Critique de Joyeux Noël, Maman !
Synopsis
C’est Noël. Claire Clauster est la personne clef de la famille. Cette année, elle a prévu une sortie exceptionnelle en famille, mais cette dernière fait la grave erreur de l’oublier seule à la maison. Lassée d’être méprisée, elle part pour une aventure imprévue. Alors que sa famille fait tout pour la retrouver, Claire découvre la magie inattendue d’un Noël improvisé.
Avis de Zast
Michelle Pfeiffer (inoubliable dans Scarface, Batman : Le Défi où elle incarnait Catwoman et Les Liaisons dangereuses) incarne Claire, une mère de famille qui cherche à être inscrite au concours « Zazzy Shop », présenté par Eva Longoria ( Desperate Housewives), le concours des héroïnes de Noël. Le problème ? Ce sont les enfants qui doivent inscrire leur mère, pas elle-même. Et là commence toute l’histoire.


Tous les enfants reviennent à la maison pour Noël. Il y a Shalim avec ses deux enfants, Samy le fils qui vient de se faire larguer et Taylor (Chloë Grace Moretz, vue dans Kick-Ass et plus récemment dans la série The Peripheral), la cadette qui est en couple avec une femme. C’est une famille moderne qui se retrouve sous le même toit pour les fêtes.
Mais la famille n’est pas seule dans son quartier. Ils sont en compétition avec les voisins, une famille parfaite qui semble tout réussir. Ils sont beaux, chantent bien, incarnent l’image de la perfection de Noël. Pour énerver sa voisine parfaite Jane (Joan Chen The Wedding Banquet mais qui avait beaucoup tourné à la fin des années 90 et 2000 ), Michelle décide de mettre des décorations de Noël gonflables dans son jardin. Une petite guerre de voisinage qui en dit long sur les tensions sous-jacentes.

C’est Claire qui fait tout dans la maison : la cuisine, les préparatifs, l’organisation. Elle se compare constamment à Madame Noël, dont le rôle n’est jamais gratifiant par rapport au Père Noël qui reçoit toute la gloire. Il y a cette analogie pertinente quand le père se déguise en Père Noël, incarnant parfaitement cette inégalité symbolique.

Claire raconte à ses petits-enfants l’histoire de Barnabé le lutin, créant cette magie de Noël qu’elle perpétue pour les autres. Mais elle est profondément dégoûtée d’apprendre que ses propres enfants ne l’ont pas inscrite au concours. Ce manque de reconnaissance la blesse plus qu’elle ne veut l’admettre.
La concurrence avec la voisine Jane prend des proportions absurdes. Jane offre un cadeau de Noël à Claire : une bougie à trois mèches. Claire avait prévu d’offrir la même chose mais avec une seule mèche. Elle n’ose pas lui offrir car elle veut faire mieux, être à la hauteur. Dans une escalade ridicule, Claire finit par voler une bougie à cinq mèches dans un magasin, cherchant désespérément à surpasser sa voisine.

Pour partir à un spectacle (« Les Stars de la Danse »), la famille est en retard et ils oublient Claire. Elle est profondément triste car c’est justement elle qui a tout organisé. Personne ne s’inquiète pour elle, personne ne remarque son absence. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Claire se sauve de la maison et part en voiture. Pendant ce temps, tout le monde s’engueule à table. La famille parfaite n’existe pas, et chacun s’éloigne l’un de l’autre dans les conflits et les incompréhensions.

Cette tranche de vie sur quelques jours montre la réalité de nombreuses mères de famille pendant les fêtes. Les acteurs sont bons, Michelle Pfeiffer en tête qui porte le film avec brio. C’est vraiment dommage d’avoir autant de bons acteurs Felicity Jones (Rogue One: A Star Wars story), Chloë Grace Moretz, Denis Leary (Thomas Crown
), Dominic Sessa (Insaisissables 3), Jason Schwartzman (À bord du Darjeeling Limited) qui ne sont pas exploités à leur maximum. Le film bénéficie aussi d’une apparition de Danielle Brooks, qu’on avait adorée dans son rôle dans la série Peacemaker où elle était excellente aux côtés de John Cena.
Leurs talents sont sous-utilisés dans des rôles qui manquent de profondeur. C’est drôle sans faire rire aux éclats, plutôt dans un humour d’observation qui fait sourire jaune parce qu’on reconnaît des situations bien réelles.

Le film aborde le thème de la charge mentale et du manque de reconnaissance des mères de famille, particulièrement pendant les périodes de fêtes où tout repose sur leurs épaules. Malheureusement, le message final du film pose problème. L’idée que « la famille pardonne, quoi qu’il arrive » semble simpliste. Le film rate l’occasion d’explorer plus en profondeur ces disputes familiales.

