Critique de Boots (série)
Synopsis
En 1990, Cameron, un étudiant homosexuel réservé, rejoint le Corps des Marines avec son meilleur ami, Ray. Une décision dangereuse à une époque où être homosexuel dans l’armée signifiait une peine de prison… ou pire. Alors que les deux amis font face à un difficile entraînement, au cours duquel les mines antipersonnel sont à la fois littérales et métaphoriques, ils traversent un éprouvant voyage de transformation au sein de leur peloton.
Avis de Zast
J’avais quelques doutes quand on m’a proposé de regarder Boots sur Netflix. Mais au bout de quelques minutes, j’ai été complètement pris dedans. Et après avoir enchaîné tous les épisodes, je peux vous dire que cette série est une vraie claque.

Boots raconte l’histoire vraie de Cameron Cope, un jeune homme gay qui s’engage chez les Marines à une époque où l’homosexualité était strictement interdite dans l’armée américaine. Tirée du livre The Pink Marine, la série nous plonge dans les 13 semaines d’entraînement infernal que subissent les nouvelles recrues.
Dès le premier épisode, ça crie. Devant les nouvelles recrues alignées, les sergents instructeurs hurlent sans interruption. Les cheveux sont rasés, l’humiliation commence. Ça gueule comme dans tous les films de Marines, sauf que là c’est une série et l’immersion est encore plus intense. Il y a même une référence à Full Metal Jacket de Stanley Kubrick au début du film lorsque Ray demande à Cameron si il a vu le film avant de s’engager).
Souffrance, ordres qui claquent, brimades constantes. Cameron devient rapidement le souffre-douleur de son sergent instructeur pendant les parcours du combattant, les exercices quotidiens et même dans le dortoir.
On suit la progression de deux amis recrues (Cameron et Ray) qui avancent ensemble dans cet enfer. C’est difficile, violent, sans répit. L’esprit d’équipe devient vital pour ne pas être viré des Marines. Chacun doit tenir, se dépasser, repousser ses limites physiques et mentales. On apprend à connaitre plusieurs autres personnages et on s’y attache !
La série montre aussi la rivalité entre deux frères recrues, l’un sportif et athlétique, l’autre plus enrobé et en difficulté. Deux façons différentes de vivre ce calvaire, deux destins qui se dessinent. Certains échouent et sont renvoyés, et ces départs sont déchirants.

Mais la série n’est pas que noirceur. Il y a des moments drôles, complètement barrés, comme ce concours absurde du plus gros étron entre recrues. Et des moments profondément émouvants, notamment quand ils écrivent des lettres à leur famille, laissant entrevoir leur humanité derrière les uniformes.

La série utilise un procédé fascinant : Cameron voit parfois son double avec qui il dialogue, une manière brillante de montrer son combat intérieur et cette double vie qu’il doit mener en cachant son homosexualité. Car en arrière-plan plane constamment la menace de la chasse aux sorcières contre les homosexuels dans l’armée de l’époque. C’est très bien mis en avant mais je ne veux pas trop en dire à ce sujet.
Il y a des moments tristes, très tristes même. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler.
La devise de l’armée américaine, martelée tout au long de la série, prend une résonance particulière face au parcours de Cameron, confronté à une institution qui le rejette pour ce qu’il est.
Tous les acteurs sont parfaits dans leurs rôles respectifs.
Mon avis se base sur l’intégralité des épisodes, et je peux vous dire que j’ai adoré cette série. Elle est puissante, sincère, bouleversante. Si vous hésitez comme moi, lancez-vous. Vous serez happé dès les premières minutes.

