Thelma
Thelma

Thelma

Réalisateur
Joachim Trier
Acteurs
Eili Harboe, Ellen Dorrit Petersen, et Okay Kaya
Pays
Danemark, France, Norvège, et Suède
Genre
Drame, Science fiction, et Thriller
Durée
116 min
Titre Original
Notre score
7

Thelma, une jeune et timide étudiante, vient de quitter la maison de ses très dévots parents, située sur la côte ouest de Norvège, pour aller étudier dans une université d’Oslo. Là, elle se sent irrésistiblement et secrètement attirée par la très belle Anja. Tout semble se passer plutôt bien mais elle fait un jour à la bibliothèque une crise d’épilepsie d’une violence inouïe. Peu à peu, Thelma se sent submergée par l’intensité de ses sentiments pour Anja, qu’elle n’ose avouer – pas même à elle-même, et devient la proie de crises de plus en plus fréquentes et paroxystiques. Il devient bientôt évident que ces attaques sont en réalité le symptôme de facultés surnaturelles et dangereuses. Thelma se retrouve alors confrontée à son passé, lourd des tragiques implications de ces pouvoirs…

Avis de Manu

Après s’être fait remarqué avec l’éblouissant et en apesanteur Oslo, 31 août (qu’on avait ré-estimé après coup), Joachim Trier n’avait pas autant séduit critique et public avec Louder Than Bombs, et ce malgré un casting international, dont l’élégance de la mise en scène faisait toujours figure de proue du film.

Il revient sur sa terre natale, la Norvège, avec Thelma, pour un premier thriller fantastique envoûtant à l’esthétique aussi soignée qu’ambitieuse où l’économie de moyens est compensée par une réussite visuelle, autant par la mise en scène que la sublime photo naturelle d’un décor scandinave, personnage secondaire mais essentiel du film. On pourrait trouver plusieurs adjectifs pour définir Thelma : sombre, captivant, étrange, sonore, conte fantastique, portrait et étude humaine, le film est vaste tout en sachant en permanence la direction prise. Cinéma des sens pour les sens où tout se joue la plupart du temps par la recherche d’un minimalisme puissant de ce que l’image et le son peuvent procurer à l’intérieur d’un cadre toujours soigné et très esthétique, sans jamais verser dans un aspect clip, donc toujours cinématographique. L’histoire en elle-même cache avec subtilité bien plus d’arborescences que ce que la surface montre et toute la subtilité de mise en scène sert ce thriller psychologique de haute tenue. La beauté d’une séquence répond continuellement à une autre quand le plan de fin vient faire écho à celui du début pour refermer un cycle/cercle narratif. Des commentateurs y verront un maniérisme appuyé et peut-être trop léché là où la force du récit s’inscrit avec force et impact dans l’esprit du spectateur. Les deux comédiennes principales viennent ajouter une pierre à l’ensemble et renforce la solidité du récit pour nous faire croire en bien des points à la possibilité de ces séquences fantastiques en forme de thriller, voire l’inverse.

Thelma

Avec Thelma, Joachim Trier change un peu son fusil d’épaule pour la forme mais conserve sa visée impeccable pour la forme afin de faire de son dernier long métrage un film attirant et captivant avec plein de symboles et fortement suggestif qui, dans un onirisme assumé, propose en filigrane une légère critique de notre société. Brillant.

Thelma
Thelma
7
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