Au coeur de l'Océan
Au coeur de l'Océan

Au coeur de l’Océan

Réalisateur
Ron Howard
Acteurs
Benjamin Walker, Chris Hemsworth, et Cillian Murphy
Pays
USA
Genre
Aventure et Fantastique
Durée
122 min
Titre Original
In the Heart of the Sea
Notre score
6

Hiver 1820. Le baleinier Essex quitte la Nouvelle-Angleterre et met le cap sur le Pacifique. Il est alors attaqué par une baleine gigantesque qui provoque le naufrage de l’embarcation. À bord, le capitaine George Pollard, inexpérimenté, et son second plus aguerri, Owen Chase, tentent de maîtriser la situation. Mais face aux éléments déchaînés et à la faim, les hommes se laissent gagner par la panique et le désespoir…

Avis de Manu

Les années passent et Ron Howard reste. Réalisateur aux succès épars, Monsieur un film sur deux…ou presque. Le réalisateur d’Apollo 13 et Willow était sur la pente descendante depuis la fin des années 90 jusqu’à son récent Rush (et un Frost/Nixon entre temps, bien au-dessus du lot), à croire que la narration sous forme de biographie lui sied à merveille. Ron Howard revient donc après le vibrant Rush avec l’adaptation du livre d’enquête sur l’histoire du fameux équipage qui aurait inspiré le livre d’Herman Melville. Sur le fond, le récit d’aventure semblait prendre le large et la forme, soutenue par des effets spéciaux actuels, promettait un réel retour au cinéma de divertissement.

Si la forme est réussie, le fond prend définitivement l’eau par un scénario beaucoup trop simple, sans enjeux majeurs avec encore moins d’ambitions sur le plan émotionnel.

Ron Howard à défaut d’être un immense réalisateur a toujours été sérieux dans les œuvres qu’il a su mettre en images. Ainsi quelques films majeurs ont pu émerger de sa filmographie mais Au cœur de l’océan malgré son efficacité n’en fera pas partie.

Peu de suspense, peu d’intensité. En outre, la critique politique qui nous renverrait à notre époque et nos modes de consommation ne fonctionne pas vraiment. En résultent certaines lourdeurs tant sur le plan démonstratif, qu’émotionnel, puisque toute la partie dramatique est relativement hâchée et trop rarement mise en scène avec soin.

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Malgré ces réserves, Ron Howard a trouvé dans cet espace maritime un univers de jeu de mise en scène époustouflant. Les effets spéciaux très réussis parviennent à donner corps et vie à au(x) « monstre(s) » marins et l’essor d’une crédibilité n’est pas à remettre en cause. Certes on retrouve la recette des films à l’ancienne, trop rare il est vrai ces dernières années, mais il manque ce petit plus qui nous ferait nous attacher aux personnages. Or, on ne sent à aucun moment cette envie, cette notion qui permet aux films d’aventures de nous faire passer du simple regard contemplatif à l’émerveillement, au voyage.

Au cœur de l’océan n’est pas mauvais, loin de là, il manque simplement de cette touche épique, de suspense, de psychologie sous-jacente qui fait parfois les grands films du genre. Et malgré toute la bonne intention du réalisateur, le côté réflexif qu’il tente d’apporter arrive avec la lourdeur d’un cachalot. Oui l’homme est un danger pour l’homme et il détruit la nature bienfaisante. Discours trop rare et souvent nécessaire mais amené de cette manière, l’effet s’avère anéanti, voire sabordé pour les boursoufflures du trop. C’est cet ensemble, probablement trop indigeste qui donne au film des allures un peu trop lentes et casse un peu le rythme (peu aidé également par les nombreux allers et retours en flashback).

Au cœur de l’océan est effectivement une réussite sur le plan du spectacle mais reste en demi-teinte pour tout ce qui est traité de l’ordre de l’intime et de l’émotionnel. En résulte un film sympathique, un peu long mais visuellement spectaculaire. C’est bien, mais parfois cela ne suffit pas à ramener un agréable moment de cinéma à bon port.

Au coeur de l'Océan
Au coeur de l’Océan
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