Samba
Samba

Samba

Réalisateur
Eric Toledano et Olivier Nakache
Acteurs
Charlotte Gainsbourg, Izïa Higelin, Omar Sy, et Tahar Rahim
Pays
France
Genre
Comedie et Drame
Durée
118 min
Titre Original
Notre score
5

Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent… Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d’imagination qu’eux ?

 

Avis de Manuel Yvernault :

Intouchables était rentré au panthéon des succès cinématographiques populaires en 2011. Entre buzz et mérite, le film surfait allégrement au-dessus de la masse des productions françaises.

Si on ne peut retirer au film ses nombreuses qualités, on s’autorise tout de même de mettre quelques parenthèses critiques. Facile par certains aspects, le film précédent d’Éric Toledano et Olivier Nakache, Tellement proches, était plus abouti, notamment sur l’originalité de sa mécanique, celle des comédies made in France. Quand bien même le duo s’est affirmé ces dernières années comme une jolie proposition dans le cinéma français.

Ce qu’on craignait pour Samba s’avère hélas présent sur pellicule. On reprend donc les atouts majeurs du premier (les metteurs en scène et Omar Sy, devenu depuis symbole de l’acteur français bankable), on tâtonne et on verra bien le résultat.

Contrairement à son prédécesseur, ici, peu de surprise, on tente le film social, le pousse dans son retranchement sociétal (ici, l’immigration, les sans-papiers ; après le handicap) et on effleure la comédie. Effleure car de nombreuses scènes tombent à plat, plus que dommageable vu l’étiquette prise pour vendre le film.

S’il s’avère difficile de reprocher la sincérité de l’ensemble c’est plus sur la manière que cela accroche.

En premier lieu il aurait été plus judicieux de ne pas prendre Omar Sy mais ainsi se priver d’un nombre conséquent d’entrées et choisir un autre comédien. L’acteur d’Intouchables pousse son accent sur une scène pour le perdre la suivante et ainsi de suite. Etrange, passons, mais il aurait été intéressant de voir Tahar Rahim dans le rôle-titre, tellement ce dernier donne une fois de plus corps à son personnage.

Versant casting féminin, aucune fausse note, Charlotte Gainsbourg est magnifique et parfaite quand Izïa Higelin détonne par son naturel et sa force. Ce qui rend encore plus le constat dommageable.

Versant mise en scène. On sent clairement un changement de cap, les deux réalisateurs tentent le cinéma de proximité, caméra épaule très présente, on effleure ainsi le côté documentaire. Sauf que ce choix doit être maîtrisé et ne pas procurer un simple effet de style, ce qui, dans les ¾ du film est le cas. Hormis une scène brillante (celle dans l’association, un soir de fête) où on sent le fort potentiel de ce virage pris dans leur réalisation, le film reste banal et parfois, même si rarement, assez maladroit ; il manque tout du moins de rythme.

Loin d’être un défaut majeur, cette tentative d’aborder une nouvelle grammaire cinématographique n’est pas un échec mais plus une tentative qu’on espère plus aboutie sur le prochain film du duo.

Samba n’est pas un échec, c’est plus une figure tutélaire de l’image d’une France qui se rêverait telle que le film tente de l’exposer, mais tente seulement. Point de vue intéressant donc, si la trame se voulait fictionnelle et non documentaire ou réflective, dans le meilleur cas. Mais non, malgré ces bonnes intentions, le baume ne fait pas effet, surtout à la vue de l’actualité.

Il est à parier que le film trouvera son public, et ce serait justifié (« ou pas ! »), mais il est également possible de manifester des critiques tempérées qui s’éloignent du succès précédent, afin de poser un regard objectif sur la vraie capacité de ce film. En termes de faux papiers, nous sommes hélas plus proche de la contrefaçon que du formulaire rempli en bonne et due forme. Et à ce jeu, Samba ne passe pas la frontière du film formaté.

 

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