIO (2008)
AMILCAR DU JURY JEUNE
Parrainé par la Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse et des Sports
Le jury jeune, rassemblant des lycéens et étudiants de certains établissements de la Grande Région :
Lycée de la communication | METZ
Lycée Henri Poincaré | NANCY
Lycéens luxembourgeois encadrés par RADIO ARA | LUXEMBOURG
Institut européen de cinéma et d’audiovisuel (IECA)| NANCY
Université Paul Verlaine | METZ
Université du Luxembourg | LUXEMBOURG
a décerné son prix au film suivant : Mar Nero (Mer noire), de Federico BONDI (2008)
PRIX DE LA VILLE DE VILLERUPT
Décerné à une personnalité par les organisateurs du festival : Nicola PIOVANI, compositeur de musiques de films (Ginger et Fred, FELLINI ; La chambre du fils, Nanni MORETTI ; La vie est belle, Roberto BENIGNI…)
Merci à Wolverine pour son travail sur le palmarès de Villerupt.
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