1949. L'Union soviétique s'apprête à fêter les 70 ans de Staline.
Au Kazakhstan, dans un train de déportés, meurt un vieil homme juif. Son petit-fils Sacha s'échappe du train aux côtés de sa dépouille, dissimulé parmi les cadavres. Il est recueilli par Kasym, un vieux garde-voie qui pour le cacher aux autorités le nomme Sabyr. Dans le village des gens d'origines très différentes vivent en paix, mais le pressentiment d'une tragédie imminente est pourtant bien présent...


L'avis d'Alex:

Grand vainqueur de la compétition long métrages du 15ème Festival des Cinémas d'Asie de Vesoul, « Un cadeau pour Staline » est effectivement une oeuvre touchante sur le droit à la différence et à la tolérance entre les peuples et les religions.

Cinématographiquement parlant, le film du kazakh Roustem Abdrachev est une pure réussite : scénario bien façonné, acteurs impliqués (voir notamment la « gueule de cinéma » du vieux mais imposant Kasym), reconstitution historique des plus soignées (le budget du film, sans atteindre les financements hollywoodiens, est décent pour un métrage de cette envergure)...

Alors pourquoi ai-je le sentiment de n'être pas complètement « rentré » dans le film et de ne pas avoir été plus touché que je n'aurais du ? Certainement à cause de l'impression (à priori actuelle et internationale, voir ma critique de « Benjamin Button ») qu'on cherchait une fois de plus à m'imposer des émotions au lieu que je ne les ressente par moi-même...

Il y a en effet une sorte de « surlignage » des situations qui font que je n'accroche plus entièrement : par exemple, le vilain de l'histoire est tellement « vilain » qu'il frise presque la caricature... C'est une brute épaisse qui viole à tout va, et qui représente en plus la seule autorité sur place !

Remettons toutefois les choses à leur place : je ne dis pas que le film est sans âme et qu'il ne cherche pas à délivrer un message, loin de là ! J'ai simplement peur d'une sorte de « standardisation » dans la façon de raconter une histoire qui ferait qu'un cinéaste, afin de toucher le plus de monde possible, se sente obligé d'appliquer certaines « règles » soi-disant universelles, mais aussi terriblement impersonnelles...

Ainsi je doute qu'un spectateur ignorant la nationalité de l'oeuvre en question puisse imaginer un instant (à moins de connaître la langue bien sûr) qu'il s'agit là d'un film kazakh ! Restons vigilants aux effets sournois de la mondialisation...

Quoiqu'il en soit, « Un cadeau pour Staline » est un film important ne serait-ce que parce qu'il porte à notre connaissance, à nous Occidentaux, une page d'Histoire terrible et majoritairement méconnue sur l'un des « petits » pays de l'ancien bloc soviétique...

Rien que pour ça, le film de Roustem Abdrachev mérite d'être vu !

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