Assassin's Creed Mirage : nos impressions !
Assassin's Creed Mirage : nos impressions !

Assassin’s Creed Mirage : nos impressions !

Après avoir retrouvé les faveurs du public grâce à ses trois précédents volets, la saga Assassin’s Creed est de retour avec Mirage. Présenté comme un retour aux sources dans la veine des tout premiers volets avec Altaïr ou Ezio, cet opus est-il vraiment dans la lignée de ces épisodes encore aujourd’hui très chers au cœur des fans ? Nos impressions dans la suite.


Quinze ans. Oui, comme nous le rappelle la vidéo d’introduction d’Assassin’s Creed Mirage, voilà désormais une quinzaine d’années (seize pour la sortie consoles, plus exactement) que la saga Assassin’s Creed a débarqué dans la vie des joueurs, donnant lieu à l’une des licences les plus rentables et prolifiques du jeu vidéo, une véritable prouesse pour un jeu axé sur l’infiltration et la discrétion. Non content de voir son bébé se vendre par millions à chaque nouvel opus, Ubisoft a pendant très longtemps abreuvé le public d’un nouvel opus principal tous les ans, jusqu’à ce que les sorties pour le moins houleuses de Unity, puis Syndicate, forcent la compagnie à réinventer sa licence-phare pour espérer ne pas la voir sombrer. Pari réussi : après deux ans d’absence, AC Origins marque en 2017 l’arrivée d’une nouvelle formule davantage axée sur le jeu de rôle et surtout sur un monde ouvert proprement immense, une formule qui sera reprise l’année suivante par AC Odyssey, puis en 2020 par AC Valhalla. Mais ce qu’elle gagne en monde ouvert, en combat et en jeu de rôle, la saga le perd alors sur son essence-même, l’infiltration étant globalement mise en arrière-plan après avoir constitué le coeur du gameplay depuis sa création. Pour résumer, à leur sortie, les trois derniers opus ont beau être reconnus comme de très bons jeux, une large partie du public les pointe du doigt comme n’étant plus vraiment des Assassin’s Creed. C’est sans doute devant ce constat qu’Ubisoft a décidé de dédier une partie de ses ressources au développement d’un opus particulier, ayant vocation à retrouver le feeling des premiers volets axés sur l’infiltration. 

Assassin’s Creed Mirage est né. 

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A bien des égards, AC Mirage porte bien son nom tant il fait figure d’illusion et de miracle dans le paysage actuel. Imaginez, en cette époque si riche en remasters et portages de toutes sortes : un Assassin’s Creed qui renoue avec le gameplay de ses premiers volets avec un héros et un univers flambants neufs (certes croisé brièvement dans Valhalla, mais tout de même) en lieu et place d’un simple remake des aventures d’Altaïr, Ezio ou Connor… Et autant vous le dire de suite : si vous avez connu et apprécié les premiers Assassin’s Creed, vous pouvez arrêter la lecture de cet article immédiatement et foncer chez votre vendeur préféré car AC Mirage ne vous laissera franchement pas indifférent et ce, dès ses premiers instants.

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En effet, dès le prologue, le jeu nous met ainsi aux commandes de Basim, simple voleur au grand coeur qui, suite à un vol ayant dramatiquement tourné, se retrouve obligé de quitter la ville et rejoint alors la cause des Assassins avant de revenir à Bagdad mener une importante mission. Si ceci résume globalement les premières heures de jeu constituant le prologue, il ne faut en réalité que quelques instants pour retrouver la sensation de diriger à nouveau Altaïr comme il y a quinze ans dans le premier Assassin’s Creed. L’atmosphère orientale presque palpable. Le plaisir de se mouvoir autant comme un félin solitaire sur les toits ensoleillés, que dissimulé au milieu de la foule dans les rues crépusculaires. Les chevauchées endiablées dans le désert (ici avec l’ajout des chameaux). Les passants qui peuvent autant représenter des cibles à dépouiller que des dénonciateurs potentiels ou des cachettes de fortune. Ou encore ces habilités au combat qui, si elles ont le mérite d’être présentes, sont toujours si lourdes à l’usage qu’on préférera largement jouer les contorsionnistes sur les toits plutôt que risquer de devoir affronter un garde en armure lourde et maniant une épée digne de Big Goron. Oui, vous l’aurez compris, Assassin’s Creed Mirage renoue bel et bien avec les premiers AC, dans leurs qualités autant que dans leurs défauts. 

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Les qualités, abordons-les de suite. Visuellement déjà, les AC ont toujours représenté de réelles claques de reconstitution culturelle et architecturale, et Mirage ne démérite pas. Si le choix de l’époque et de Bagdad représentait un défi en soi (il ne subsiste que peu de traces de la ville à cette époque), le rendu final a du quoi laisser pantois d’admiration malgré les inévitables limitations techniques. La ville ne se contente pas d’être magnifique, elle est également foisonnante de vie, chaque quartier renfermant ses spécificités, ainsi que son lot de secrets et de missions. En prime, la ville et le désert tirent joliment parti du cycle jour/nuit, si bien que l’on sera souvent tenté de s’arrêter pour observer la vue à toute heure.

Côté gameplay, comme précisé ci-dessus, on retrouve le feeling à la fois félin dans les déplacements et un brin « lourd » dans les combats, si bien que l’on sera plus souvent tenté de privilégier l’infiltration plutôt que de foncer dans le tas. Cela tombe bien, c’est l’objectif assumé de ce AC Mirage ! Cet aspect a d’ailleurs été poussé jusque dans l’organisation des missions qui, à travers un menu d’Enquête fort complet, demandera souvent de coupler la discrétion à la logique pour résoudre des énigmes, trouver des endroits secrets et voir le bout des missions principales et secondaires. Bien évidemment, l’amélioration de vos compétences est également au programme, mais celles-ci seront également axées davantage sur la furtivité, qu’il s’agisse des compétences de Basim ou de celle son aigle Enkidu, véritable drone capable de repérer les alliés, ennemis et objectifs. Encore une fois, le retour aux sources est clairement assumé !

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Ironiquement, le retour aux sources se sentira également un brin dans les quelques défauts du jeu qui renverront régulièrement à notre souvenir des tout premiers Assassin’s Creed. Par exemple, on vous en parlait plus haut, les combats conservent une lourdeur et des mécaniques d’antan qu’on aurait aimé voir affinées afin de pouvoir privilégier l’infiltration sans en venir à redouter le moindre croisement de fer. De même, un peu plus de peaufinage de l’IA, ennemie comme alliée, n’aurait pas été de trop tant on se retrouvera régulièrement dans des situations frustrantes comme un ennemi qui vous repère à plusieurs dizaines de mètres à travers un mur, ou encore un allié vous abandonne en chemin car vous avez avancé à un pixel près hors du chemin prévu. De même, si le travail esthétique et architectural de Bagdad forcera le respect, on aurait apprécié que les développeurs améliorent les systèmes de parkour et d’accroche tant, en l’état, les possibilités de déplacement mettront les nerfs à rude épreuve, que ce soit en termes de clarté (il est souvent difficile de comprendre les zones où s’agripper) ou de fonctionnement (on ne compte plus les fois où Basim ira partout, sauf là où on le lui demande et finira généralement – loi de Murphy oblige – au milieu d’un groupe de gardes)

Enfin, impossible de ne pas saluer le travail sonore avec une musique enivrante et surtout un choix artistique à saluer : proposer, au milieu du français et de l’anglais, un doublage en langue arabe faisant figure de « vraie » VO (le jeu a été conçu avec l’arabe comme choix de langue principale) et amenant l’immersion à un niveau encore supérieur. Fin du fin (en VO comme en VF), les sous-titres français intègrent certaines expressions arabes tout en proposant leur traduction entre parenthèses. Un vrai bonheur pour les oreilles autant que pour les yeux. 

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Ubisoft promettait avec ce Assassin’s Creed Mirage un retour aux sources, et n’a pas failli à sa promesse. En mettant l’aspect jeu de rôle et l’immensité de l’open-world de côté tout en revenant à une expérience axée sur l’infiltration, nul doute que les adeptes des premiers volets de la saga retrouveront la sensation de diriger Altaïr ou Ezio. On aurait néanmoins apprécié que ce retour aux sources ne se retrouve pas jusque dans les bugs et approximations techniques, mais c’est bien peu de choses par rapport au plaisir de se replonger dans un « vrai » Assassin’s Creed.  

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