Macbeth
Macbeth

Macbeth

Réalisateur
Justin Kurzel
Acteurs
Jack Reynor, Marion Cotillard, et Michael Fassbender
Pays
Grande Bretagne
Genre
Drame
Durée
113 min
Titre Original
Notre score
5

Lecture viscérale de la tragédie la plus célèbre et captivante de William Shakespeare, celle d’un vaillant guerrier autant que chef charismatique, plantée sur les champs de bataille au milieu des paysages de l’Ecosse médiévale, Macbeth est fondamentalement l’histoire d’un homme abîmé par la guerre qui tente de reconstruire sa relation avec son épouse bien-aimée, tous deux aux prises avec les forces de l’ambition et du désir.

Film présenté en Compétition au 68ème Festival de Cannes

Avis de Fabien (chronique cannoise)

Interprétée par Michael Fassbender, cette nouvelle adaptation du classique de Shakespeare MacBeth a été confiée au réalisateur australien Justin Kurzel, auteur d’un remarqué Les Crimes de Snowtown en 2011. Il fallait de l’audace, un point de vue pour s’attaquer à une nouvelle transposition cinématographique de ce monument littéraire dont les versions d’Orson Welles en 1948 et de Roman Polanski en 1971 sont des références.

Tout d’abord saluons le choix de superbes décors naturels écossais où s’inscrit cette tragédie d’un homme dévoré par l’ambition, victime d’hubris. De plus le texte shakespearien vibre avec intensité grâce à l’interprétation impeccable d’un Michael Fassbender fiévreux dans le rôle-titre et de Marion Cotillard, également d’une grande justesse, dans le rôle complexe de lady MacBeth.

Le choix d’une esthétique moderne, clippesque, avec de nombreux ralentis, jump cut, filtres colorés s’avère par contre discutable : trop présente, la mise en scène ultra-stylisée de Justin Kurzel tend en effet à dévorer le temps nécessaire au développement de la relation mari/femme et la folie du roi MacBeth; conséquence des ellipses dommageables pour l’appréciation entière de cette nouvelle version. Mais Justin Kurzel parvient à instaurer par intermittence une intéressante ambiance sombre pleine de bruit et de fureur et Fassbender livre une interprétation inspirée dans ce film inégal qui a toutefois le mérite de proposer une approche audacieuse de la mise en images de la folie de MacBeth.

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Avis de Manu

La violence de la pièce est parfaitement reconstituée si tant est qu’elle le devait être dans cet esthétisme prononcé, marqué et hors des cadres habituels.

Après Les crimes de Snowtown, déjà remarqué à Cannes, l’australien Justin Kurzel s’attaque à un des monuments shakespearien. On peut trouver son approche originale et esthétisante, en outre, il est évident qu’il se prive d’une approche plus classique qui aurait permis au récit, pourtant très connu, une lecture moins hachée, et parfois soporifique.

Michael Fassbender tire bien sûr son épingle du jeu, en interprétant le baron d’Ecosse le plus connu. Torturé à souhait, le personnage se noie cependant dans une dramaturgie ici illisible et dans laquelle le spectateur peine grandement à voir le jour.

La noirceur de fond et de forme de l’ensemble pèse sur Macbeth et la radicalité de traitement du réalisateur nous laisse dubitatif. Tantôt hypnotisé par son savoir-faire dans sa mise en scène, qu’on retrouve à nouveau après son premier long, auréolé d’une photo vraiment très belle. Malheureusement le reste n’y est pas et ce n’est pas Marion Cotillard qui viendra y changer grand-chose quand lors de ses nombreuses apparitions la comédienne se caricature une nouvelle fois dans son versant mélo pleurnichard, version déprime agonisante, versant névrose, belle compilation (redite comme dans beaucoup de films) ; les yeux dans le vide…ça change.

Macbeth n’est donc pas l’œuvre espérée, le monstre cinématographique qu’on était en droit d’attendre d’un tel réalisateur, suite à son premier film choc, mais plutôt un glaive en bois frappant le joug d’un roi bien seul en un certain royaume.

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