Dream Home

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Catégorie III, Horreur, et Thriller
Durée
96
Titre Original
Wai dor lei ah yut ho
Notre score
5
Dream Home

Enfant, Cheng Lai-sheung pouvait admirer le quartier Victoria de Hong Kong depuis les fenêtres de l’appartement familial. Mais la ville est en perpétuelle modernisation, et devant chez elle, de nouveaux building luxueux sont venus boucher sa vue… Elle s’est jurée qu’un jour, quand elle serait grande, elle s’offrirait un appartement sublime avec la même vue. Les années ont passé, et Cheng n’a pas oublié son serment. Elle travaille dur, assume deux jobs en même temps et va même jusqu’à voler des données pour les revendre à la concurrence. Mais Hong Kong est une ville chère et elle n’arrive pas à concrétiser son rêve. Son père est gravement malade, elle va toucher son assurance vie. Mais cela ne suffit toujours pas…

 

 

Film présenté lors de la 10ème édition du Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel (Suisse)


Et en compétition au 18ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer

(26-30 janvier 2011)

 


 

 

 

L’avis de Wolverine:


Quand la catégorie 3 est de retour…

Hong-Kong réactive la fameuse catégorie 3. Et ce film a décidé d’utiliser tous les atouts de cette classification : gore, sexe et politique. Attention, ce n’est donc pas à mettre à la vue de tout le monde. Des les premières minutes, on assiste a une déferlante de meurtres plus atroces les uns que les autres… et très originaux en prime, ce qui ne gâche rien, bien au contraire. Viendra ensuite des scènes de sexe comme on en a l’habitude, le tout étant ancré dans un climat de chronique sociale qui nous apprend un peu plus sur la vie dans cette ville folle.


Vous l’aurez compris, on ne va pas vous conter fleurette et on est a mille lieues des studios Disney. Comme l’année dernière où le Festival International du Film Fantastique de Neuchâtel avait eu le bon gout de proposer une rétrospective sur cette catégorie de films, on a pu voir cette déferlante de gore et de sexe dans une salle archi-comble. Ce qui prouve que le public  pour ce genre de film existe bel et bien en Occident ! Gageons que nous aurons encore droit a de nouveaux titres dans les années a venir…

 

Cat. III rules forever…

 

 

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L’avis d’Alex Vasiljkic :

 


Né en 1973, le Hongkongais Pang Ho-Cheung a déjà une belle carrière de réalisateur derrière lui, ayant, comme nombre de ses compatriotes, abordé tout un tas de registres différents : la comédie policière (You shoot, I shoot, Exodus), la comédie pure (le délirant Men suddenly in black avec Eric Tsang, ou bien AV : Adult Video ; tous 2 disponibles en France chez le label DVD Asian Star), le film à sketchs (Trivial Matters), la romance (Love in a puff), ou bien encore le drame (Isabella, primé de l’Ours d’argent à Berlin en 2006)…

Dream Home tranche cependant du reste de sa filmographie puisque le réalisateur livre ici une œuvre « pure et dure » qui se place en digne héritière de la sulfureuse Category III des glorieuses 90’s !

 

Pour les novices, rappelons que le terme « catégorie 3 » désigne le sceau qui, depuis 1988, frappe d’interdiction aux moins de 18 ans les films qui se prêtent à la représentation d’extrême violence, de sexe, ou encore qui abordent simplement des sujets tabous à Hong Kong telle que comme l’homosexualité (le Happy Together de Wong Kar-Wai a ainsi écopé de cette sanction à l’époque de sa sortie sur place).

Inutile cependant de préciser que le véritable sous-genre qui a éclot de cette « infâmante » classification s’est surtout appuyé sur les deux premiers thèmes précités (violence & sexe, donc !) avec à la clé la production de centaines d’œuvres du cru hautement « trash »…

 

 

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Mais si Pang Ho-Cheung capitalise en effet sur des effets-chocs d’une radicalité confondante (personne n’est épargné, pas même les femmes enceintes !) et sur des mises à mort hautement graphiques qui risquent bien de surprendre les plus blasés des « slasherophiles »/« giallophiles » par leur perverse inventivité, le cinéaste a surtout l’excellente idée de situer son histoire en plein cœur d’un épineux problème socio-politique local, à savoir l’incroyable crise du logement qui frappe l’ex-colonie britannique. Dream Home révèle ainsi des situations surréalistes, à l’image de ces hôtels qui proposent des tarifs horaires (et non des nuits complètes !) pour les salarymen/women sans domicile fixe. Dans ces conditions, le cynisme du propos (la méthode extrême employée en vue de s’offrir un « home sweet home ») ne peut manquer de provoquer un certain malaise… Surtout si l’on y adjoint l’inévitable mention « inspiré de faits réels » inhérente à toute production estampillée Cat. III qui se respecte !!!

 

 

Film-uppercut à la mise en scène d’une redoutable efficacité, Dream Home peut également se targuer de la présence de la pop-star Josie Ho (vue dans Dead or Alive 3 de Takashi Miike, The Twins Effect de Dante Lam ou Exilé de Johnnie To) absolument impeccable en tête d’affiche !

 

 

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Au final, ce long-métrage aussi choquant dans la forme que le fond rappellera aux nostalgiques certaines grandes heures du genre, comme le monumental The Untold Story de Herman Yau qui avait décoché une sacré baffe à la société hongkongaise de l’époque (et qui valut à ce cher Anthony Wong d’être sacré meilleur acteur aux Hong Kong Film Awards en 1993 !)

 


Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, les amateurs français auront la joie d’apprendre qu’outre sa présence en compétition au 18ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, Dream Home obtiendra les faveurs d’une distribution en salles par Wild Side courant 2011 dans l’Hexagone…

 

 

« Cat. III rules » qu’on vous dit !

 

 

Dream Home
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