Star Wars Outlaws : nos impressions !
Star Wars Outlaws : nos impressions !

Star Wars Outlaws : nos impressions !

Si le retour de Star Wars au cinéma se fait attendre, les jeux vidéo ne chôment pas ces dernières années. Après Jedi (Fallen Order / Survivor), Lego Star Wars et autres Squadrons, c’est désormais au tour d’Ubisoft de se lancer dans l’arène avec Star Wars Outlaws. Prêt à retourner dans une galaxie lointaine, très lointaine ? 


Si les adaptations de jeux vidéo au cinéma (ou à la TV) engendrent généralement plus la déception que la bonne surprise, le cas inverse est davantage sujet à débat. En effet, au milieu des innombrables et indignes adaptations vidéoludiques développées à la va-vite sur consoles ou PC pour surfer sur la sortie d’un blockbuster ou sur le succès d’une série TV, certaines oeuvres ou licences savent se rappeler régulièrement à nous pour faire pencher la balance du bon côté. Ainsi, des titres comme Aladdin (team version SNES !), Le Roi Lion, GoldenEye 64, Riddick Escape from Butcher Bay ou encore les adaptations par EA et Warner du Seigneur des Anneaux ont su montrer que « adaptation » ne rimait pas systématiquement avec « déception », et qu’il était possible d’accoucher de bons jeux vidéo tout en respectant le matériau d’origine. Dans ce registre, lorsqu’on remonte le temps, force est d’avouer également que Star Wars fait figure de bon élève. Si l’on dénote évidemment quelques incidents de parcours, la saga de George Lucas a tout de même su nous gratifier régulièrement de pépites comme les Super Star Wars, Rogue Squadron, Le Pouvoir de la Force 1, Jedi Knight, KOTOR, les Battlefront ou encore The Old Republic, sans oublier Episode 1 Racer ou les jeux mentionnés en introduction de cet article. Faisons simple : sans égaler les ténors de cette liste (Rogue Squadron <3 !), le dernier-né Star Wars Outlaws n’a pas à rougir, loin de là. 

Star Wars Outlaws : nos impressions !


La première qualité de SW Outlaws est d’ordre narratif. Plutôt que de chercher à ancrer son intrigue et son univers durant un film existant et surtout d’y inclure les sempiternels Jedi, Ubisoft choisit de prendre un chemin de traverse bienvenu, situé entre les épisodes 5 et 6 de la saga. En effet, point de Jedi/Sith, ni de Force ici. Outlaws, comme son titre l’indique, se focalise sur l’univers des hors-la-loi de la galaxie. Ceux qui font parler le blaster plutôt que le sabre laser, qui ne tendent la main que pour mieux imiter Chuck Norris en la mettant souvent dans la gu**le de ceux qui se mettent en travers de leur chemin, et qui n’hésitent pas à poignarder leurs alliés dans le dos lorsque l’envie les en prend. Bref, un univers de véritables angelots, vous l’aurez compris. Et cet univers, c’est aux commandes de la jeune Kay Vess que vous l’arpenterez. Criminelle au grand coeur, mais fauchée, c’est suite à plusieurs déconvenues dès le début de notre aventure que Kay se voit recevoir une offre alléchante : réaliser un braquage de haut vol qui lui permettrait d’enfin se la couler douce avec Nix, sa fidèle et attachante boule de poil. Mais pour ce faire, notre héroïne va devoir parcourir différentes planètes afin de recruter une équipe pour l’assister dans son braquage. Et nous voici lancés dans un Ocean’s Eleven stellaire à la sauce Star Wars, le tout mâtiné de gangsters dignes de Snatch et encore plus aptes à la trahison que dans Game of Thrones. Vous l’aurez compris, la première qualité de ce Star Wars, c’est de ne pas se prendre trop au sérieux en termes d’intrigue et de personnages, la plupart des situations tendues étant souvent désamorcées par un bon mot apte à vous décrocher un sourire, avec une mention au droïde ND-5. Rien de nouveau dans la galaxie puisqu’après tout, c’est aussi cela, Star Wars, et ce n’est pas Han Solo qui nous contredira ! 

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Côté gameplay, et en l’absence assumée de l’univers des Jedi, c’est sur un mélange de plates-formes et third-person shooter agrémenté d’infiltration que mise Outlaws. Un choix simple, efficace et totalement censé vu l’univers narratif, même si il faut bien admettre que la simplicité se fait au détriment de l’originalité. Manette en main, ce mélange ne sera pas évoquer l’un des ténors du genre, à savoir la saga Uncharted, notamment le 4e volet. Une sensation peu aidée par les nombreuses similitudes entre les deux jeux, que ce soit la mise en évidence des zones d’accroche (Yellow is the new Black), les chutes de décor scriptées, l’infiltration dans les hautes herbes, l’utilisation encadrée du grappin, les neutralisations discrètes, ou simplement les bons mots – et la poisse – de Kay Vess qui, pourtant hérités de Han Solo, ne manqueront pas d’évoquer également Nathan Drake. Mais bon, on pardonnera aisément cette ressemblance puisque, quitte à s’inspirer des autres, autant que ce soit des meilleurs. On aura d’ailleurs une grosse pensée en jouant à Outlaws pour le projet annulé Star Wars 1313, qui lorgnait lui aussi beaucoup sur Uncharted. En revanche, on pardonnera plus difficilement le manque de polish sur les animations de déplacement de Kay Vess (ces animations de saut, sérieusement ?), bien loin de celles d’un Drake, et qui nous renverraient presque quelques générations en arrière. 

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En revanche, si il y a un point sur lequel il sera difficile de faire la fine bouche, c’est l’open-world d’Outlaws. En effet, si l’on pouvait craindre de se retrouver face à des planètes immenses, mais avec peu de vie, Ubisoft et le studio Massive semblent avoir entendu les reproches faits aux derniers Assassin’s Creed « majeurs » (hors Mirage donc). En effet, l’univers d’Outlaws se limitera à trois « vraies » planètes (la quatrième, Kijimi, tenant uniquement de la ville), constituées généralement d’une ville et d’une zone plus sauvage (désert, plaines, forêt luxuriante) à explorer sur son speeder (un vrai kiff de pilotage !). Le bon point, c’est que les villes ne sont pas si grandes que cela, et ces parties sauvages ont également des proportions réfléchies, de sorte que si votre speeder sera impératif pour les explorer, quelques minutes suffiront pour parcourir chaque planète d’un bout à l’autre. Sachant que chacune de ces planètes recèle de nombreuses rencontres, trésors et quêtes secondaires (notamment dédiées à l’amélioration de votre équipement), on appréciera cette sensation constante de vie qui accompagnera nos déplacements, bien loin des immenses zones désertes auxquelles nous ont habitués tant d’open-worlds. Cerise sur le gâteau, chaque planète est également livrée avec une zone stellaire que vous pourrez arpenter aux commandes de votre vaisseau, le Trailblazer. Et si, outre quelques missions, ces zones seront davantage dédiées à la collecte de matériaux selon vos besoins, elles seront également le théâtre d’affrontements entre vous et les vaisseaux de l’Empire ou des gangs. De quoi apprécier le soin apporté par Massive à cette partie du gameplay, et donner aux joueurs de Rogue Squadron un agréable sentiment de nostalgie. Et puis, il faut bien avouer : pousser les deux joysticks en avant pour enclencher la vitesse-lumière, ça fait son petit effet. 

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Sur un plan plus technique, si il n’est là aussi pas exempt de défauts, force est d’avouer Star Wars Outlaws s’en tire avec les honneurs, notamment en termes d’environnements. L’ambiance de Star Wars est palpable à chaque instant, depuis les bas-fonds des quartiers mal famés jusqu’aux bases démesurées de l’Empire, en passant par les cantinas ou la cultissime Mos Eisley sur Tatooine. Idem pour les zones plus sauvages, qui rendent vraiment justice à l’univers de Lucas. Toujours en termes d’environnement, on regrettera également un level design un peu frustrant, notamment en termes de possibilités d’escalade qui deviennent assez floues dès que l’on s’écarte d’un chemin balisé, si bien qu’il sera parfois plus simple de faire un détour de plusieurs centaines de mètres en speeder plutôt que d’essayer d’escalader un amas de rocher de quelques mètres de haut. Sans oublier un système de collision des décors parfois hasardeux, en particulier sur la luxuriante Akiva et ses innombrables arbres et buissons qui vous donneront des sueurs froides en speeder au moindre écart de la route balisée. On sera également plus mesuré concernant les personnages qui, si ils tiennent la route en termes de modélisation et d’expressions faciales, nous ont paru là aussi en-deçà de ce que l’on peut attendre d’une production actuelle, en particulier exclusive aux consoles current-gen. Enfin, on aurait apprécié davantage de variété dans les races alien et la personnalisation des PNJ, tant le sentiment de déjà-vu sera assez fréquent à la moindre nouvelle rencontre, y compris parmi les personnages les plus récurrents de l’aventure.

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Et côté sonore ? Faisons simple, c’est un véritable carton-plein ! Les bruitages, qu’ils soient repris des films ou créés pour l’occasion, finissent de nous plonger dans l’atmosphère de la Guerre des Etoiles, qu’ils s’agissent des véhicules, des tirs de blaster ou des bruits des animaux De même, la musique de Wilbert Roget est un bonheur pour les oreilles, s’intégrant avec soin aux différentes phases de jeu et retranscrivant avec brio l’ambiance des films Star Wars sans chercher à singer John Williams. Mais surtout, impossible de ne pas citer l’énorme travail fait autour du doublage. Pas simplement la version française (très honorable, avec une jolie composition de l’actrice doublant Kay Vess), mais aussi et surtout les langues alien, très présentes dans Outlaws et offrant une très jolie cerise sur le gâteau en termes d’immersion (et, on l’imagine, une sympathique économie de budget pour Ubisoft en termes de localisation des doublages). Pas de panique, comme dans les films, ces langues alien seront sous-titrées, tout comme Kay Vess s’exprimera généralement dans sa propre langue tandis que son interlocuteur lui répondra en alien. Les fans apprécieront. 

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A dire vrai, Star Wars Outlaws renferme tellement de possibilités que l’on serait vraiment surpris si il venait à décevoir les fans. Outre l’aventure principale et les quêtes de gangs (qui vous permettront d’améliorer vos relations envers un gang, souvent au détriment d’un autre), prendre le temps d’explorer Outlaws vous embarquera autant dans des courses de speeder qu’à une table de paris ou de sabacc (le fameux jeu de cartes de la galaxie Star Wars), sans compter les quêtes d’améliorations de votre personnages ou matériel, ou encore la recherche des nombreux trésors cachés ici et là. Bref, il y a énormément de choses à faire dans Outlaws (comptez au bas mot une vingtaine d’heures pour la quête principale et quelques secondaires sans viser le 100%), et foncer en ligne droite dans l’aventure principale vous ferait passer à côté d’une large part du plaisir d’un jeu certes imparfait, mais indéniablement sincère dans sa conception et au résultat diablement attachant.

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Pour résumer, Star Wars Outlaws confirme tout le potentiel de l’univers de Lucas en jeu vidéo. Si son monde ouvert reste mesuré en taille, c’est pour mieux nous permettre d’apprécier la richesse et le soin apporté à cette galaxie et aux activités qu’elle offre au joueur. Certes, tout n’est pas parfait, notamment sur le plan technique, mais Outlaws pose avec brio les bases d’une nouvelle manière d’aborder Star Wars manette en main. Un premier essai réussi, et que l’on espère voir transformé dans une possible suite, en forme de nouvel espoir. 

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