Critique de Superman le Diabolique

Critique de Superman le Diabolique

09/12/2025 Par Yanick Ruf

Fiche technique

Titre original : Come rubare la corona d’Inghilterra

Réalisateur : Sergio Grieco

Acteurs : Roger Browne, Dominique Boschero, Eduardo Fajardo, Nadia Marlowa, Nino Dal Fabbro, Edoardo Toniolo, Andrea Bosic, Tom Felleghy, Alberto Plebani, Fulvio Mingozzi

Date de sortie : 24 mars 1967

Durée : 1h30

Genre : Action, Aventure, Comédie, Science-Fiction

Pays : France, Italie

Synopsis

Argoman a un costume idiot et est un obsédé sexuel sexiste. Il utilise ses pouvoirs de télékinésie pour faire dormir les dames avec lui. Après une nuit avec une jeune fille il perd ses pouvoirs spéciaux pendant 6 heures! Argoman va se battre contre le mal, Jenabelle : Reine du Monde.

Avis de Yanick RUF

Argoman s’inscrit dans cette vague de cinéma bis italien des années 60 qui tente de surfer sur la mode des super-héros à la sauce européenne, mais avec un twist tellement absurde qu’il en devient fascinant. Ici, le « pouvoir » principal du justicier n’est pas tant de sauver le monde que d’attirer les femmes dans son lit, tandis que sa « faiblesse » (perdre ses dons pendant six heures s’il passe un moment agréable en charmante compagnie) relève du gag misogyne poussé jusqu’à la caricature. Cette idée, déjà improbable sur le papier, donne le ton d’un film où la logique narrative est sacrifiée au profit d’un pur délire pop.

Critique de Superman le Diabolique

Visuellement, le film bénéficie pourtant de quelques trouvailles techniques intéressantes pour l’époque. Les effets spéciaux, notamment les yeux qui s’éclairent lorsqu’Argoman use de télékinésie, participent à ce charme rétro un peu cheap mais inventif. Sa capacité à « percevoir » les femmes au loin pour les attirer à lui comme un prédateur en chasse en dit plus long sur l’imaginaire de l’époque que sur la cohérence du scénario. Le personnage devient une sorte de croisement grotesque entre super-héros, playboy et mentaliste de cabaret.

La bande-son et le traitement des lieux renforcent encore ce délire kitsch. Dans chaque pays où l’action se déroule, l’hymne national est repris en version disco, créant un décalage permanent entre la solennité supposée des symboles et le ton résolument light du film. Les étrangers parlent en français affublé d’accents outranciers, contribuant à cette impression de monde artificiel, où tout est cliché, tout est caricature. On nage en plein euro-spy psychédélique, mais sans la classe : juste avec l’excès.

Critique de Superman le Diabolique

Le scénario enchaîne les idées stupides avec un enthousiasme désarmant. Faire fumer à une femme une cigarette magnéto radioactive pour pouvoir la repérer ensuite tient du sommet d’imbécilité réjouissante, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. On y ajoute une mégas explosion nucléaire censée créer un mégas diamant, un camion qui prend une rue à contresens avant de se retrouver sans transition en pleine forêt à cause d’un faux raccord monumental, un robot improbable dans la base des méchants, ou encore une bible de faux prêtre qui se révèle être… une radio. Chaque séquence semble vouloir surenchérir sur la précédente dans l’absurde.

Critique de Superman le Diabolique

Argoman lui-même, lorsqu’il déchire entièrement son costume pour faire apparaître son collant à la manière d’un Superman de série Z, devient l’emblème de ce cinéma qui ne connaît ni la retenue ni la pudeur. L’histoire, abracadabrante et sans queue ni tête, ne fonctionne jamais comme récit de super-héros crédible, mais le film déploie un « super-pouvoir » inattendu : celui de provoquer un fou rire quasi permanent. Argoman est moins un film qu’une expérience de nanar psychédélique, parfait pour une soirée entre amateurs de curiosités, où chaque idée débile devient un petit trésor de comique involontaire.

Bande annonce du film Superman le Diabolique

Critique de Superman le Diabolique
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7.5

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