Tron l’héritage

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Action, Aventure, et Science fiction
Durée
126
Titre Original
Tron Legacy
Notre score
5
Tron l'héritage

Sam Flynn, 27 ans, est le fils expert en technologie de Kevin Flynn. Cherchant à percer le mystère de la disparition de son père, il se retrouve aspiré dans ce même monde de programmes redoutables et de jeux mortels où vit son père depuis 25 ans. Avec la fidèle confidente de Kevin, père et fils s’engagent dans un voyage où la mort guette, à travers un cyber univers époustouflant visuellement, devenu plus avancé technologiquement et plus dangereux que jamais…



 

 

L’avis de Taz :


Si la « suite » de TRON (1982) aura su se faire attendre pendant près de 29 ans, la chronologie temporelle reste respectée puisque Kevin Flynn, héro majestueux du premier opus, est porté disparu depuis près de 22 ans, peu après avoir confié à Sam, son fils de 7 ans, qu’il était en train d’accomplir d’immense progrès dans sa quête pour lier notre monde réel aux mondes virtuel qu’il avait créé.


En presque 30 ans, les technologies numériques utilisées au cinéma ont énormément évolué, et si les personnes qui, en 1982, créaient l’OFNI (Objet Filmographique Non Identifié) TRON étaient déjà visionnaires et en avance sur leur temps, elles ne pouvaient s’imaginer à quel point l’informatique évoluerait en seulement une génération. Aussi aurait-il été impensable, selon moi, de vouloir traiter TRON Legacy en gardant le même anthropomorphisme, la même photo ou bien encore la même esthétique que ceux utilisés pour son ainé. Le film se devait d’aspirer à être tout aussi visionnaire, retranscrivant une esthétique beaucoup plus moderne de la « Grille », ce monde frontière entre notre réalité physique et la réalité numérique des ordinateurs. Dès lors, il devient difficile de mettre les deux films en comparaison tant une approche frontale tendrait, selon nos standards actuels, à reléguer TRON (1982) à l’état de film de série Z face à son héritier, notamment sur le plan graphique. Et c’est justement sur ce point que tout se joue, cette nouvelle œuvre est plus à voir comme un héritage (Legacy) de l’esprit du précédent que comme une suite. Reste que, pour que tout cela tienne, il est nécessaire de pouvoir dissocier un rétro futurisme trentenaire de notre vision actuelle de la technologie. C’est pourquoi le film commence par un habile mais efficace rappel des évènements qui se sont déroulés lors de la première incursion de Flynn senior dans la matrice et des changements qui en ont découlé, nous permettant de comprendre l’intrigue sans avoir à voir/revoir TRON (1982) et donc sans être tenté de comparer leur réalisation.



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Cette « introduction » passée, il n’y a plus de raison de limiter les artifices et nous voila donc plongés dans le présent, avec notre vision contemporaine de la réalité virtuelle, recevant en pleine tête deux des principaux atouts avoués du film: son esthétique et sa bande sonore.

 

Je ne vais pas m’étendre ici sur cette BO, les inrocks s’en sont chargés, mais il me faut avouer que, selon moi, l’association Daft Punk/Disney/Orchestre philarmonique était un pari très alléchant qui a su tenir toutes ses promesses. Le film est littéralement porté par des mélodies rythmées et les auteurs ont su se conformer aux exigences de l’exercice (refrain reconnaissable, ponctuation des moments clés de l’histoire,…) tout en le transcendant. C’est une énorme réussite de ce film et le seul fait de réécouter la bande sonore après le visionnage fait immédiatement ressurgir chaque sentiment, chaque idée que l’on a éprouvé durant les 02H06 d’immersion.


Quant à l’image, bien que je ne sois pas subjugué ici par l’intérêt de la 3D (très bien utilisée toutefois), elle n’en reste pas moins incroyablement typée et très colorée, se rapprochant en ce sens de TRON (1982). On retrouve d’ailleurs de nombreuses références au film précédent, mais avec plus de détails forcément…

 

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L’histoire, parfois linéaire, est assez bien tournée, servie par des acteurs (et des effets spéciaux) convaincants. On est tout de même bien loin de la témérité qui avait caractérisé le premier opus, les partis pris sont peu nombreux et aucune idée révolutionnairement nouvelle ne vient chatouiller notre imagination. Elle n’échappe toutefois pas à des lourdeurs dues à des certaines scènes « cliché », telle celle en boite de nuit (il faut bien montrer les guests…), et des personnages stéréotypés (Castor) devenus récurrents dans les films de SF récents. On se surprend toutefois à percevoir une certaine critique du monde dans lequel nous vivons et de la recherche continuelle de la perfection, utopie constamment remise en cause par le hasard et l’aléatoire.

 

TRON Legacy est donc un film agréable à voir sans être pour autant le chef d’œuvre annoncé depuis 2 ans. On en sort souriants, des images plein la tête, mais avec un petit gout d’inachevé, comme si on avait espéré plus beau, plus grand, plus fort… mieux écrit en somme.

 


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Tron l’héritage
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