Vendredi 17 octobre, premier jour de mes trois présents au Festival Lumière 2025, est un spécial Michael Mann avec l’après midi sa master class au Théâtre des Célestins où le réalisateur de Collateral évoque tout d’abord sa rencontre avec le cinéma en 1963 avec le Faust de Murnau. Sont ensuite abordés, entre autres grands films manniens, Le solitaire (1981) et « sa part de critique sociale que seuls les Français ont vue » puis Révélations (1999) où « je poursuivais l’idée qu’il fallait tout saisir de la peur que vit le personnage de Russell Crowe sans passer par les dialogues ». Enfin il annonce le tournage de Heat 2 prévu pour l’été prochain. Le soir même Michael Mann reçoit le Prix Lumière des mains d’Isabelle Huppert au terme d’une cérémonie riche en surprises, deux chansons de Camelia Jordana, la projection de courts des frères Lumière notamment Combat de boxe dans un tonneau tout juste restauré, un mail d’excuse de Quentin Tarantino indisponible pour cette soirée évènement et un extrait de making-of d’Ali.
Le lendemain matin conférence de presse de Michael Mann où il délivre quelques infos au sujet de Heat 2 en production l’été prochain : tournage prévu entre les USA, le Paraguay et Singapour, recours à la technique du de-aging, Heat 2 adaptation de son propre roman étant à la fois un prequel et un sequel à son film culte avec De Niro et Pacino. Puis trois films au programme, le romanesque Le dernier des Mohicans (1992) de Mann et deux chefs d’œuvre de John Woo période HK projetés en copie restaurée 4K, À toute épreuve (1992) et The Killer (1989). Les deux films présentés par le maître en personne bénéficient de masters superbes grâce au travail de Metropolitan qui sort tous les John Woo période HK en salle puis en 4K UHD (le 04/11 pour A toute épreuve).
Dimanche direction la master class tant attendue de John Woo dans la superbe salle Molière. 1h45 passionnantes mais forcément trop courtes pour aborder une aussi riche carrière avec le si discret et humble maître Woo qui parle de sa cinéphilie, sa passion pour les films de Melville notamment Le Samouraï (inspiration pour The Killer), son amitié avec Tsui Hark, sa longue collaboration avec Cho Yun Fat et de son langage qui est l’action.
Avant de quitter Lyon projection à l’Institut Lumière du classique Quai des orfèvres (1947) avec un grandiose Louis Jouvet dans une copie superbe proposée par Studio Canal, film de patrimoine qui trouve dans cette belle salle lyonnaise, précisément là où est né le cinéma il y a 130 ans, un écrin idéal pour briller à nouveau.
