Interview Andréa Bescond et Eric Métayer pour le film Quand tu seras Grand
Interview Andréa Bescond et Eric Métayer pour le film Quand tu seras Grand

Interview Andréa Bescond et Eric Métayer pour le film Quand tu seras Grand

Interview des réalisateurs Andréa Bescond et Eric Métayer pour le film Quand tu seras Grand pendant les 25 èmes Rencontres du cinéma de Gérardmer.

Andréa Bescond et Eric Métayer

Pourriez-vous nous parler du casting ?

Andréa Bescond et Eric Métayer : Nous voulions vraiment que, parmi les personnes âgées, il n’y ait pas de personnalité reconnaissable ou des comédiens très identifiables par le grand public. Nous avons fait cela pour essayer de plonger le public au plus près du réel. Il y a évidemment Christian Sinniger, Evelyne Istria qui joue Gigi Yvon, Vincent Macaigne, Aïssa Maïga, Marie Gillain, Carole Franck, des acteurs et des actrices que nous avons castés, mais il y a aussi une grosse part de figuration avec de vrais résidents que nous avons dirigés sur le plateau, en fonction des personnalités de chacun pour créer ce mélange. C’est intéressant qu’il y ait aussi des vraies personnes du métier qui puissent intervenir. Cela a permis d’avoir des gestes très techniques.

Pourriez-vous nous parler du rôle d’Eric dans le film ?

Eric Métayer : Beaucoup de gens auraient pu jouer le rôle du directeur, mais j’ai passé le casting. La réalisatrice a imposé son choix. Sur la première séquence de réunion où il se prend la tête avec le personnel, on a filmé la séquence en quatre heures au lieu de deux. On se fait confiance et tant qu’Andréa ne trouvait pas qu’on avait la meilleure séquence, on continuait à tourner.

Andréa Bescond et Eric Métayer

Pour le ton du film ?

Andréa Bescond et Eric Métayer : On a trouvé le juste milieu. On aurait pu faire un film très noir à l’image du livre Les fossoyeurs ou encore un ton plus roman-photo. Ce n’est pas le cas. On a trouvé ce juste milieu à l’image de la scène d’ouverture avec ce baiser entre Gigi et Yvon, ce qui n’est pas quelque chose que l’on voit couramment entre des personnes très âgées. Cela existe et on a voulu montrer cet amour. Ces images sont finalement un peu poétiques, voire quasi oniriques. On est heureux de mettre ça en avant. Quand on a voulu faire ce baiser au début du film, c’était pour dire : « mais arrêtez de mettre des cases ».

C’est comme la scène avec ce monsieur qui traverse le couloir avec sa canne tout seul. Il y a du bruit et on va installer le silence. La poésie, ça marche très lentement. On va laisser traîner et on laisse le plan aller jusqu’au bout. Ce sont des images qui existent et qui sont belles. Il faut dire que c’est comme le titre du film « Quand tu seras grand ». On entend cette phrase tout le temps, mais quand on est grand, c’est déjà trop tard.

Eric Métayer

L’ambiance sur le tournage ?

Andréa Bescond et Eric Métayer : On aime bien instaurer une espèce d’ambiance de troupe. Nous, on vient du spectacle vivant, donc la troupe, on connaît. On aime installer une ambiance assez décontractée pour que ce soit la technique, l’artistique, les acteurs, figurants, enfants et tout.

La musique dans le film ?

Eric Métayer : Je suis fan de musique. Pour Rammstein, j’étais super content et Magma, ça a été toute mon adolescence. On a apprécié mélanger les styles de musiques. On voulait éviter de mettre les gens dans des cases. Ce n’est pas parce que tu es vieux que tu dois écouter uniquement Étoile des neiges.

Pour Rammstein, habituellement, ils ne vendent jamais les droits. On a dû écrire une lettre en allemand pour leur expliquer pourquoi on voulait ça, et ils nous ont autorisé à utiliser la musique.

Andréa Bescond et Eric Métayer

Vous avez fait beaucoup d’avant-premières et vous avez eu un prix ?

Andréa Bescond et Eric Métayer : On a eu un prix à Avignon qui, pour nous, était important. On a eu le prix des lycéens. Et sincèrement, on ne s’attendait pas à avoir le prix. Mais la vraie récompense sur ce film, sur cette série d’avant-premières, à mon sens, c’est de voir tout le personnel soignant qui vient nous dire merci parce que vous touchez juste, c’est exactement ce qu’on vit, ça peut être pire. Il y a des personnes qui m’ont dit qu’on était encore doux par rapport à la réalité, mais que l’on montre qu’il y a ce manque d’effectifs et le manque de moyens. Et on représente leur souffrance en tant que personnel soignant. Pendant la crise du Covid, on est tous sortis à 20h applaudir les soignants. Et puis après, le retour à la vie presque normale, ce fameux monde d’après qui est le monde d’avant, on les laisse toujours autant galérer.

Vous avez tourné pendant le Covid ?

Andréa Bescond et Eric Métayer : On était extrêmement vigilants. On tournait tous avec notre FFP2, toute l’équipe technique. On faisait les tests tous les deux ou trois jours. On avait les référents Covid, etc. Beaucoup de monde était vacciné à part les enfants. On se désinfectait les mains, on était vigilants. On n’a pas eu de cas de Covid.

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