Interview de Shin’Ichi SAKAMOTO

 

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Présentation rapide :

Né le 19 Juillet 1972 dans la région d’Osaka, Shin’Ichi SAKAMOTO dessine depuis son plus jeune âge. A 18ans il gagne son premier concours et est publié dans le magazine Shonen Jump.

Shin’Ichi Sakamoto est aujourd’hui mondialement connu et côtoie les grands du moment comme Masakazu KATSURA (Wingman, I »s, Video Girl Aï, Zetman, etc…) ou Takehiko INOUE (Slam Dunk, Vagabon, etc…).

Ses œuvres majeures et les plus connues restent « Nés pour Cogner », un mangas de baston 100% comique, « Kiômaru » mettant un scène l’histoire d’un forgeron en quête de lui même et bien entendu « Ascension » manga faisant actuellement beaucoup parler de lui et qui sera au cœur de notre interview.

 

Présents :

–          Shin’Ichi SAKAMOTO

–          Editeur

–          Staff du manga Ascension

–          Traducteur

–          Journalistes

 

Interview :

C.A : Comment êtes-vous devenu mangaka ?

S.A : Je dessine depuis tout petit et j’ai beaucoup été Influencé par l’auteur de Hokuto no Ken. Je n’ai jamais fait d’étude dans le domaine du dessin ou du manga et j’ai souvent plus d’affinités avec le dessin qu’avec le scénario ou l’histoire.

 

C.A : Votre dernière série met en scène une intrigue peu courante, un peu voire très insolite, d’où vous est venue cette idée ?

S.A : C’est suite à une proposition de mon éditeur sur l’escalade, la montagne. J’ai lu beaucoup de livre sur l’alpinisme, l’ascension des montagnes, j’ai trouvé le thème très intéressant et j’en ai fait un manga.

 

C.A : Vos personnages masculins sont plutôt virils, pourquoi ?

S.A : C’est plutôt vrai pour mes anciens mangas, c’était même un des thèmes qui était au cœur de mes histoires. Pour Ascension, le thème est plutôt celui de la force de l’être humain et non pas de l’homme tout court, comme la virilité par exemple.

Mes personnages sont en général plutôt beaux parce qu’ils représentent un idéal de beauté, de classe et de force.

 

C.A : Le manga est un Shonen qui s’oriente vers le Seinen, pourquoi ?

S.A : C’était un plan bien prévu à l’avance, qui fait partie du développement même du personnage principal. C’est une notion très importante que j’ai voulu intégrer, comme quoi la vie est hasardeuse et que la mort peut frapper à tout moment.

 

C.A : Une expérience d’alpiniste dans votre vie ?

S.A : J’en ai eu très envie mais je ne peux pas car je suis enfermé pour dessiner et faire avancer mes œuvres. J’ai laissé la production faire l’expérience à ma place et j’ai pu vivre cette expérience à travers eux. De plus je dois faire grandement attention à mes mains, en particulier la droite, avec laquelle je ne m’autorise pas (ainsi que la production) à soulever des charges lourdes.

 

C.A : Pensiez-vous avoir du succès en France vu le thème abordé ?

S.A : Je n’ai pas forcément pensé à cela. Le thème est général, tout le monde peut être touché par les sentiments mis en avant dans le manga.

 

C.A : Quels souvenirs gardez-vous de vos anciennes œuvres ?

S.A : Je me suis bien amusé en les écrivant, je riais souvent tout seul, les gags étaient drôles etc… « Nés pour cogner » est un bon exemple.

 

C.A : De quel personnage vous sentez vous le plus proche ?

S.A : Clairement de Buntarô MORI, le héros d’Ascension.

 

C.A : Les graves incidents récents du Japon (tsunami + Fukushima), ont-ils eu un impact sur votre travail ?

S.A : Oui. Je me suis demandé ce que je pouvais faire dans une telle situation, comment vivre avec ça. J’ai voulu intégrer ce message (vivre après une catastrophe) dans mon manga.

 

C.A : Comment ressentez-vous  les sentiments des personnages, ce qu’ils expriment ?

S.A : Buntarô MORI fait référence à ma propre vie, mon propre vécu. C’est une retranscription de mon vécu à lui.

 

C.A : Que de grands mangakas soient admiratifs de votre travail, quel effet cela fait-il ?

S.A : Je considère que beaucoup d’œuvres sont bien plus importantes que les miennes, ça me motive et me pousse à vouloir rejoindre le panthéon des plus grands.

 

C.A : Quel est le personnage le plus facile à dessiner ? Le plus difficile ?

S.A : Mori est plus facile à dessiner car c’est une retranscription de moi-même, c’est donc plus aisé de faire passer les sentiments, les regards etc… Il y a des personnages qui résistent à ce que je voudrais leur faire dire, il existe un combat entre le dessin et moi. Certaines fois je suis obligé de me faire aider pour arriver à faire bouger ces personnages-là. Ascension me pose toutefois moins de souci car je sais exactement ce que je veux dire et leur faire dire.

 

C.A : Une adaptation en animé prévue pour Ascension?

S.A : Au Japon il peut se passer beaucoup de temps entre la naissance d’un projet et sa réelle conception, entre la naissance d’une idée et sa réalisation. S’il doit y avoir une adaptation je voudrais que cela soit en film.

 

C.A : Un message pour vos fans français ?

S.A : Il y a toujours des moments où tout est dur, où l’on souffre énormément ; mais c’est un sentiment de grand bonheur et de fierté que de vaincre ces moments-là, de surmonter ça. Accrochez-vous.

 

C.A : Que pensez-vous de la France ?

S.A : J’aime particulièrement le fait que les français fassent attention à leur culture. Le pays est très beau, il y a beaucoup de choses à voir. Je vais rester visiter Lyon pour les prochains jours après la Japan Touch.

 

 

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