Bohemian Rhapsody
Bohemian Rhapsody

Bohemian Rhapsody

Réalisateur
Bryan Singer
Acteurs
Lucy Boynton et Rami Malek
Pays
USA
Genre
Biopic et Musical
Durée
135 minutes
Titre Original
Notre score
7

1970, un petit bagagiste pakistanais rêve d’une vie de spectacle et de musique, bien loin de l’éducation stricte qu’il a reçu. Un soir, il saisi sa chance en remplaçant le chanteur d’un Band local londonien, Smile.

Dès lors, le génie, l’audace et la folie du groupe Queen (et surtout de son leader charismatique) vont rapidement le hisser au plus haut, surpassant tous les records… sans pour autant échapper aux affres de la popularité et du succès dans une dernière partie du 20ème siècle en plein changements.

L’avis de Taz:

Legende des années 70 et 80, symbole d’une époque et d’une jeunesse meurtrie par le Sida (qui a emporté son leader le 24 Novembre 1991), Queen est aujourd’hui encore reconnu comme un groupe Anglais mythique. Il suffit pour s’en convaincre d’entendre le nombre de spectateurs, même jeunes, reprenant à voix basse les musiques du film (un peu comme à un concert?)

Bryan Singer a pris le parti de se focaliser sur la période la plus faste du groupe, de sa création en 1970 jusqu’au concert planétaire de Wembley, le 13 Juillet 1985 en faveur de Live Aid. Celui-ci est sans doute le plus marquant du groupe, alors que Freddie Mercury avait déjà connaissance de son état de santé, qu’il a nié publiquement jusqu’au dernier jour de sa vie.

Bohemian Rhapsody

15 ans d’un groupe mythique, ce sont beaucoup (trop) de chose à résumer en à peine deux heures. Le scénario survole son propos sans trop rentrer dans le vif des sujets… alors que, à contrario, la création de quelques morceaux les plus connus est mise en exergue, comme pour contenter les fans.

De fait, le film, bien que suivant le groupe Queen dans son ensemble, offre la part belle à Freddie Mercury, leader torturé dont le génie artistique n’avait d’égal que sa sensibilité. Essayant cruellement de concilier son amour pour la femme de sa vie et son désir pour d’autres, sa vie de showman et sa famille conservatrice, se laissant peu a peu entrainer dans les pièges du star système… il n’a eu de cesse que de chercher un bonheur éphémaire et fragile. Pourtant, même cet aspect n’est pas assez approfondi et aucune empathie n’est laissée pour cet homme finalement décrit comme volage et indécis.

Bohemian Rhapsody

Pour interpréter ce rôle, Rami Malek s’est modifié physiquement et a travaillé sa façon de bouger, tout en évitant d’imiter son modèle. Le résultat est, on doit l’admettre, mitigé. Il semble un peu mal à l’aise dans ce costume trop grand pour lui… et on a parfois l’impression qu’il ne croit pas lui-même à ce qu’il essaie de nous raconter ou de jouer, les playback n’aidant pas. Pour le coup, les autres membres du groupe semblent beaucoup plus incarnés (ceci pouvant peut-être s’expliquer par le fait que 2 des membres de Queen, Brian May (guitariste) et Roger Taylor (Batteur) ont été conseillés techniques sur le tournage). Lucy Boynton est ravissante en femme résignée, un peu perdue et dépassée par son amour, mais aucun espace ne lui est malheureusement laissé pour étoffer cet aspect pourtant essentiel de la vie du chanteur.

En outre, la photographie et la réalisation paraissent trop lisses pour un film se déroulant dans les années 70. On aurait pu espérer une patine et un grain, comme cela a été fait sur des films comme Battle of the sexes, Super 8 ou bien dernièrement First Man. Pour une fois, la bande son ne peut pas être décevante (on sait ce que l’on va voir) et s’avère même assez surprenante, avec quelques titres moins connus que l’on prend plaisir à redécouvrir.

Bohemian Rhapsody

Bohemian Rhapsody est un très beau concert posthume, racontant les grands moments de Queen, ses découvertes et son ascension… N’esquissant qu’à peine l’envers du décor, il se garde bien de tous sujet polémiques et ravira les fans du groupe en attente de musique sur grand écran et de mise en image de leur(s) idole(s).

Pour les autres, et pour ceux qui espéraient une vision un peu plus objective, il n’y a guère de place…

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