Split
Split

Split

Réalisateur
M. Night Shyamalan
Acteurs
Anya Taylor-Joy, Betty Buckley, et James McAvoy
Pays
USA
Genre
Epouvante, Fantastique, et Thriller
Durée
117 min
Titre Original
Notre score
8

Kevin a déjà révélé 23 personnalités, avec des attributs physiques différents pour chacune, à sa psychiatre dévouée, la docteure Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples personnalités, alors que les divisions qui régnaient jusqu’alors dans son subconscient volent en éclats.

Avis de Manu

Génie pour les uns, escroc pour les autres, petit malin du 7ème art à la carrière en dents de scie, M. Night Shyamalan a su s’imposer, qu’on apprécie ou non son cinéma, et s’inscrire en tant qu’auteur à la cinématographie bien marquée. Après ses succès au box office au début des années 2000 avec des films comme Sixième sens, Incassable, Le village, Signs (en dépit de la qualité attendu pour certains), M. Night Shyamalan s’est écroulé par la suite. Hormis La jeune fille de l’eau, film au fond plus profond qu’il n’y paraît et à prendre au second degré, la filmographie du réalisateur était au mieux incomprise, sinon totalement loupée avec en point d’orgue le nombriliste film de la famille Smith After Earth. Et puis, après un détour par la case série TV, Wayward Pines (plutôt bien faite), M. Night Shyamalan a amorcé son retour sur la toile avec le très efficace, abrupt et toujours malin, The Visit. Joueur, rythmé, bien mise en scène pour du cinéma « found footage » le film portait en lui l’amorce d’un retour en force, et en farce, du petit rusé M. Night Shyamalan. Avec Split ce retour semble confirmé.

Le réalisateur a bel et bien repris en main son savoir-faire avec une mise en scène toujours joueuse tout en étant la plus délicate possible; on revient aux notes les plus prononcées et intéressantes de ses premiers films, quand les mouvements de caméras comme sa façon de cadrer prenaient le temps de donner un sens à ce qui apparaît à l’image. Dans cette démonstration visuelle, il faut avouer que transparaît encore et toujours cette forte estime de soi-même qu’on a toujours ressenti dans son cinéma. Mais le cinéma de M. Night Shyamalan est un peu à l’image de son public. On adore ou on déteste. C’est souvent démonstratif tout en étant très malin de la part d’un réalisateur qui se regarde parfois un peu trop mais à la mise en scène parfaitement limpide et subtile, avec la discrétion que les grands auteurs peuvent avoir. Les fans trouveront toujours une qualité intrinsèque à son cinéma (comme dans The Happening) alors que les autres ne justifient que le grand n’importe quoi de ses nombreux films (justifié il est vrai par ses dernières réalisations).

Split

Split sous ses airs de séries B se veut en fait le retour de M. Night Shyamalan à un cinéma de genre où ce dernier impose par son atmosphère et sa mise en scène une réelle ambition. Il faut également saluer la performance déjantée de James McAvoy, jouant plusieurs rôles à la fois, dont la métamorphose est étonnante d’un plan à l’autre. Et puis dans un dernier mouvement le réalisateur nous rappelle ses fins de films, jamais simples, toujours joueuses et par un astucieux mix audio de sa bande originale prépare les plus assidus au fameux twist « à la » M. Night Shyamalan qui en une seule séquence remet les 2 heures écoulées dans un contexte bien différent.

Dans ce labyrinthe de la psyché humaine où sont déjoués presque tous les retournements trop évidents souvent vu dans le genre, M. Night Shyamalan ne force plus la mathématique de son fameux twist final mais joue toujours autant avec le spectateur. Split oscille facilement entre humour noir et thriller sérieux où le malsain n’est pas évoqué comme à l’accoutumer. Joli retour qu’on attendait presque plus d’un petit génie d’Hollywood à l’égo démesuré mais au talent prononcé.

Split marque le grand retour de M. Night Shyamalan, toujours aussi joueur et malin, où on retrouve les traces de ses premières œuvres les plus réussies. James McAvoy quant à lui rend la copie parfaite d’une performance aux multiples facettes quand son réalisateur n’oublie pas, avec discrétion cette fois, son fameux twist final qui rehausse le film encore d’un cran au moment du clap final.

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