Tully
Tully

Tully

Réalisateur
Jason Reitman
Acteurs
Charlize Theron, Mackenzie Davis, et Ron Livingston
Pays
USA
Genre
Comedie et Drame
Durée
96 min
Titre Original
Notre score
8

Marlo, la petite quarantaine, vient d’avoir son troisième enfant. Entre son corps malmené par les grossesses qu’elle ne reconnaît plus, les nuits sans sommeil, les repas à préparer, les lessives incessantes et ses deux aînés qui ne lui laissent aucun répit, elle est au bout du rouleau.
Un soir, son frère lui propose de lui offrir, comme cadeau de naissance, une nounou de nuit. D’abord réticente, elle finit par accepter. Du jour au lendemain, sa vie va changer avec l’arrivée de Tully…

L’avis de Manu

Depuis quelques films Jason Reitman a délaissé l’empreinte grinçante d’un cinéma qui avait un peu fait sa marque de fabrique (Juno, Thank you for smoking, Young Adult et Up in the air) pour se tourner vers quelque chose de plus drama, de moins mordant, et plus conventionnel (Last Days of Summer et Men, Women and Children) mais avec d’autres qualités. Entre temps, ses talents de réalisateur/producteur s’exerçaient à travers l’excellente série Casual. Quatre ans donc après son dernier long-métrage, Jason Reitman retrouve Diablo Cody, déjà scénariste de Juno et Young Adult, pour reformer avec Charlize Theron un trio gagnant. Comme dans ses précédents films, à l’identique du travail du duo Reitman/Cody, la magie opère de la simplicité d’un scénario, certes convenu, mais dont émane au fur et à mesure du récit une composition touchante et émouvante de deux femmes. Finesse des profils, interprétation émouvante et touchante permettent au récit de prendre son envol qui, après un démarrage en douceur, finit par amener le spectateur loin des films du genre. Jason Reitman se détache avec facilité des productions familiales qui ont déjà vu le jour jusqu’ici et y apporte, bien aidé par Diablo Cody, un soupçon de tendresse, point inhabituel chez le réalisateur, mais qui fait tout le cachet du film. Là où le film aurait pu couler, proche d’une morale conformiste par son regard sur la famille et les doutes et obligations parentales, Reitman y déverse au contraire une touche assez surprenante de délicatesse (l’inverse d’une bonne partie de sa filmographie) et touche le spectateur sur un point inattendu. C’est parfaitement exécuté et très bien amené.

Tully

La musique est, comme souvent, un élément important dans la qualité du récit chez le réalisateur et la composition de Rob Simonsen est la compagne parfaite de cette histoire. Charlize Theron à qui incombe de porter principalement le film sur ses épaules trouve ici un de ses plus beaux rôles, transformée physiquement, impliquée profondément dans le jeu qu’elle déploie; elle donne à ce personnage de mère dépassée une hauteur nécessaire au film sans jamais tomber dans des facilités de réactions par rapport à tout ce qu’elle doit traverser. Bien accompagnée par Mackenzie Davis, au talent de plus en plus confirmé depuis la série Halt and Catch Fire, ce duo de femmes exprime à elles seules tout une expression de ce que les femmes tentent d’être à travers leur vie de femmes comme de mères.

Empreint de nostalgie, Tully trouve sa pleine efficacité à travers son histoire, simple, concise, aux ressorts dramatiques humains et touchants, pour finir sur une efficacité maximale, celle qui se vêtit de nostalgie et qui parle autant aux femmes qu’aux hommes, évoque la personne comme le parent, le soi comme le nous.

Tully
Tully
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