Kick-Ass

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Action et Comedie
Durée
117
Titre Original
Kick-Ass
Notre score
5
Kick-Ass

Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d’incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom – Kick-Ass – se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n’a qu’un seul problème : Kick-Ass n’a pas le moindre superpouvoir… Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s’associe bientôt à d’autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D’Amico, va leur donner l’occasion de montrer ce dont ils sont capables…






Avis de Stéphane :


Imaginez un jeune homme, geek de son état, qui désire devenir un super héros comme il l’a tant rêvé en lisant ses comics… C’est en achetant son habit sur Internet qu’il pense pouvoir le devenir mais bien mal lui en a pris car la nature de l’homme ne peut ainsi changer (donc aucun super pouvoir) et ce n’est pas un simple costume qui peut donner des pouvoirs de super-héros. En mettant en avant ce jeune homme, le réalisateur propose un rêve d’enfant que l’on a tous déjà fait lorsque nous étions adolescents : devenir un super-héros.



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A l’inverse, un homme (Big daddy) et sa fille (Hit girl) sont eux des vrais super-héros (sans pouvoir).

C’est en mélangeant ses différents personnages que le réalisateur arrive à exceller. Le spectateur va de surprise en surprise. Si on mélange les meilleurs scènes d’action de Kill Bill ou d’autres films du genre, les délires les plus fous d’un réalisateur comme Takashi Miike, les meilleurs scènes d’action que l’on a pu lire dans les comics ou dans les mangas, des scènes de vos FPS (First Personal Shooter) favoris, de l’humour,  le résultat vous donnera Kick Ass.


C’est sous la plume de Mark Millar, spécialiste des comics, que nait Kick-ass tandis qu’à la réalisation on retrouve  Matthew Vaughn qui nous avait déjà épaté avec Layer Cake.



Ce long métrage est fantastique, surprenant et plein de démesure.

La violence est présente mais elle est  tellement maitrisée via le second degré qu’elle n’a plus l’impact dramatique qu’elle devrait engendrer. En effet voir Hit girl qui n’a que 11 ans se battre avec des armes, tuer des personnes aurait pu avoir un aspect très dramatique. D’ailleurs, les personnes plus âgées n’ayant pas évoluées dans un univers assez geek risquent d’être complètement rebutées par ce film. En prenant cette violence au premier degré, ils en sortent presque traumatisés comme nous avons pu le voir après la séance en avant-première.

Pourtant le réalisateur reste toujours dans l’aspect très fun et plein d’humour. Il ose même une séquence avec une vision de nuit digne d’un jeu comme Splinter cell. On retiendra la phrase : « pas de pouvoir, pas de responsabilités » qui est l’inverse de ce que dit Spider-man dans le film de Sam Raimi. On peut aussi relier Kick-ass à la superbe séquence de la boite de nuit dans le long métrage Blade au niveau de l’ambiance « fun ».

La musique n’est pas en reste accentuant ce côté second degré.


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Nicolas Cage et Chloé Grace Moretz forment un formidable duo père et fille. Une des premières séquences (celle du test du gilet pare-balle) est tout simplement hallucinante lorsque le père appuie sur la gâchette et lorsque la balle arrive sur sa fille. Le spectateur est au départ surpris par ce second degré  puis réagit positivement. Au travers ce simple tir, on peut y voir la confiance qu’a pu établir des membres d’une même famille. D’ailleurs Kick-ass (Aaron Johnson qui est aussi excellent dans son rôle) va rejoindre cette famille. Alors qu’il est fragile, il apprendra ce que représente le mot héros…

 


Face à cette équipe, il fallait bien un super méchant et c’est là que le réalisateur inclut Red Mist et son père Amico. Le paternel possède tous les poncifs du grand méchant très caricatural. Pourtant le réalisateur évite toujours de rentrer dans la parodie.



Kick-ass est donc un film exceptionnel comme rarement nous en avons vu. Les délires créatifs ponctués d’humour noir et de violence font de ce long métrage une référence au niveau cinématographique. Il y aura un avant et un après Kick-ass. Mais attention si pour vous les mots geeks, comics, mangas, FPS vous sont étrangers, vous risquez de ne pas apprécier ce long métrage à sa juste valeur.



L’avis de Fabien


Véritable bombe cinématographique sortie en avril dernier, Kick-ass de Matthew Vaughn (Layer cake, Stardust) est l’adaptation jubilatoire d’un comics de Mark Millar : original, gonflé, un film d’action improbable qui lorgne vers l’humour distancié et le pastiche du film de super-héros, injecte un suspense digne des meilleurs films de super-héros tout en distillant de l’émotion en s’attachant à des personnages certes peu conventionnels voire quelque peu dérangés mais plein d’humanité (de l’importance de la famille et de la solidarité dans un monde d’égoïsme et de lâcheté).

Ce long métrage présente en effet une belle brochette de personnages assez dingues : un jeune lycéen mal dans sa peau qui se rêve en superhéros, un père et sa fille passionnés par les armes et la justice, des gangsters sortis d’un film d’un Scorsese. Même si le casting masculin est impeccable (Aaron Johnson et Nicolas cage en tête) la jeune Chloe Moretz en action girl vole la vedette à tout le monde.


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Matthew Vaughn en sale garnement aligne les scènes osés politiquement incorrect (pour lui apprendre à encaisser les tirs ennemis un père tire sur sa fillette de 11 ans lestée d’un gilet pare-balle) via une mise en scène décomplexée (flash-back en BD de l’histoire de Big Daddy, scène finale de fusillade à faire rougir John Woo et Tarantino où une gamine met une raclée magistrale à une horde de porte-flingues), soupoudre son récit de culture geek (Youtube, comics) et d’humour slap-stick (un bad guy se fait dessouder avec un bazooka) mais aussi montre une violence sèche et brutale très scorsesienne (le héros passe tout le film à morfler sérieusement). En effet s’il se moque gentiment des codes du film de super-héros (l’acquisition d’un costume, le véhicule personnalisé, le signal), le film montre la difficulté et la douleur d’être un adulte et un héros : vous en avez souvent vu vous des films où le personnage principal dès sa première mission se fait planter et va la case hosto?
S’il fait montre globalement d’une approche originale du film de super-héros, Matthew Vaugh lance son récit dans le dernier quart vers les chemins plus balisés et conventionnels de ce genre de film avec revanche et accomplissement de son destin à la clé. Mais le film est tellement insolent, divertissant, jubilatoire sur la durée qu’il serait mesquin de bouder son plaisir.

Concentré de pop culture, Kick-ass ravit avec ce mélange assez détonnant entre divers tons (rire, émotion, peur) et univers (comics, jeu vidéo, cinéma de genre) qui donne vraiment envie de voir la suite.



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Test DVD


Technique

Images aux couleurs riches et contrastes marqués, pistes sonores au mixage percutant : on est au top de la SD en attendant de découvrir l’édition blu-ray

Bonus


Commentaire audio de Matthew Vaughn : en toute liberté et franchise (des réserves sont émises sur la fin) le réalisateur revient sur son film très ciblé culture geek


Featurette sur le comic book Kick-Ass (19′) : en l’absence d’un making-of consacré au film est proposé ici un module très intéressant sur le comic-book d’origine avec des interventions de ses créateurs Mark Millar et John Romita Jr


Cette édition Metropolitan est complétée par une galeries d’images et des bandes -annonces.

Kick-Ass
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