Last seduction : le test blu-ray
Last seduction : le test blu-ray

Last seduction : le test blu-ray

Réalisateur
John Dahl
Acteurs
Bill Pullman, Linda Fiorentino, et Peter Berg
Pays
USA
Genre
Policier et Thriller
Durée
110 min
Date de sortie
03/05/1995 (salle) - 15/09/2020 (blu-ray)
Notre score
8

Bridget, femme fatale, s’enfuit avec un million de dollars que son mari vient d’obtenir en vendant des drogues volées à l’hôpital où il travaille.

Après Kill me again (1989) et Red rock west (1993), John Dahl joue à nouveau avec Last seduction (1995) sur les terres du film noir des années 40 magnifié entre autres par Billy Wilder et Tay Garnett d’après James M. Cain (Assurance sur la mort, Le facteur sonne toujours deux fois).

John Dahl s’appuie sur un scénario malin qui modernise les figures imposées, les archétypes du film noir, avec un cadre inattendu (l’action se déplace vite de la trépidante New-York à la petite ville paumée de Beston), une fin amorale, des dialogues très crus et un personnage de femme fatale d’anthologie, une superbitch (« je suis la reine des salopes »avoue-t-elle dans un éclat de rire en plein coït) interprétée par Linda Fiorentino. L’ascension sociale de cette manipulatrice opportuniste, d’un open-space impersonnel où en working girl bitchy elle met la pression sur ses commerciaux (« Allez bande d’eunuques! ») à une limousine rutilante, est irrésistible, mélange de calcul et d’imprévu.

L’atout majeur de ce néo-noir est l’interprétation mémorable de Linda Fiorentino qui emporte tout sur son passage avec cette proposition de féminisme pugnace jusqu’au-boutiste qui est pour Quentin Tarantino la meilleure performance féminine de l’année 1994. Cet inoubliable personnage de femme fatale est à ranger aux côtés de ceux de Barbara Stanwyck (Assurance sur la mort), Jane Greer (La griffe du passé), Lana Turner (Le facteur sonne toujours deux fois), Kathleen Turner (La fièvre au corps) et Sharon Stone (Basic instinct). Les dialogues aux petits oignons, pimentés, ironiques, témoignent d’un esprit trash, sulfureux et d’une crudité rares dans le cinéma américain souvent puritain en ce qui concerne le sexe, en témoigne par exemple cette scène où Bridget tate la marchandise (« je n’achète rien les yeux fermés ») avant de ferrer un péquenaud local dans un bar.

John Dahl en solide faiseur, sa mise en scène a toujours manqué d’éclats ou d’idées pour marquer durablement le genre du néo noir comme on pût le faire par exemple les frères Coen avec Blood simple et Miller’s crossing, amalgame avec savoir-faire tous les ingrédients imposés, également inclus de solides seconds rôles joués par Bill Pullman, J.T Walsh et Peter Berg (le futur réalisateur de Le royaume et Traque à Boston) et la partition jazzy de rigueur, pour un résultat qui ravira à coup sûr les amateurs du genre.

John Dahl fera à nouveau équipe avec Linda Fiorentino pour le médiocre Mémoires suspectes (1996) puis, après les sympathiques Les joueurs (1998) et Une virée en enfer (2001), poursuivra sa carrière à la télévision pour les séries Dexter , Californication ou bien encore Breaking Bad. Après Last seduction, Linda Fiorentino retrouvera avec moins de réussite un tel rôle sulfureux dans Jade (1995) de William Friedkin  puis après quelques seconds rôles dans Men in black (1997) et Dogma (1999) disparaîtra des radars. Last seduction reste le meilleur film de John Dahl et le rôle majeur de Linda Fiorentino avec cette femme fatale qui restera dans toutes les mémoires.

Last seduction : le test blu-ray

Technique

Ce master daté, visiblement le même que celui utilisé pour la version dvd de 2001 édité par TF1 Vidéo, manque de précision et de netteté. On notera un surcroît de définition sur des plans en extérieur. L’image demeure correcte mais très loin des standards HD. Néanmoins si vous ne possédez pas le DVD l’achat de ce blu-ray édité par Elephant Films s’avère recommandable car cet excellent film noir est accompagné de nombreux suppléments intéressants absents du DVD.

Bonus

Elephant Films reprend une partie des bonus du blu-ray anglais Network (2015) et américain Scorpion Releasing (2018) soit :

-Last seduction par David Mikanowski (25′) : présentation du film, de la carrière de John Dahl, avec interventions du réalisateur, de l’actrice Linda Fiorentino et des acteurs Peter Berg, Bill Pullman et JTWalsh.

– Making-of (29′) : interviews de l’équipe qui s’exprime sur le script, le choix de Linda Fiorentino, le reste du casting, la réalisation, les scènes coupées sexuelles, les costumes, la musique

-Sur le plateau (8′) : extraits du tournage

-Fin alternative (10′)

-Scènes coupées intégrées au montage final afin d’être visionnées dans leur contexte (57′) : une dizaine de scènes présentées dans une qualité technique médiocre, au contenu plus ou moins sulfureux dont un jeu sexuel dans un gymnase, pour une durée d’une vingtaine de minutes

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