Summertime

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Aventure et Drame
Durée
73
Titre Original
Notre score
5
Summertime

Robbie, un adolescent de 14 ans, nourrit secrètement l’espoir de réunir la famille qu’il n’a jamais connue. Délaissé par sa mère et de père inconnu, il veille au quotidien sur Fess son jeune demi-frère. Ensemble, ils passent le temps en trainant entre les champs de coton ensoleillés et le distributeur de sodas de la vieille station essence de leur petite ville du Mississippi.
Un jour, leur grand frère Lucas est de retour à la maison. Le rêve de Robbie de reconstruire une famille se dessine enfin…



L’avis de Manuel Yvernault:

Depuis que Terrence Malick réalise plus régulièrement ses films, donc plus communément mis sur l’avant-scène média, tout metteur en scène qui ose filmer un couché de soleil, une feuille en contre-jour, une rivière, est forcément affilié au talent du réalisateur, comme simple copie. Or, on peut s’inscrire dans une forme de mise en scène sans être associé à du « sous » quelque chose. C’est le cas de Matthew Gordon, avec Summertime (The Dynamiter en VO).


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Même si proche de L’autre Rive (certes produit par Malick), le metteur en scène dessine sans clichés et complaisance la vie de cette fratrie dans le paysage rural de l’état du Mississippi. Cassant le mythe américain par un anti-rêve aux traits jamais forcé, Gordon place sa caméra de façon proche et discrète donnant l’espace nécessaire à ses comédiens (amateurs). Digne captation d’une crise internationale, qui touche au plus proche la population de cet état le plus pauvre des Etats-Unis, Summertime procure des moments de grâce, instants de vie d’adolescents et de contexte familial à la dérive que William Patrick Ruffin (Robbie) porte avec talent par une composition majestueuse de présence et de profondeur.


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Une voix-off, celle de Robbie, presque littéraire par le fond de ses intentions (on pense à Faulkner), et une musique relativement présente (bande son autant que les quelques titres d’Animal Collective), ajoutent une identité marquée au film, une douceur nécessaire, qui l’empêche constamment de tomber dans une noirceur sociale.

Les fibres et le passé de premiers pas de Matthew Gordon dans le documentaire s’imprègnent comme par obligation dans sa mise en scène et donnent à son film une identité marquée, faisant de Summertime, un film juste, touchant sans misérabilisme. Un ressenti proche de celui vécu quand nous avions découvert Shotgun Stories de Jeff Nichols. Tout en gardant sa propre identité, on souhaite à Matthew Gordon le même avenir.


Summertime
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