Interview du réalisateur Guillaume Tauveron (4 Juillet 2010)

 

A l'heure actuelle où en est le financement du projet ?


Cela progresse, mais ce n’est pas évident. Donc nous ne pouvons prétendre à la plupart des aides françaises en raison du tournage au Japon, et nous espérions donc pouvoir faire pré-acheter le film par une chaîne TV, mais on a reçu récemment les lettres de refus de 13è rue et de Canal + donc on est vraiment tout seul sur ce coup là. Mais à l’heure actuelle nous avons accumulé via des dons près de 2500€.

Et je remercie toute ces personnes qui soutiennent et aident le projet. Si le film se fait (et il se fera !) ce sera grâce à tous ces gens qui ont cru dans ce projet et se sont investis pour qu’il se réalise. Nous continuons à rechercher des donnateurs, investisseurs pour permettre de boucler le budget, estimé à environ 10 000€. Initialement on l’avait estimé à 15 000€, mais au vu des difficultés pour monter le budget on va essayer de le faire avec un budget plus réduit.

 


Aurais tu déjà la date du tournage probable ?


Non. Pour la simple raison que nous ne savons pas quand nous aurons le budget total pour financer le film. Nous avions espéré pendant un temps pouvoir tourner en Août mais on a pas pu être prêt. Là nous espérons pouvoir tourner en Novembre. Pour pouvoir caler des dates de tournage il faudrait que l’on ai atteint les 2/3 du budget. J’espère les atteindre d’ici mi-Août, pour la simple raison que je serais au Japon pour d’autres projets durant le mois d’Août et qu’il faudrait absolument que je profite du fait d’être sur place pour tout préparer, mais je ne peux pas contacter des gens et leur demander d’être disponibles pour des dates qui ne sont pas sûres.

On a déjà perdu ainsi Yoko Mishima, qui était directrice de productrice sur le projet et qui s’était engagé pour le projet en Août, mais comme tout a été repoussé, elle a des engagements sur d’autres projets et ne peut donc plus travailler sur ce projet. Et il en sera peut-être de même pour Mari Yoshida l’actrice du film. Donc c’est pourquoi je ne veux plus impliquer des gens sans être sûr du planning.

 

Pourquoi avoir choisi pour les musiques Jérémy Tridera. Pourrais tu nous parler de la manière dont vous travaillez ensemble ?

Je ne sais pas si je peux dire que j’ai choisi Jérémy Tridera, du fait que pour moi cela s’est imposé dans mon esprit de façon évidente. On a collaboré ensemble sur une dizaine de films. Au départ il m’avait fourni plein de morceaux qu’il avait créé, et dont je m’inspirais à l’écriture de mes films et que j’utilisais ensuite bien évidemment au montage, ce qui fait que tout en réalisant je savais déjà quelle musique j’allais avoir et comment mes images allaient être montée en fonction d’elle. Donc cette collaboration avec la musique de Jérémy était très importante puisqu’elle s’inscrivait en amont du projet.

Par la suite on a changé de façon de faire. Par exemple pour THE BLOOD, voici comment on procède. Je lui ai envoyé le scénario accompagné d’un CD avec diverses musiques qui m’ont inspirées durant l’écriture, non pas pour copier quoi que ce soit, juste pour qu’il comprenne l’état d’esprit lié au film. Car au travers des compositions originales qu’il a crée pour mes films, Jérémy a toujours su de suite exprimer ce que je souhaitai, car il comprend mon univers et les émotions que je cherche à faire passer, ce qui est extrêmement précieux. Et Jérémy va donc créer plusieurs compositions en s’inspirant du scénario, sans les images, et va m’offrir une atmosphère musicale qui risque fort de m’influencer lors du tournage. Donc c’est une véritable collaboration.

 

 

En ce moment, beaucoup de réalisateurs utilisent le Canon 5D Mark II. On a pu voir cette utilisation dans un épisode de la série Dr House, George Lucas pour Red Tails , ... Pourquoi as tu choisi toi aussi d'utiliser cet appareil ?


On ne peut pas parler du 5D sans parler d’effet de mode. Je connais un bon nombre de personnes réalisant des courts-métrages ou des clips, et toutes ces personnes réalisent actuellement avec un 5D (ou un 7D), à tel point que cela en est devenu presque étonnant de voir les gens tourner avec une caméra. L’avantage du 5D est sa qualité d’image exceptionnelle pour un prix de revient très bas en vue des possibilités, et quand on pense qu’un épisode de Dr House a été réalisé avec, on comprend l’incroyable qualité d’un tel outil.

Le 5D bien utilisé permet d’avoir un rendu d’image relativement proche d’une image cinéma, notamment grâce aux effets de profondeur de champs. Et puis côté encombrement, comme c’est un appareil-photo, il peut être emmené partout facilement, et quand on tourne au Japon c’est un avantage certain. Et puis il est bien adapté à la mise en scène que j’ai en tête pour THE BLOOD, qui contiendra principalement des plans fixes et de lents travelings. Mais si j’avais voulut tourner un film avec une image plus volatile et plus de mouvements, j’aurais sans doute choisi un autre moyen.

 

Ton film parle d'un fantôme ... Crois tu aux fantômes ?


Petit oui j’y croyais. Plus tard je me suis fardé d’un esprit très rationnel, donc non je n’y croyais plus. A l’heure d’aujourd’hui je dirais que je ne sais pas trop, mais je ne suis pas fermé à cette idée là. Tous les corps étant constitué d’une sorte d’énergie, cela ne me semble pas invraisemblable qu’une fois le corps décédé cette énergie garde un brin de mémoire du lieu où elle « habitait ».

Enfin j’ai tout une théorie à ce sujet à laquelle je crois certains jours et d’autres jours non, car je suis un peu cartésien et ne crois que ce que je vois mais je sais aussi que suis loin d’avoir tout vu et que ce serait stupide de me borner à penser uniquement en fonction de mon espace de vision réduit. Mais quoi qu’il en soit les fantômes sont des personnages qui me fascinent dans ce qu’ils peuvent permettre d’exprimer et que j’aime utiliser dans mes films. Dans « Conte Bleu » il y avait déjà un fantôme de femme, cheveux devant le visage, mais qui n’était qu’une symbolique d’un homme « hanté » par la mort de sa femme et dont le souvenir rodait toujours autour de lui. Rien d’effrayant là-dedans.

Puis j’ai aussi écrit un scénario de LM « A Ghost Thriller Love Story », que l’on avait d’ailleurs essayé de tourner en indépendant au Japon avec le réalisateur Hiroshi Toda mais suite à divers soucis on a du laisser tomber, qui parlait d’une histoire d’amour entre un homme français et le fantôme d’une japonaise (et j’espère d’ailleurs toujours pouvoir réaliser ce film un jour).

Et dans THE BLOOD, c’est un peu un fantôme shakespearien puisqu’elle revient du monde des morts pour demander vengeance. Cet aspect fantastique du film sert aux divers rouages du scénario mais n’est pas le point principal du film. Le plus important ici le drame qui entoure le personnage principal et les décisions qu’il va être amené à faire, même si elles sont injustifiables. Dans ce film personne n’est tout noir ou tout blanc.

Interview réalisé par Stéphane Humbert le 4 juillet 2010

Veuillez cliquez sur ce lien pour accèder à l'interview de Guillaume Tauveron (27 Juillet 2010)

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