Blood Father
Blood Father

Blood Father

Réalisateur
Jean-François Richet
Acteurs
Diego Luna, Elisabeth Röhm, et Mel Gibson
Pays
USA
Genre
Action et Thriller
Durée
88 min
Titre Original
Notre score
6

Victime d’un coup monté de son petit-copain trafiquant de drogue pour le vol d’une petite fortune à un cartel, Lydia, 17 ans, part en cavale, avec un seul allié en ce bas monde : son éternel paumé de père, John Link, ancien motard hors-la-loi et repris de justice, qui devra renouer avec un passé qu’il fuit afin de pouvoir la sauver…

Film présenté en Séance de minuit au Festival de Cannes 2016

Avis de Fabien (chronique cannoise)

Blood father marque le grand de retour de Mel Gibson en leading role, 5 ans après The beaver (Le complexe du castor).

La star y interprète un ancien biker hors-la-loi et repris de justice, contraint de renouer avec son passé violent pour aider sa fille traquée par un gang de dealers de drogue.

Réalisée par le frenchie Jean-François Richet, Blood father présente tous les ingrédients de la série B californienne : bikers tatoués, sicario, membres de cartel, néo-nazis, paysages arides…L’intrigue classique voit, comme dans beaucoup de productions récentes depuis le succès de Taken, un père de famille tout faire pour protéger sa famille menacée par de dangereux bandits.

La relation père/famille est au coeur du récit, parsemé de scènes d’action sèches, bien emballées et toujours lisibles dans des décors naturels bien exploités. Autour de ce binôme touchant, les rôles secondaires, comme le bad guy joué par Diego Luna, sont taillés à la serpe. Question mise en scène, Jean-François Richet qu’on a plaisir à revoir dans le registre du thriller (remember son sympathique remake d’Assaut), après le faiblard Un moment d’égarement, fait du bon boulot, bien aidé par la composition fiévreuse de Mad Mel.

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La valeur ajoutée de Blood father est évidemment l’interprétation de Mel Gibson, charismatique et intense. Ce film a même quelque chose de méta, un dialogue souterrain avec les rôles de Gibson (L’arme fatale, Hors de contrôle) et sa vie (le rapport à la religion, la boisson et la violence) : un père de famille, ancien alcoolique aux penchants suicidaires, est en quête de rédemption…

Mel Gibson n’a pas dit son dernier mot, on peut s’en réjouir : sa nouvelle réalisation,  un film de guerre, Hacksaw ridge, sortira à l’automne.

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Avis de Manu

Une fois n’est pas coutume, sous ses airs de série B, le nouveau Mel Gibson s’avère finalement un joli pied de nez à l’industrie hollywoodienne, qui se clone à gogo. En premier lieu une belle adaptation du roman de Peter Craig (scénariste de The Town) dont la saveur noire abyssale a été conservée. Ensuite il y a la richesse réaliste des dialogues, au-dessus de la trame légère de l’histoire, qui se meut comme la matière première et principale du film. Ainsi, on découvre des personnages bien plus complexes qu’il n’y paraît et une relation paternelle crédible, voire inédite. Et puis, ce retour en grâce picturale du magnétique Mel Gibson, l’acteur (laissons de côté la personne) qui déploie à tout juste 60 ans encore et toujours un jeu éclectique remplie de folie quand il se doit et d’émotions en équilibre.

Blood Father est donc un film signature, où le jeu du comédien dépasse aisément la mise en scène, car si Jean-François Richet n’a pas à avoir honte de sa réalisation, cette dernière est correcte mais ne transporte guère le film au-delà de la lettre B, genre dans lequel le film s’inscrit définitivement, mais sans aucune honte. Il est ici plus question de rédemption (d’un personnage ? d’un acteur ?) que d’action ; ce qui sert le film d’une qualité inattendue et bien loin des conventions bis dans lesquelles on tentait de nous vendre Blood Father.  Difficile d’évoquer un grand film mais la subtilité et la finesse de traitement des personnage et le jeu parfait de Mel Gibson en font une petite découverte, qui en cette fin d’été vient clore de manière un peu plus positive deux mois où le cinéma de divertissement semble s’être définitivement perdu. A défaut de grives…

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