Sale temps à l'hôtel El Royale : le test blu-ray
Sale temps à l'hôtel El Royale : le test blu-ray

Sale temps à l’hôtel El Royale : le test blu-ray

Réalisateur
Drew Goddard
Acteurs
Chris Hemsworth, Cynthia Erivo, et Jeff Bridges
Pays
USA
Genre
Policier et Thriller
Durée
142 min
Titre Original
Bad Times at the El Royale
Notre score
8

Janvier 1969. Alors que Richard Nixon entame son mandat comme 37e président des États-Unis, une nouvelle décennie se profile. À l’hôtel l’El Royale, un établissement autrefois luxueux désormais aussi fatigué que ses clients, sept âmes aussi perdues les unes que les autres débarquent.
Situé sur la frontière entre la Californie et le Nevada, l’El Royale promet la chaleur et la lumière du soleil à l’ouest, et l’espoir et les opportunités à l’est. Il incarne parfaitement le choc entre passé et présent. Autrefois, célébrités et personnalités politiques influentes s’y côtoyaient, au casino, au bar, à la piscine ou dans les suites somptueuses. Mais l’âge d’or du Royale est bel et bien révolu.
Dans cet hôtel oublié des riches et des puissants depuis longtemps, un prêtre, une chanteuse de soul, un voyageur de commerce, une hippie et sa sœur, un homme énigmatique, et le gérant de l’hôtel vont se retrouver par hasard… ou pas. Au cours d’une nuit comme seul le destin sait les orchestrer, tous auront une dernière chance de se racheter, avant que l’enfer ne se déchaîne…

L’avis de Manu

On devinait après La cabane dans les bois le côté petit malin de Drew Goddard en tant que scénariste. A savoir se réapproprier un genre et le twister de manière plus ou moins grossière mais toujours en sortant des sentiers (archi) battus. Il semble réitérer ici l’essai en prenant les faiblesses d’un postulat, d’un genre, pour le refaire à sa sauce, sans pour autant en casser les codes, et en faire une belle petite surprise. Evidemment le montage va selon les commentateurs faire penser à du Tarantino (qui au passage n’a pas le monopole du montage alternatif et des délicieux bavardages) mais le reste semble bien avoir la patte Goddard (Seul sur Mars, Cloverfield en tant que scénariste) tant la mécanique semble bien huilée, avec plus de sérieux pour le film concerné. Si l’ensemble ne brille pourtant pas totalement par son histoire, le passif et la psychologie dessinés de ses personnages, comme des interprètes, focalisent toute l’attention du spectateur et l’emmène même vers des zones d’ombre qui garderont (et c’est bien vu) une certaine part de mystère même après la fin. En se projetant ainsi sur ses personnages, et donc ici la métaphore d’une Amérique post Trump, Drew Goddard installe une tension joueuse et intéressante, qui de légères surprises en twists un peu balancés sur la fin, aura pour effet d’apporter une noirceur en filigrane au film.

Sale temps à l’hôtel El Royale a en outre le mérite de ne pas être une franchise, suite, reboot, remake et propose un divertissement bis mais plutôt bien mené et original, ce qui change. Avec une formule différente de son précédent film (n’y aller pas chercher le jeu et l’originalité de La cabane dans les bois) il insuffle à travers sa mise en scène et son univers peint période 70’s, un hommage plutôt brillant aux polars et films noirs qui mêlaient humour décalé et violence réaliste. On y retrouve également des personnages savoureux et crédibles, à travers Drew Goddard déploie alors un vrai plaisir de cinéma autant pour cinéphiles que pour un public qui cherche le simple divertissement (léger dans ce dernier cas).

Côté casting, l’ensemble est plus que soigné avec notamment Cynthia Erivo (excellente découverte et prochainement dans Les veuves de Steve McQueen dans lequel elle devrait enfin exploser), Jeff Bridges (au top comme souvent) et Chris Hemsworth (qui jouant à la limite du cabotinage livre au final une prestation assez bluffante).

Musique soul et groovy en toile de fond, en corps comme en sonore, Sale temps à l’hôtel El Royale finit par être un joli petit plaisir assumé qui malgré sa longueur parfois évoquée reste un film à voir et même revoir.

Sale temps à l'hôtel El Royale : le test blu-rayTechnique

Les images de ce film tourné en  pellicule sont étincelantes, avec beaucoup de détails, de textures; la superbe photo de Seamus McGarvey est mise en valeur par ce master de haute volée. La piste VO 7.1 DTS est un cran au dessus de la VF, avec une musique très présente (score de Michael Giacchino et chansons 60’s), des déflagrations d’armes à feu et autres effets dynamiques dans le dernier acte.

Bonus

Ce disque blu-ray Fox propose comme supplément central un bon making-of (29′) où sont passés en revue le décor unique de 5500m2 reconstitué en plateau, la photo signée Seamus McGarvey avec un tournage sur pellicule avec des objectifs anamorphiques des annnées 60, la musique (« le huitième personnage du film » pour le réalisateur Drew Goddard) et la belle performance de Cynthia Erivo (reprise a capella de You can’t hurry love des Supremes et Unchained melody des Righteous Brothers ), les costumes des différents personnages de cet hommage réussi au film noir. Enfin est ajoutée une galerie de belles photos du tournage (3′).

Sale temps à l'hôtel El Royale : le test blu-ray
Sale temps à l’hôtel El Royale : le test blu-ray
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