L’auteur du livre à succès et le réalisateur racontent comment un petit monstre oublié cherche désespérément l’amour
Comment crée-t-on un monstre attachant ? C’est le pari réussi de La Fabrique des Monstres (Stitch Head en version originale), un film d’animation qui mélange l’esthétique gothique de Tim Burton avec une histoire émouvante sur l’acceptation et l’identité. Réalisé par Steve Hudson et basé sur la série de livres à succès de Guy Bass, le film sort en France le 17 décembre 2025.

Synopsis
La Fabrique des Monstres raconte l’histoire d’une petite créature oubliée ramenée à la vie par un Professeur Fou. Terrifié à l’idée que les villageois méfiants du village en contrebas forment une foule en colère et brûlent le château du Professeur, Stitch Head endoctrine désespérément ses créations sœurs à NE PAS être monstrueuses. Mais quand un vieux Freak Show délabré arrive en ville, son directeur de cirque usé promet à Stitch Head la seule chose qu’il a toujours désirée… l’amour.

Un héros profondément contradictoire
À l’occasion de la sortie du film, Cinealliance a pu poser trois questions à Guy Bass, auteur de la série de livres à succès et à Steve Hudson, réalisateur et scénariste du film.
Notre première question à Guy Bass : « Stitch Head veut désespérément être aimé, mais il passe son temps à apprendre aux autres monstres à NE PAS être monstrueux. Il se cache pour éviter d’être détesté. Pourquoi avoir créé un héros aussi contradictoire ? »
La réponse de Guy Bass révèle la profondeur émotionnelle du personnage :
« Excellente question ! Les monstres monstrueux sont le pire cauchemar de Stitch Head. Ils pourraient blesser le professeur, ou pire, provoquer indirectement la formation d’une foule humaine en colère. Cela pourrait signifier la fin du château… la fin du professeur… la fin de tout. Stitch Head lui-même aspire à être aimé par son maître mais a trop peur du rejet. Dans les livres, il ne se laisse même pas voir par le professeur. Même les autres créations du château pensent qu’il est un fantôme serviable. » – Guy Bass

Qui sont vraiment les monstres ?
Notre deuxième question à Guy Bass : « Stitch Head est terrorisé par les villageois en colère qui pourraient brûler le château. Mais dans le film, QUI sont vraiment les monstres – les créatures du château ou les humains du village ? »
La réponse de Guy Bass touche au cœur du message du film :
« Je ne suis pas sûr que les créatures ou les humains soient des monstres – ils ont tous juste peur pour de mauvaises raisons et la peur fait faire aux gens des choses stupides et terribles. Freakfinder [le directeur du cirque] s’en rapproche certainement le plus, c’est un personnage solidement égoïste et cruel. » – Guy Bass

Le secret d’un monstre mignon
Notre question à Steve Hudson : « Vous décrivez Stitch Head comme ‘petit, oublié, fait de morceaux et de pièces détachées’. Physiquement, comment l’avez-vous conçu pour qu’il soit mignon et attachant plutôt qu’effrayant ? »
Steve Hudson révèle le secret du charme visuel de Stitch Head :
« Le design de Stitch Head est repris tel quel des illustrations fantastiques de Pete Williamson pour le livre original : c’est tellement parfait que nous ne voulions rien changer. La combinaison tricotée rayée noir et rouge avec le col haut, la grosse tête et les grands yeux avec le petit corps chétif. Pour le rendre en haute résolution pour le film, le principal défi était d’obtenir tous ces détails vraiment tactiles – les fils de la laine, les points de suture en cuir, la peau fine et translucide vulnérable, comme celle d’un enfant… il est fait à la main. » – Steve Hudson
Guy Bass a ajouté : « Tout à fait d’accord ! J’étais particulièrement ravi que vous restiez fidèle au design de Pete pour Stitch Head – le design et les illustrations de Pete sont une énorme partie de l’attrait des livres. »

Un film indépendant avec un cœur énorme
La Fabrique des Monstres est une production internationale germano-luxembourgeoise-britannique réalisée par Gringo Films, dirigée par Steve Hudson et sa partenaire Sonja Ewers à Cologne. Avec un budget de 8 millions d’euros et 10 ans de développement, le film prouve qu’il est encore possible de créer des films d’animation de qualité studio avec des ressources indépendantes.
Comparé à l’univers de Tim Burton et Guillermo del Toro, La Fabrique des Monstres possède néanmoins sa propre identité, mélangeant humour décalé et design gothique avec une tendresse inattendue. Le film explore des thèmes universels – le besoin d’être vu, accepté, et aimé – à travers l’histoire touchante d’un petit monstre cousu ensemble qui cherche sa place dans le monde. Une belle leçon d’acceptation et d’empathie pour toute la famille.
La Fabrique des Monstres sort en salles en France le 17 décembre 2025.
Interview par Zast le 04/11/2025


