1-Quelle est votre appréciation du cinéma vietnamien ?
Martine Thérouanne : Cette année, je ne jugeais pas de films vietnamiens dans ce festival, je jugeais des films de toute l’Asie. Cependant je connais le cinéma vietnamien étant la directrice du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, en France.
Nous sélectionnons de temps en temps des films vietnamiens dans nos différentes sections et avons mis en place trois rétrospectives sur le cinéma vietnamien en 2002, 2010 et 2014. Nous préparons une nouvelle rétrospective sur le cinéma vietnamien pour la 33e édition du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul en février 2027.
Il y a différents types de cinéma vietnamien. Notre festival s’intéresse avant tout au cinéma d’auteur, c’est à dire au cinéma art et essai.
Nous avons invité à Vesoul de grands réalisateurs comme Đặng Nhật Minh, Bùi Thạc Chuyên, Phan Đăng Di ou la grande réalisatrice Viet Linh, par exemple, mais aussi des réalisateurs moins connus à l’international tels Bui Dinh
Hac, Ho Quang Minh, Lé Huong Chuong, Vu Manh Cuong, …
2-Par rapport aux autres festivals auxquels vous avez participé, qu’est-ce qui distingue le DANAFF selon vous ?
Martine Thérouanne : le DANAFF a seulement trois ans. Alors on peut dire que c’est un jeune festival. En tout cas, ce que je retiendrais, c’est l’accueil extrêmement chaleureux, pas seulement envers moi, mais envers tous les invités. Et puis, cette volonté de mettre en avant le cinéma vietnamien. Je note la rapidité avec laquelle il a grandi tant en termes de nombre de films présentés que l’organisation de séminaires, d’ateliers. Je pense qu’il va se positionner assez vite parmi les grands festivals d’Asie.
3-Selon vous, quel est l’impact du DANAFF sur le cinéma vietnamien et, plus largement, sur la région asiatique ?
Martine Thérouanne : Un festival a toujours un impact positif quel qu’il soit. C’est important pour un film d’être sélectionné dans un festival. Les producteurs, sans lesquels les films ne peuvent pas se faire, vont davantage faire confiance aux réalisateurs des films sélectionnés et primés dans des festivals.
4-Quelles étaient vos attentes pour l’édition de cette année du DANAFF ?
Martine Thérouanne : Avant de venir, je savais un petit peu ce que j’allais découvrir en venant ici puisque mon mari avait été président du jury NETPAC l’année dernière à Danang et qu’il m’avait expliqué un petit peu l’esprit du festival. Et puis je savais quels films notre jury avait à juger.
Je suis vraiment heureuse d’avoir été là. Notre jury jugeait les films de la compétition asiatique. Je crois qu’on a, tous les cinq, été heureux de vivre ensemble cette belle aventure de faire partie d’un jury. Juger ce n’est pas seulement visionner des films, les analyser, les remettre dans un contexte, émettre une opinion. On a une responsabilité par rapport aux œuvres qu’on doit juger. Et en tant que directrice de festival, je peux témoigner de l’importance pour certains films de prix obtenus en festival. Le regard porté sur eux dans leur pays change ; certains ont pu trouver plus facilement appui et financement pour leurs projets futurs.
Grâce à l’accueil chaleureux des organisateurs et des bénévoles, nous avons été heureux d’être présent à la troisième édition du festival de Danang. Le DANAFF est un festival convivial et fraternel.
Article de Jean-Marc Thérouanne
