Hitman 2 : le test !
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8

Deux ans après son reboot, l’Agent 47 revient dans une suite sobrement baptisée Hitman 2. Un nouvel épisode en forme de prolongement tant en termes de scénario que de gameplay, misant avant tout sur l’infiltration. Alors, Hitman 2, digne suite ou nouvel opus opportuniste ?

Pour mémoire, après un Hitman Absolution qui fait encore couler de l’encre (entre les joueurs qui appréciaient la liberté offerte et ceux qui regrettaient le gameplay d’antan), le studio IO Interactive tranchait pour eux en offrant un reboot de Hitman qui revenait à la recette qui fit le succès de la saga Hitman. A nouveau axée sur l’infiltration pure et remisant l’action et les fusillades au placard, cette nouvelle mouture fut critiquée pour son format épisodique (avant de sortir en édition complète), mais cela n’empêcha pas ce Hitman 2016 de remporter les suffrages. Fort de ce succès, et désormais indépendant depuis sa séparation d’avec Square-Enix survenue entretemps, le studio IO nous revient donc avec une suite désormais éditée par Warner.

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Difficile de savoir si cela tient à leur récente indépendance leur ayant laissé les coudées franches ou simplement à la règle des suites plus grandes, plus détaillées et offrant plus de possibilités, mais en l’état, une chose est indéniable : Hitman 2 va plus loin que son prédécesseur à tous les niveaux. Tout d’abord, la taille des niveaux a de quoi étonner tant on ressent un véritable pas en avant, chaque niveau offrant un vrai mini-monde aux multiples facettes à explorer et rempli de façons différentes d’éliminer ses cibles. Désormais loin de se cantonner à d’immenses intérieurs avec jardin, Hitman 2 nous offre une demi-douzaine de destinations hautes en couleurs, allant de la Nouvelle-Zélande (un brin décevante car cantonnée à une villa sur une immense plage en bord de mer) à un village colombien en passant par Miami ou les bidonvilles de Bombay. De quoi voir du pays, d’autant que les décors et les habitants peuplant ces zones n’ont pas été négligés. Ainsi, chaque niveau respire la vie, autant en termes de nombre de PNJ que de leurs détails, qu’il s’agisse de la variété de leurs animations – toujours aussi raides néanmoins – ou de leurs dialogues, qui d’ailleurs vous donneront régulièrement des indications si vous tendez l’oreille.

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Observer et tendre l’oreille seront d’ailleurs vos meilleures armes dans Hitman 2 tant chaque niveau regorge de possibilités pour éliminer votre cible. Ainsi, plutôt que de foncer dans le tas en tirant à tout-va (méthode peu recommandable qui vous vaudra souvent d’être repéré et de finir truffé de plomb, 47 résistant très mal aux balles), prenez simplement le temps. Le temps de fouiller la zone, d’écouter les PNJ divulguer des informations cruciales, d’observer les allées et venues, de vous cacher dans un buisson ou dans la foule en quête du moment opportun… Un garde sort régulièrement prendre une pause ? Assommez-le, cachez son corps et prenez ses vêtements pour entrer incognito dans une zone interdite. Votre cible affectionne les robots-tueurs ? Trafiquez-en un pour créer un « regrettable » accident. On saluera d’ailleurs le travail du studio autour de ces « intrigues », des mini-scénarios au sein d’un niveau et qui, via différents objectifs à remplir les uns après les autres (piéger un objet, vous déguiser en un PNJ précis…), vous offriront à la fin une opportunité d’éliminer votre cible incognito, souvent d’une façon mémorable et imaginative qui ne sera pas sans rappeler des films comme Destination Finale ou les fleurons des films d’espionnage. Sachant que chaque cible possède différentes intrigues permettant de l’éliminer, sans compter les méthodes plus conventionnelles (rien de tel qu’un vomitif bien placé pour noyer votre cible dans les toilettes), inutile de dire que les possibilités de Hitman 2 sont innombrables, offrant un énorme potentiel de rejouabilité et une durée de vie assez dingue rien que sur le mode solo.

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Un mode solo qui poursuit le travail entamé sur le précédent volet, mêlant conspiration à grande échelle et révélations sur les origines de 47. Si chaque niveau est une mini-intrigue à lui seul, le scénario global progressera principalement grâce aux cinématiques qui entrecoupent les missions et qui bénéficient d’une mise en scène assez originale. En effet, plutôt que de compter sur des cinématiques conventionnelles, celles de Hitman 2 prennent une forme particulière, chaque plan étant composé de décors et personnages immobiles comme pendant un arrêt sur image, l’animation provenant des mouvements de caméras et des dialogues accompagnant la scène. Si cette mise en scène à la lisière de la BD et du cinéma aura de quoi désarçonner au début, force est d’avouer qu’elle s’intègre à merveille dans la direction artistique des nouveaux Hitman. On regrettera juste que le scénario, malgré quelques sympathiques révélations contribuant à développer certains personnages, reste finalement aussi décousu que dans le premier volet et fasse davantage office de remplissage que de véritable moteur. Certes, on ne joue pas à Hitman pour son scénario, mais quand on se rappelle du travail sur Hitman Absolution en son temps, difficile de ne pas marquer une légère déception.

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Outre les possibilités de son mode solo, Hitman 2 peut également compter sur un mode multijoueurs (deux tueurs dans deux réalités parallèles, mais identiques : le gagnant est celui qui tue sa cible en premier) ainsi que sur les modes Sniper (seul ou à deux) et Cibles Temporaires (une seule et unique chance pour éliminer une cible avant qu’elle disparaisse). De quoi allonger une durée proprement phénoménale pour un jeu de ce genre.

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Enfin, concernant l’aspect technique, on reste dans les acquis du précédent volet avec un moteur offrant des modélisations de décors et personnages flatteuses pour la rétine, même si l’on reste loin des ténors du genre. De même, les animations faciales sont toujours aussi limitées que le reste du corps, mais avec le temps, on pourrait dire que c’est devenu une marque de la licence Hitman. On appréciera néanmoins le joli travail sur les lumières et les reflets dynamiques (attention si vous vous glissez derrière votre cible face à un miroir). L’aspect sonore n’est pas en reste avec des bruitages soignés et des musiques entêtantes. Seuls les doublages en VOST uniquement, bien que corrects, sont un peu en retrait, la faute à des PNJ manquant de réelle personnalité dans leur jeu malgré quelques exceptions. 47 n’est pas épargné par cet aspect, mais dans son cas, cela rejoint son côté monolithique et aboutira à des moments souvent amusants, notamment dans les dialogues à plusieurs niveaux de lecture.

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Au final, Hitman 2 reste dans la droite lignée de son prédécesseur et de la licence, profitant de l’expérience acquise sur le reboot de 2016 pour pousser encore plus loin les possibilités de son gameplay et la taille de ses niveaux. Si il n’est pas encore parfait, notamment à cause de ses animations raides et de son IA souvent approximative, Hitman 2 reste tout de même un morceau de choix, autant pour les fans de la licence que pour les adeptes de l’infiltration. Le genre étant peu représenté ces temps-ci avec l’absence de Splinter Cell et la tourmente de Metal Gear Solid, il serait dommage de se priver dans si bon cru.

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