Le 48e Festival du Film Italien de Villerupt a récemment clôturé son édition 2025, célébrant la richesse et la diversité du cinéma italien contemporain. Le festival a distingué plusieurs œuvres et personnalités à travers ses prestigieux Amilcar, récompensant des films qui explorent des thématiques variées, de l’intime au social, avec une sensibilité et une force narratives remarquables.
Amilcar du jury : La vita da grandi de Greta Scarano
L’Amilcar du Jury a été attribué à La vita da grandi , un film réalisé par Greta Scarano. L’intrigue suit Irene Nanni, une femme qui mène une vie active à Rome, où elle est en charge de la promotion d’un nouveau produit pour son entreprise. Sa routine est bousculée lorsque ses parents lui demandent de se rendre à Rimini pour s’occuper de son frère aîné, Omar, qui est autiste, pendant leur absence. Initialement réticente, Irene découvre progressivement un frère aux rêves surprenants, déterminé à les concrétiser. Le jury a salué l’équilibre du film entre humour, émotion et pudeur, soulignant sa capacité à dépeindre le réel avec chaleur, élégance et tendresse, une caractéristique forte du cinéma italien.
Amilcar du jury jeunes et mention spéciale : Ciao Bambino d’Edgardo Pistone
Le film Ciao Bambino , dirigé par Edgardo Pistone, a reçu l’Amilcar du Jury Jeunes. L’histoire se déroule dans le quartier Rione Traiano de Naples et met en scène Attilio, un adolescent de 17 ans. Pour s’acquitter des dettes de son père, Attilio est chargé de surveiller et de protéger Anastasia, une jeune prostituée. Une relation amoureuse naît entre les deux jeunes gens, mais cette idylle est menacée par la sortie de prison du père d’Attilio. Le jeune homme doit alors faire un choix difficile entre les liens du cœur et les liens du sang. Le Jury Jeunes a été particulièrement impressionné par la qualité visuelle du film, évoquant une colorimétrie, des plans en mouvement captivants, un jeu d’acteurs intense et une bande-son d’une beauté saisissante. Le Jury principal a également décerné une mention spéciale à Ciao Bambino , reconnaissant sa capacité à redonner au réalisme italien sa vigueur et sa tendresse, portée par un travail d’image en noir et blanc d’une puissance plastique rare, à la fois âpre et poétique.
Amilcar de la critique : Pompei, sotto le nuvole de Gianfranco Rosi
L’Amilcar de la Critique a récompensé Pompei, sotto le nuvole , un documentaire réalisé par Gianfranco Rosi. Le film dépeint un paysage où des nuages gris menaçants planent au-dessus du Vésuve et de la mer, encadrant une vaste agglomération comprenant Naples, Portici, Ercolano, Torre Annunziata et Pompéi. Une menace plus grave encore pèse sur les habitants : la terre tremble et des fumerolles s’échappent du sol. Le film montre la vie qui continue, comme elle le faisait jadis, juste avant que Pompéi et Herculanum ne soient ensevelies sous la lave et les cendres. Ces lieux rappellent la fragilité d’une civilisation, même la plus brillante. Le Jury de la Critique a salué la mise en scène d’une puissance rare, décrivant cette exploration de Naples, traversée par la hantise de sa propre disparition, comme un voyage sidérant. Une mention spéciale du Jury de la Critique a également été attribuée à Le dernier pour la route (Le Città Di Pianura) de Francesco Sossai, un road-movie porté par deux personnages magnifiques qui témoignent d’un monde en crise aspirant à un nouveau départ.
Amilcar des professionnels : Pile ou face d’Alessio Rigo De Righi et Matteo Zoppis
L’Amilcar des Professionnels a été décerné à Pile ou face , une œuvre d’Alessio Rigo De Righi et Matteo Zoppis. Le film transporte les spectateurs en 1890, alors que Buffalo Bill est en Italie avec sa troupe du Wild West Show, incarnant la légende de la conquête de l’Ouest, des Indiens et des cowboys. Cependant, l’Italie possède aussi ses propres cowboys, les butteri de Toscane et du Latium. Un défi de rodéo est lancé, et c’est Santino, un buttero, qui en sort vainqueur. Rosa, l’épouse du propriétaire terrien et patron des butteri, le convainc de s’enfuir avec elle, après avoir éliminé son mari. Ce western légendaire intègre tous les ingrédients du genre spaghetti, avec une touche d’humour et une héroïne flamboyante. Le Jury Professionnel a apprécié son souffle aventureux et lyrique, jamais emphatique.
Amilcar du public : Diamanti de Ferzan Özpetek
Le public du Festival de Villerupt a choisi de récompenser Diamanti , le film de Ferzan Özpetek. Dans cette œuvre, le réalisateur invite ses actrices fétiches chez lui pour préparer un film sur les costumières de cinéma. Au fil des interactions entre ces femmes, la réalité et l’imaginaire se mêlent, créant un double hommage aux costumières, considérées comme de véritables diamants, et à ses actrices de prédilection.
Hommages aux réalisateurs : Andrea Segre et Marco Bellocchio
Le Festival du Film Italien de Villerupt a également honoré deux figures majeures du cinéma italien pour l’ensemble de leur carrière et leur contribution artistique : Andrea Segre et Marco Bellocchio
