New-York Melody
New-York Melody

New-York Melody

Réalisateur
John Carney
Acteurs
Adam Levine, Aya Cash, David Abeles, Hailee Steinfeld, James Corden, Keira Knightley, Mark Ruffalo, et Yasiin Bey
Pays
USA
Genre
Comédie musicale, Drame, et Romance
Durée
104 min
Titre Original
Begin Again
Notre score
7

Greta et son petit ami viennent de débarquer à NYC. La ville est d’autant plus magique pour les deux anglais qu’on leur propose de venir y vivre pleinement leur passion : la musique. Le rêve va se briser et l’idylle voler en éclat quand, aveuglé par la gloire naissante, il va la plaquer pour une carrière solo et… une attachée de presse.
Ses valises prêtes et son billet de retour pour Londres en poche, elle décide de passer une dernière nuit à New York avec son meilleur pote. Ce dernier l’emmène dans un pub, la pousse sur scène et la force à chanter. Dans la salle un producteur s’adonne à sa plus dangereuse passion : l’alcool. Revenu de tout, du succès et de sa gloire passée, amer, rancunier, il a perdu le fil de sa vie,… Et soudain il entend cette voix, découvre cette grâce, ce talent brut et authentique… Une rencontre enchantée qui pourrait finir en chansons… 

L’avis de Manu Yvernault :

Etrangement, après le succès mérité de Once en 1996, John Carney réalise l’OVNI Zonad, à l’opposé de la romance musicale qui l’avait fait connaître. La simple justification qu’on pourra émettre dans ce fait d’armes est de mettre en scène en format long le court-métrage réalisé avec son frère lors de leurs études universitaires.

The Rafters (inédit chez nous, et ailleurs ?) en 2012, comble sa filmographie jusqu’à son retour cette année avec New York Melody (Begin Again titre original, plus en résonance pour le coup, à la vue du sujet). On restait donc avec le sentiment d’un réalisateur intéressant à suivre, mais qui n’avait rien confirmé depuis Once.

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Le danger des films du genre drama-musical, est de souvent s’éparpiller, sinon de privilégier un axe plus que l’autre. Lors des vingt premières minutes, si on peine à savoir où le ton du film se situe vraiment, la mise en scène, épurée mais efficace, est bien présente.

Le prologue du film est un peu aride, malgré un montage soigné, la présentation classique des personnages, des enjeux, se fait dans des proportions déjà-vu. Pas déplaisant, mais classique. Loin d’être un désagrément notable surtout par la suite, quand le film prend vraiment son élan.

Sans dévoiler l’intrigue, on vous conseille d’ailleurs d’ignorer complètement la bande-annonce, c’est ce classicisme de structure qui va servir le film. Cette base laissera toute l’ampleur aux points forts et avant tout, cette fraîcheur, sincérité qui transparaît rapidement dans le jeu des comédiens au travers la simplicité de leur personnage.

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Les clichés de certains rebondissements n’arrivent pas à effacer l’efficacité de ce qui se dévoile devant nos yeux. Le rythme, principalement soutenu et entrecoupé de séances musicales, comme dans «Once», donne une énergie au film. On croit alors assister à l’élaboration d’un album dans son entier, de l’écriture des paroles à son interprétation, en passant par la composition.

Car si quelques fausses notes jalonnent New York Melody, aucune ne change le ton juste employé. L’ensemble fonctionne par la simplicité et le réalisme de l’univers musical dépeint, voire critiqué. On sent que le réalisateur connaît bien ce milieu et a clairement une idée de ce que doit devenir le business de la production musicale actuelle.

Au lieu de tirer à boulets rouge sur les majors, il réalise avec intelligence un film qui porte autant sur l’émotion, même si parfois facile, sinon maladroite, que sur un aspect documenté. Une énergie déborde de cet ensemble, portée par les deux comédiens principaux, Mark Ruffalo, plutôt à l’aise dans son rôle d’ancien découvreur de talents et Keira Knightley. Cette dernière affiche la force la plus présente du film, d’un charme immense, elle apporte crédibilité et fraîcheur à son personnage. A tel point qu’on aurait du mal à voir une autre comédienne dans le rôle, même si on peut émettre des parenthèses lors de ses interprétations musicales, loin d’être hors-jeu, on sent tout de même un petit bémol sur ce point.

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Adam Levine (chanteur de Maroon 5) devient même supportable sous l’œil de John Carney, c’est dire l’intérêt probable porter à la direction d’acteurs.

Si tout n’est pas parfait dans New York Melody le film développe juste ce qu’il faut de fraîcheur et d’originalité dans sa forme et son fond une fois le rythme de croisière atteint. C’est surtout une belle alternative en période estivale où tous les genres qui sortent sur la toile et qui finissent pas se ressembler. Le film dégage une sorte d’éclat, peut-être même de bonheur, même léger, pour se déplacer en salle.

Oscillant entre une histoire portée par des dialogues amusants et touchants, des personnages intéressants et une double fin peu convenu, New York Melody doit probablement être pris comme la découverte d’un nouvel album. Nous n’aimerons pas forcément toutes les chansons, mais l’ensemble finira pas être vraiment touchant ; au milieu, certaines pistes moins inspirées, alors que plusieurs titres porteront l’album avec une énergie simple mais prenante pour l’écouter en boucle, au moins le temps d’une saison.

Après Once, New York Melody/Begin Again recommence son effet et procure de jolis sourires en forme de bien être, léger, tout en portant un regard très intéressant sur l’industrie musicale actuelle. Parfaite conjugaison d’un film qui sans se prendre au sérieux délivre une belle leçon musicale et humaine.

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