Just Cause 3 : le test !
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Titre Original
Notre score
8

Alors que GTA V continue d’accaparer la vie sociale de bons nombre de joueurs, les choses ne risquent pas de s’arranger avec Just Cause 3, qui débarque en cette fin d’année. Jouant dans une cour bien plus barrée, second degré et explosive que le titre de Rockstar (déjà pourtant fort à ce niveau), la licence Just Cause poursuit donc son chemin avec un troisième opus en forme de feu d’artifice de tous les instants.

Pour les néophytes, une rapide présentation s’impose : la licence Just Cause nous conte les péripéties de Rico Rodriguez, sorte de super-agent bourrin et casse-cou à la Expendables spécialisé dans la libération de pays et l’élimination de dictateurs en tous genres. Outre un arsenal varié et l’accès à de nombreux véhicules aériens, maritimes et terrestres, Rico peut compter sur son bracelet-grappin ainsi que sur un parachute illimité qui, combinés, lui permettent de se déplacer où bon lui semble en toutes circonstances dans des environnements immenses. Tout ceci sans oublier la capacité de Rico à s’agripper aux véhicules en marche pour réaliser des cascades improbables tout en mitraillant à tout-va… Bref, si il est difficile de résumer tout le potentiel de la saga en un paragraphe, vous aurez deviné une chose : si il existe quelque part un jeu open-world se rapprochant le plus de l’ambiance des nanars d’action décomplexés tels Commando ou Expendables, Just Cause est clairement le meilleur prétendant au titre. Il faut dire qu’en plus d’un gameplay offrant une liberté démentielle au joueur, la saga a toujours pu compter sur une ambiance très « nanar » où le maigre scénario n’est qu’un prétexte à enchainer les punchlines et les scènes d’action plus folles les unes que les autres. Et ce troisième opus ne déroge pas à la règle !

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Se déroulant dans l’immense archipel méditerranéen fictif de Medici, Just Cause 3 ne s’embarrasse guère de fioritures pour nous mettre dans le grand bain : une cinématique et nous voilà déjà sur le toit d’un avion en train de défourailler les batteries de missiles du dictateur local avant de finir éjecté, puis de sortir notre parachute pour rejoindre l’armée rebelle au sol, retrouver un vieil ami et reprendre illico le combat. Et après ça, il ne faudra guère que quelques minutes avant de pouvoir enfin découvrir la principale nouveauté de cet opus : la wingsuit. Déjà grisante à utiliser en soi, la wingsuit prend tout son potentiel en étant combinée au grappin et au parachute puisqu’en alternant astucieusement entre les trois items, il sera possible d’atteindre rapidement n’importe quel point de la map, mais également de développer des stratégies très variées pour éliminer l’armée ennemie, détruire les bases adverses et libérer les villes de Medici en anéantissant toute structure dédiée au dictateur local (repérables à leur couleur rouge). D’ailleurs, nous touchons là au principal défaut de Just Cause 3 puisque comme ses deux prédécesseurs, une large part de cet opus se composera des trois activités mentionnées au-dessus, notamment les deux secondes qui vous seront imposées pour progresser dans la campagne principale. Évidemment, avec un tel programme, difficile d’échapper à un cruel sentiment de répétitivité.

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Toutefois, ne condamnez pas tout de suite Just Cause 3 puisque si le titre souffre de sa répétitivité, il peut compter sur de grandes qualités pour faire pencher la balance du bon côté. Déjà, on l’a dit, le jeu offre une liberté d’action démentielle autant dans les combats que les déplacements ou encore dans la physique et la destruction. Car oui, la physique est un élément à part entière du jeu où vous aurez souvent à détruire divers éléments du décor pour arriver à vos fins. Pour vous y aider, vous aurez évidemment vos armes et les véhicules (qui explosent très facilement en cas de choc, ce qui peut être utile), mais également votre grappin. En effet, ce dernier est capable de relier deux éléments (personnages, objets, décors…) entre eux, une touche vous permettant ensuite de rétracter le câble et d’admirer le spectacle et les réactions en chaine. Sachant que plus vous progresserez dans les quêtes secondaires du jeu, plus vous pourrez lier d’objets simultanément, les possibilités deviennent vite illimitées. Autre qualité : si le scénario est clairement bâclé, il fait la part belle à des missions souvent inspirées dans le registre du portnawak et qui seront l’occasion de stimuler votre imagination (on ne compte plus le nombre de manières tordues ou non de se débarrasser d’un adversaire) et même de vous offrir quelques instants de jeu quasi-anthologiques pour peu que vous appréciez l’ambiance très second degré du titre (quel kiff d’anéantir une armée depuis le sol avant de s’agripper à un avion de chasse ennemi volant en rase-mottes, éjecter le pilote et finir le travail à coups de missiles).

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Mais surtout, l’immense qualité du titre est la quantité impressionnante de fun qu’il nous offre en nous permettant de satisfaire nos plus bas instincts destructeurs tout en nous permettant d’arpenter, autant sur terre que depuis les airs, ce qui est assurément l’un des plus beaux, variés et immenses environnements open-world à date. Une générosité qui aboutira régulièrement à des parties où vous aurez du mal à lâcher la manette alors que vous ne faites quasiment que détruire des bases et voler dans les cieux depuis plusieurs heures. Si la destruction et la liberté d’action étaient des arts, Just Cause 3 serait proche du chef d’oeuvre !

Vous l’aurez compris : si vous cherchez un jeu pour assouvir les bas instincts négligés par GTA V (le titre de Rockstar étant plus strict côté destruction de décor), Just Cause 3 est fait pour vous. Même si il vous faudra composer avec quelques défauts. Outre sa répétitivité et son scénario timbre-poste, on citera ainsi un aspect graphique de qualité, mais un peu en deçà de GTA V et plus globalement de ce que l’on peut attendre de la next-gen, surtout au niveau de la modélisation des personnages et de certaines textures. Une rançon sans doute nécessaire à l’immensité du décor et de la profondeur de champ, mais qui heureusement n’entame en rien l’aspect « carte postale » de l’archipel de Medici. Autre point irritant, les nombreux lags du jeu dans les moments les plus explosifs, ainsi que les temps de chargement parfois assez longs (un patch corrige partiellement ce souci). On citera également les animations toujours aussi rigides de Rico, des véhicules à la conduite un peu trop « arcade » et laborieuse à l’usage, un réglage exagéré des dégâts des armes (on reste dans l’esprit nanar) ainsi qu’une IA aux fraises qui renforce le côté « chair à canon » des ennemis. En outre, soulignons un défaut inhérent à l’immense liberté du titre : avec autant d’actions disponibles, le gameplay et l’attribution des touches auront de quoi déboussoler le joueur dans certains cas, surtout si vous êtes habitués à GTA V. Rien de vraiment handicapant, mais il faudra prendre le coup de main. A noter que si le jeu se joue en solo uniquement, les développeurs ont intégré un système de classement en ligne qui devient vite horripilant car requérant une connexion permanente. Gare aux temps de recherche de serveur si vous avez une connexion capricieuse !

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Enfin, concluons avec un mot sur la partie sonore, à commencer par les doublages VF. Si les dialogues, sympas sans plus, auraient gagné à jouer davantage dans le registre nanar avec des punchlines plus appuyées que la moyenne, force est d’avouer que les doubleurs s’en sortent avec les honneurs. Logique vu le pedigree des comédiens, parmi lesquels on retiendra notamment Emmanuel Gradi (VF du héros de la série « Earl ») dans le rôle de Rico, et José Luccioni (VF de Al Pacino et de Sully dans « Uncharted ») dans celui de son ami Sheldon. Côté bruitages, si tout ce qui touche à la destruction rend très bien à nos oreilles, on regrettera que l’atmosphère des lieux n’ait pas été davantage soignée, semblant ici se contenter du minimum syndical. Peut-être pour faire la part belle à la musique ? Celle-ci étant très réussie et s’adaptant parfaitement aux différentes ambiances, on serait tenté de dire oui.

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Il y aurait encore beaucoup à dire sur Just Cause 3 tant le titre d’Avalanche donne un nouveau sens aux mots « défouloir » ou « liberté d’action ». D’autant qu’avec sa durée de vie plus qu’honorable (comptez facilement une vingtaine d’heures rien que pour la campagne principale, le double avec les quêtes secondaires), le titre a largement de quoi vous occuper pendant un bon moment. On regrettera d’ailleurs l’absence d’un mode multi ou coop tant il aurait été grisant d’arpenter Medici à plusieurs. Maintenant, vous l’aurez deviné, Just Cause 3 n’est pas à mettre entre toutes les mains. Répétitif et grandement axé sur la destruction des bases et la libération des zones, il laissera de marbre les joueurs qui cherchent une aventure variée assortie d’un scénario soigné. Toutefois, si vous êtes à la recherche d’un défouloir dans la veine des meilleurs nanars afin d’exprimer librement vos bas instincts ou simplement pour vous prendre pour un aigle, Just Cause 3 est fait pour vous !

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