Assassin's Creed Rogue : le test !
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Assassin’s Creed Rogue : le test !

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Titre Original
Notre score
8

Sorti en même temps que Unity, Assassin’s Creed Rogue n’a malheureusement pas bénéficié de la même couverture médiatique que son semblable, ni du même intérêt de la part des joueurs. Un véritable tort autant de la part de ces derniers que du studio Ubisoft tant AC Rogue se révèle l’un des meilleurs volets de toute la saga !

Tout d’abord, une précision : comme l’auteur de ces lignes, il est préférable d’avoir joué à une majeure partie des précédents Assassin’s Creed avant d’entamer Rogue. Pas impératif, mais clairement préférable tant le dernier opus de la saga sur old-gen clôt admirablement la Saga Américaine (AC 3, AC Libération sur Vita, AC Black Flag et son DLC Le Prix de la Liberté) tout en se permettant plusieurs références aux autres volets, le premier opus en tête. Entre personnages faisant leur grand retour et approfondissements scénaristiques de certains éléments de la saga, AC Rogue réussit à s’intégrer à l’ensemble de la saga tout en gagnant son identité propre.

Une identité qui repose sur un élément simple : diriger un Assassin passé du côté des Templiers. Oui, la nuance avec « diriger un Templier » est d’importance autant en termes scénaristiques que de gameplay. Ainsi, si vous pensiez passer du côté obscur dès le début du jeu, détrompez-vous puisque le périple du héros Shay Cormac vous demandera de remplir de nombreuses missions en tant qu’Assassin avant d’endosser pour de bon l’habit du Templier. On touche ici à l’une des forces (et des facilités, certes) de cet opus, c’est de démarrer sur des bases bien connues des joueurs avant de laisser l’histoire prendre une autre direction. Ce choix des scénaristes permet ainsi d’effectuer un changement de cap en douceur, là où un jeu entièrement dédié aux Templiers aurait pu être aussi intéressant que compliqué à mettre en œuvre tout en risquant d’accoucher d’un jeu bâtard et mal intégré à la saga. En faisant ce choix, et grâce aux nombreux liens tissé par Shay au sein de la confrérie des Assassins, Rogue se permet ainsi le tour de force d’apporter une vraie conclusion à la saga sur consoles old-gen, tout en se présentant quelque part comme un véritable best-of.

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Cet aspect best-of est peut-être la meilleure façon de qualifier AC Rogue tant on y retrouve quasiment toutes les mécaniques de gameplay qui ont permis d’asseoir le succès d’Assassin’s Creed. D’abord scénaristiquement évidemment, puisque au-delà de l’intéressante évolution de Shay, cet opus nous plonge dans le prolongement de la Révolution Américaine pourtant déjà largement épluchée avec les opus cités plus haut. On retrouve ainsi le plaisir de découvrir certains lieux emblématiques de l’époque, toujours aussi joliment modélisés, et surtout de croiser des figures historiques comme Benjamin Franklin ou le capitaine Cook. En outre, la grande force scénaristique de la saga Assassin’s Creed a toujours été de relier son intrigue fictive à des événements réels. Cet opus ne déroge pas à la règle et vous permettra même de revivre certains événements qu’on attendait pas forcément ici, à l’image d’une séquence à Lisbonne.

Lisbonne, vous dites ? Dans un jeu situé en Amérique ? Et bien oui, on touche ici à un autre excellent choix, c’est de revenir aux fondements de la saga en nous permettant de voyager de ville en ville, et même de continent en continent. Outre les nombreuses villes et colonies américaines à découvrir, dont New York, certaines séquences vous emmèneront dans des quartiers de Lisbonne et même de Paris où vous pourrez croiser un certain Arno. Un joli clin d’œil à Unity, le final d’AC Rogue parvenant même à l’imposer comme un « AC Unity Origins ». On accordera en passant une mention « excellent » à la séquence de Lisbonne, sans doute l’un des niveaux les mieux mis en scène de toute la saga Assassin’s Creed, et qui ne sera pas sans évoquer Uncharted. Excusez du peu ! Dommage que les séquences dans le présent chez Abstergo cassent le rythme tout en apportant pas grand-chose au schmilblick.

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Et côté gameplay, quoi de neuf ? Et bien là aussi, c’est un vrai best-of. A pied déjà, on retrouve les habituels combats à l’épée et assassinats furtifs, ici agrémentés d’un nouveau fusil à air comprimé et d’un lance-grenade aux multiples possibilités. Plutôt sympatique. A noter que de par votre statut de Templier, vous aurez désormais à composer avec des adversaires Assassins qui vous donneront souvent du fil à retordre. Ces derniers étant capables de se cacher et de vous attaquer par surprise, il faudra ainsi régulièrement écouter le sixième sens de notre héros (un indicateur sonore façon « la voix de l’anneau » dans le Seigneur des Anneaux) et utiliser votre habituelle « vision d’aigle » pour les débusquer. D’abord déroutant, cet ajout couplé à la présence d’une « boussole » se révèle finalement une excellente idée qui devrait rappeler des souvenirs aux fans du célèbre mode multijoueurs, ici absent. De même, on retrouve bien évidemment dans Rogue la possibilité de diriger un bateau, fonction qui avait fait le succès de Black Flag. Toutefois, si le gameplay naval n’a pas changé d’un iota, il faut bien dire que Rogue pêche un peu par excès de confiance. Ainsi, vous passez toujours autant de temps à naviguer entre deux points, mais là où Black Flag offrait une vraie liberté grâce à ses vastes étendues d’eau, les voies maritimes de Rogue sont bien plus fermées, entourées de nombreuses portions terrestres. En résulte le sentiment fréquent de suivre une simple route sévèrement balisée. Bonjour la monotonie ! Heureusement, le monde maritime d’AC Rogue est riche en bateaux adverses et en forts à détruire, vous aurez donc tout le loisir de faire parler la poudre entre deux croisières.

Enfin, abordons l’aspect graphique : là aussi, c’est un best-of. Septième épisode de la série sur old-gen (hors DLC), AC Rogue témoigne de la maitrise des développeurs vis-à-vis de leur moteur de jeu. Certes, on retrouve plusieurs défauts inhérents à la saga, mais dans l’ensemble, c’est une franche réussite. L’eau n’a jamais parue aussi palpable dans la série, les lumières sont très bien rendues (magnifiques aurores boréales) et l’on sera régulièrement tentés de s’arrêter pour observer le paysage, notamment en mer. Bon point également dans la représentation de la neige, souvent présente dans le jeu, même si l’on reste en-deça d’un Uncharted 2. N’est pas Naughty Dog qui veut.

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Au final, Assassin’s Creed Rogue confirme tous les espoirs que l’on plaçait en lui. Tant en termes scénaristiques que de gameplay, il représente un véritable aboutissement pour la saga d’Ubisoft et pour les joueurs qui la suivre depuis ses débuts, se permettant même d’offrir certaines des meilleures scènes tous opus confondus. Évidemment, le jeu n’est pas parfait à commencer par son gameplay naval qui devient franchement lourd à utiliser par moments. Mais au vu de la réussite globale du titre, c’est bien peu de choses.

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