Critique de Pluribus
Synopsis
Carol Sturka est l’une des rares personnes immunisées contre un virus extraterrestre qui transforme l’humanité en une entité collective à la pensée unique. Elle entreprend de découvrir la nature réelle de ce phénomène.
Avis de Zast
Le créateur de Breaking Bad revient avec Pluribus, une série de science-fiction glaçante portée par Rhea Seehorn. Et autant le dire tout de suite : Vince Gilligan a réussi son pari.

Tout commence par un signal capté depuis l’espace. Un compte à rebours s’affiche : plus de 400 jours. La tension s’installe dès le générique. On fait ensuite la connaissance de Carol Sturka (Rhea Seehorn), une écrivaine cynique et misanthrope qui lit des passages de son livre lors d’une conférence. Elle déteste ses propres romans à l’eau de rose, qu’elle considère comme de la littérature sans intérêt.
Un mois avant le jour J, la série nous montre des scientifiques qui testent la séquence captée de l’espace sur des souris de laboratoire. Une souris mord une scientifique. Et c’est parti pour la contamination par ce virus extraterrestre. On se croirait dans L’Invasion des profanateurs de sépultures ! Sans trop expliquer, la séquence est impressionnante, rapide, efficace.

Quelques heures avant le jour J, l’écrivaine arrive dans un aéroport. La série nous transporte ensuite dans un motel avec un bar. C’est là que tout bascule. Tout le monde en même temps est pris de crises simultanées. Toutes les personnes que l’on voit restent immobiles, tremblantes et en transes. Certaines personnes sont à terre et d’autres non. Sauf notre écrivaine, spectatrice horrifiée de cette scène cauchemardesque et qui cherchent de l’aide. C’est horrible et ça fait vraiment peur.
Ensuite, on voit les personnes se relever et se réveiller comme si rien ne c’était passé. Mais ce ne sont plus vraiment les mêmes personnes. Ils sont calmes et étrangement sereins. Ils agissent comme une entité collective, une invasion à la manière du film des profanateurs (film inoubliable avec Donald Sutherland et Brooke Adams). Une pensée unique s’est formée, ayant absorbé les pensées et les souvenirs de tous les contaminés par ce virus.

Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler, mais la série développe toute une philosophie fascinante autour de cette idée. Est-ce une bonne chose, cette pensée unique ? Que perdons-nous en abandonnant notre individualité ? Que gagnons-nous ?

Vince Gilligan manie le suspense et les questions existentielles avec brio, tout en injectant son humour noir si caractéristique. Rhea Seehorn est parfaite dans le rôle de cette femme cynique confrontée à l’innommable.
Pluribus est une très bonne série comme on en voit rarement. J’espère que le niveau du reste de la série sera aussi bon que ces deux premières épisodes.

