Trois ans et une pandémie après leur précédent concert, Rodrigo y Gabriela sont de retour en concert.
C’est peu dire que le temps nous avait semblé long sans nos deux trublions de la guitare. Car oui, on ne le répètera jamais assez, mais si vous ne les connaissez pas encore, ce duo est un véritable véritable phénomène qui nous a prouvé depuis bien des années combien ils savent manier et repousser la guitare dans ses cordes. Et malgré les années écoulées avec la pandémie, inutile de préciser que Rod y Gab n’ont rien perdu de leur superbe.
On démarre par une première partie toute en douceur et légèreté menée par une autre guitare, celle de la franco-américaine Lee-Ann Curren. Seule sur scène, la musicienne/surfeuse/réalisatrice (oui oui, tout ça!) ne cache pas un léger trac, mais il ne lui faut que quelques notes pour se laisser aller et nous embarquer avec elle. Malgré sa brièveté, ce voyage en sa compagnie profite de sa simplicité (une guitare acoustique, point barre) pour mieux laisser transparaitre une sincérité et une fragilité que l’on attendait pas forcément ici, bien loin des orientations plus électro-pop de ses autres titres accessibles en ligne. Un très joli moment, qui amorce comme il se doit le plat de résistance de cette soirée.
Car oui, vient enfin le moment de retrouver Rodrigo y Gabriela sur scène. Si, depuis leur dernière venue, lui a troqué sa coupe pour une iroquoise (assortie d’une combinaison type uniforme de pilote), elle, de son côté, n’a pas changé d’un iota jusque dans les pétillements dans son regard au moment de retrouver son public sous les applaudissements. On ne le dira jamais assez, mais ces deux-là aiment leur public et il le leur rend bien. Encore plus quand le duo annonce la couleur dès le début puisqu’en l’absence de nouvel album depuis 2019, c’est une plongée dans le passé et un best-of de leurs titres qui nous attend ce soir.
En effet, point de scénographie trop artificielle ce soir, juste deux chaises au milieu de la scène, à la manière de leurs débuts. Il n’en faut guère davantage au duo pour créer un véritable sentiment de cocon d’intimité et transformer le coeur de l’Olympia en une petite scène intimiste façon café cosy, et nous replonger dans leur discographie. De Mettavolution à Tamacun en passant par The Soundmaker, tous leurs titres phares sont mis à l’honneur, comme pour se rappeler à notre bon souvenir le temps d’une soirée endiablée. Et il ne suffira pas d’une ambiance plus intimiste pour brider ces deux-là puisque dès que l’occasion s’y prête, le naturel revient au galop, qu’il s’agisse des sautillements façon Lapin Duracel de Gabriela ou bien des poses iconiques de Rodrigo. Et ça tombe bien puisque c’est pour ça qu’on les aiment. Encore plus quand les deux artistes prennent le micro le temps de quelques minutes pour nous rappeler combien nous – leur public – leur avions également manqué pendant la pandémie, mais que cette longue attente n’aura pas été inutile puisque c’est avec un tout nouvel album qu’ils reviennent en compagnie d’un orchestre, et qui sera dévoilé d’ici quelques mois, début d’année prochaine grand max.
OK Rod y Gab, rendez-vous est pris. Pour l’album et le futur concert !
