Festival Nouveau Cinéma de Montréal

Festival du Nouveau Cinéma de Montréal.

 

37ème Edition du 8 au 19 Octobre 2008.

Festival Nouveau Cinéma de MontréalLors d’un récent voyage hors des frontières françaises, j’ai pu découvrir un nouveau festival. Le Festival du cinéma nouveau de Montréal. Ne le connaissant pas spécialement, je m’y suis rendu avec une grande curiosité. Il faut savoir que les salles de cinéma d’art et essais sont assez rares dans un pay comme le Canada. Ils préfèrent les multiplexes, ils en sont même aux mégaplexes, genre minimum 20 salles. Donc c’est pour dire que le cinéma d’auteurs, les films de genre et de réflexion ne sont vraiment les principaux intérêts et inquiètudes de nos chers canadiens. Ceci n’empêche pas qu’ils soient d’une ouverture d’esprit et de générosité exemplaire ce que nous ne pouvons pas dire autant des français. Bref…


Reparti sur cinq sites, éparpillés à travers la ville, le Festival du Nouveau cinéma n’est pas si nouveau puisqu’il s’agit de la 37ème édition mais il propose une programmation de films contemporains et plutôt nouveau (je pense que vous l’aurez compris). J’entends par là que les films présentés sont dans le style de remodélisation des genres, ce n’est pas de l’expérimental bien qu’il puisse y avoir une section. Nous pouvons dire que le Festival du  nouveau cinéma traite des productions aux styles nouveaux.

N’ayant pas spécialement fais le voyage dans le but de faire ce festival, je n’ai vu qu’une partie infime de ce que pouvais proposer le festival. Mais le peu que j’ai pu faire m’a convaincu, d’une part de vous parler et d’autre part, d’y retourner afin de découvrir plus en profondeur l’évènement car il est assez rare d’en trouver un dans les berceaux de l’Entertaiment et du People.


La Mémoire des Anges de Luc Bourdon (Canada | 2008)


Le premier film de ma légère sélection fut un film québécois sur Montréal est dans le genre grand détournement avec des récupérations d’images, de sons, de musiques d’archives qui ont été mélangées, assemblées de manière anachronique parfois mais subtilement tout le temps. C’est avec beaucoup d’émotion que je suis sorti de la séance car découvrant à peine la ville actuelle de Montréal, j’en avais une splendide vision des années 50-60-70, le tout sans commentaire. Juste les éléments d’archives. Etant une sorte de documentaire archive, ce style qui peut s’apparenter au néoréalisme est assez difficile à maitriser dans la manière de rendre intéressant le film. Imaginez que l’on raconte une histoire sur votre vie avec vos vidéos de vacances et personnelles. Si le fond de ce film était sympathique, la forme à malheureusement rendu le film inintéressant au bout d’une heure de temps.



Surveillance de Jennifer Lynch (Etats-Unis, Allemagne | 2008)


Mon second film était basé sur, non pas une valeur sûre, mais une valeur parlante. Jennifer Lynch, fille du réalisateur David Lynch dont le Mulholland Drive, Twin Peaks et Dune me laissent quelques bons souvenirs, mis à part Dune avec cet aspect Matrix avec l’élu version philosophico-psychologique genre, je suis l’élu mais suis-je bien l’élu? Le tout saupoudré de Alain Resnais et son Hiroshima mon amour, c’est à dire la répétition (il se pose éternellement la même question tout au long du film). Il faudrait que je le regarde de nouveau et pas quand je suis au bord du sommeil, j’en aurais peut être une autre vision…Bref, ceci n’a aucun rapport avec ce que je disais à la base… Jennifer Lynch, nom connu, donc nous sommes à même de penser deux choses : soit elle fait ce que son père fait, soit elle fait tout autre chose.

Ce fut la première possibilité. Surveillance raconte l’interrogatoire de deux agents du FBI sur une affaire de serial killer dans une petite bourgade américaine, qui est isolée de tout, il va de soi. Nous voyons comment les deux agents spéciaux dans comportements et leurs manières de mener leur enquête vont arriver petit à petit à la vérité. C’est glauque, malsain, perturbant mais finalement terriblement bon. Le film est porté par des acteurs fabuleux avec Bill Pullman et Julia Ormond, en tête d’affiche, transformés, dans des rôles inhabituels. La maîtrise technique de la construction des plans et du language cinématographique est plus que présente, en même temps quand on a comme professeur David Lynch, c’est un peu normal. Si à la sortie du film, j’étais perplexe quant à la qualité de l’œuvre, je suis aujourd’hui persuadé qu’il ne manque plus qu’une pincée de quelque chose à Jennifer Lynch pour nous livrer une oeuvre complète. Surveillance est un film qui porte bien son nom, il surveille, il effectue un travail underground. Il vous dit d’observer, de réfléchir et avec le temps (car la surveillance ce fait tout au long du temps) vous pourrez en tirer quelques conclusions.


Still Orangutans de Gustavo Spolidoro (Brésil | 2007)


Still Orangutans fut mon dernier film de Festival. Intrigué par le résumé : Vous suivez le destin de 7 personnes, le tout film en plan séquence. Rien de nouveau sous le soleil du cinéma. C’est bien connu que le plan séquence un exercice de style que tout les grands cinéastes ont un jour tenté dans leurs carrières. En lisant ceci, j’ai tout de suite, repensé à mon cours d’analyse filmique où mon exceptionnel professeur nous racontait les scènes, l’œil brillant…un homme passionné. Tellement passionné, qu’il a réussi à me faire acheter tous les films en DVD dont je regardais limite en boucle la fameuse scène. Donc ni une ni deux, j’ai fait, Still Orangutans film séquence, comme Hitchkock et sa tentative de film séquence La corde, Orson Welles et son plan séquence d’ouverture de La soif du mal, Stanley Kubrick et sa visite de la cuisine dans Shining, et Alexandre Vasilievich avec …non je plaisante…(Alex si tu me lis)


Voilà ce que je pensais en lisant le truc…Ce fut largement moins excitant durant 1h30 de film. Si la maitrise du film séquence est techniquement parfaite, l’œuvre pêche par son scénario et ses acteurs. Ce qui est bien dommage, nous accrochons difficilement aux personnages, à leurs histoires, leurs discutions. Nous suivons tout d’abord un couple asiatique dont la femme meurt dans le métro, suite à cela, l’homme s’enfuit et rencontre un enfant à qu’il vend une montre dont il est fier et qu’il expose, dans un bus, à un couple de lesbienne débattant sur l’expression Tri-machin, tri-quelque chose (Tri qui viendrait de l’année où le Brésil fut triple champion du monde, l’inter fut triple champion du brésil, etc…), tout en étant maté par un père noël alcoolique qui tente des les draguer sans grand succès. Une des fille descend du bus pour aller travailler comme gardienne d’immeuble où elle rencontre une folle nue (c’est le début d’une séquence paranormale) qui hurle à la mort dans son appartement vide, apeurée par des pigeons, pour finalement, revenir sur un couple bourré qui veut faire l’amour mais qui n’y arrive pas tellement ils sont bourrés et drogués, d’ailleurs la fille manque de mourir d’une overdose et le mec s’enfuit (visiblement, c’est une tradition) et paf on retrouve le gamin à la montre qui tente de voler une épicerie dont il se fait chasser mais il revient pour en menacer le gérant et dans la rue nous croisons un petit vieux qui se fait poursuivre par un illuminé littéraire persuadé que le vieux est éditeur. Il l’oblige donc à lire sinon il le défonce. Ce même petit vieux se fait embarquer dans une fiesta de mariage par un mec qui est en fait l’amant de la mariée qu’il emmène après avoir foutu les jetons à tout le monde avec une grenade…et voilà fin.


Après une relecture, racontée comme ça et prit sous la comédie avec Ben stiller ou Charlie Sheen, genre, Dodgeball, Hot Shot!, l’histoire pourrait être délirante! Mais malheureusement ce n’est pas le cas, l’intention était bonne à savoir expliquer les coutumes, les habitudes des brésiliens. Ce n’était pas très explicite comme vision…



Bref, vous l’aurez compris, le Festival nouveau cinéma de Montréal porte sur les films aux techniques cinématographiques sont pré-dominantes. Les exercices de styles sont mis en avant. Ce sont les nouveaux films qui tentent aussi de nouvelles expériences afin de créer de nouveaux langages. Vous savez le genre de festival qui sont en partenariat avec des écoles de cinéma dont les étudiants sont priés de se rendre pour ensuite réaliser ce qu’un compère nomme de la soupe de cerveau.

 

Parmi plus de 200 films québécois, canadiens, internationaux ont été sélectionnés par l’équipe de ce festival axé cette année sur les nouvelles technologies, en voici le palmarès :

 

PALMARÈS 2008

LOUVE D’OR – Prix du meilleur long métrage

TULPAN, Sergey Dvortsevoy (Kazakhstan | Allemagne | 2008)
Mention spéciale du jury
SNOW, Aida Begic Zubcevic (Bosnie-Herzegovine |Allemagne |Iran |France, 2008)

LOUVE D’OR – Prix interprétation
Micheal Fassbender pour HUNGER (Royaume-Uni | 2008)
* Le jury long métrage était composé de Charlotte Laurier (actrice), Robert Lévesque (journaliste et écrivain) et Michel Savoy (directeur de la programmation du Cinéma Cartier à Québec).

Prix de l’innovation Daniel Langlois
VALSE AVEC BACHIR, Ari Folman (Israël | Allemagne | France | 2007)
Le gagnant se verra remettre un trophée conçu par le sculpteur Vasco Ceccon
* Le jury était composé de Charlotte Laurier, Robert Lévesque et Michel Savoy

Grand Prix Focus – Cinémathèque québécoise
LA MÉMOIRE DES ANGES, Luc Bourdon (Québec | Canada | 2008)
Mention spéciale du jury
RIP : REMIX MANIFESTO, Brett Gaylor (Québec | Canada | 2008)
* Le jury était composé de Gabrielle Lazure (actrice et réalisatrice), Anne-Laure Poulet (étudiante en doctorat en études cinématographiques à l’Université Paris 3) et Joanne Senécal (vice-présidence de la compagnie Christal Films)

 

Prix du Public Radio-Canada
ALL TOGETHER NOW, Adrian Wills (Québec | Canada | 2008)

 

Loup argenté – Prix ONF du meilleur court métrage
SENTINELA, Afonso Nunes (Brésil | 2007)
Mentions spéciales du jury
ROSA ROSA, Félix Dufour-Laperrière (Québec | Canada | 2008)
OTTICA ZERO, Maja Borg (Écosse | 2007)
* Le jury était composé de François Blouin (réalisateur), Mylène Chollet (scénariste) et Carlos Ferrand (scénariste-réalisateur)

 

Prix International Film Guide – Meilleur court métrage de la section Focus
LA BATTUE, Guy Édoin (Québec | Canada | 2008)
Mentions spéciales du jury
WELCOME, Dan Gerson (Canada | 2008)

HA’AKI, Iriz Pääbo (Canada | 2008)
* Le jury était composé de Réal La Rochelle (conseiller et président fondateur de la Phonothèque québécoise/Musée du son de Montréal), Peter Rist (directeur du département cinéma à l’Université Concordia) et Bruno Cornellier (fondateur et rédacteur en chef de la revue en ligne Nouvelles vues sur le cinéma québécois)
 

 

Grand Prix Z Télé désigné par le public
SITA SINGS THE BLUES, Nina Paley (États-Unis | 2008)

 

En toute honnêteté, vous pouvez vous rendre à Montpellier où se tient le Festival Méditerranéen du film et où vous trouverez les mêmes films (mais je conseille grandement, la nuit de l’horreur qui nous ressortent quelques raretés visuelles comme du Lucio Fulci, du Lamberto Bava).

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