Critique de Submersion
Synopsis
Alors que l’Apocalypse menace la Terre, une lutte à la vie à la mort dans un appartement submergé par les eaux devient rapidement le seul espoir de subsister pour l’humanité.
Avis de Yanick RUF
Submersion s’impose comme un film catastrophe coréen singulier, qui mêle huis clos apocalyptique, science-fiction et réflexion sur le futur de l’humanité, bien au‑delà du simple spectacle de destruction.
L’intrigue se déroule lors d’une journée qui pourrait être la dernière sur Terre : une inondation gigantesque submerge la planète, piégeant une mère et son fils dans un immeuble en train de sombrer sous les eaux.
Ce point de départ très classique de film catastrophe sert en réalité de cadre à un récit beaucoup plus intime, centré sur une héroïne traumatisée qui se retrouve confrontée à des événements étrangement similaires à ceux de son passé, dans un mélange de suspense émotionnel et de tension physique.

L’héroïne est une chercheuse en intelligence artificielle dont les travaux se retrouvent soudain au centre de l’enjeu de survie de l’humanité. Le film aborde plusieurs thèmes lourds dans un même cadre : IA, simulation, humains artificiels, reproduction humaine assistée et contrôle technologique du vivant, ce qui donne au récit une dimension spéculative inattendue pour un film promu avant tout comme un “catastrophe movie”.
Dés le départ, on sent que quelque chose cloche sans trop savoir de quoi ça vient. À la manière d’Un jour sans fin, le récit repose sur un principe de boucle temporelle : le même jour apocalyptique se répète, et l’héroïne revit la montée des eaux et la lutte pour sauver son fils encore et encore, en tentant chaque fois de modifier le cours des événements.

Cette structure renforce la tension du huis clos : l’appartement, l’immeuble, les couloirs qui se remplissent d’eau deviennent des décors familiers mais de plus en plus oppressants, où chaque décision pèse davantage à mesure que la boucle se répète.
Visuellement, Submersion frappe par la représentation de l’inondation : les scènes de montée des eaux à l’intérieur de l’immeuble sont décrites comme particulièrement spectaculaires, avec un travail soigné sur les effets visuels et l’immersion. L’eau devient un personnage à part entière, envahissant chaque espace, resserrant progressivement l’étau autour des protagonistes, ce qui confère au film une dimension sensorielle très forte.

Cette ambition thématique a toutefois un revers : certains reprocheront au film un scénario jugé confus, un mélange de registres (catastrophe, SF, drame intime) parfois difficile à suivre, et certaines lourdeurs dans la mise en scène des émotions. Pour d’autres, le film sera au contraire une proposition audacieuse, qui ose sortir des sentiers battus du genre catastrophe pour interroger l’avenir de l’humanité, la place de l’IA et la valeur de la vie dans un monde au bord de l’extinction.

Submersion est donc moins un simple “film de fin du monde” qu’une expérience de science-fiction émotionnelle, qui risque de diviser mais qui invite clairement chacun à se faire son propre avis sur le futur que l’humanité est en train de se construire. Est-ce qu’une suite est prévue ? L’avenir nous le dira…..

