Pulsions cannibales : le test DVD
Pulsions cannibales : le test DVD

Pulsions cannibales : le test DVD

Réalisateur
Antonio Margheriti
Acteurs
Elizabeth Turner, Giovanni Lombardo Radice, et John Saxon
Pays
Espagne et Italie
Genre
Epouvante et Horreur
Durée
91 min
Titre Original
Apocalypse domani
Notre score
7

Deux vétérans du Vietnam de retour aux Etats-Unis sont contaminés par un virus qui transforme peu à peu les humains en monstres cannibales.

L’avis de Margaux :

Antonio Margheriti, aussi connu sous le nom d’Anthony M. Dawson, est un cinéaste que l’on peut aisément qualifier de touche-à-tout. En véritable artisan du cinéma, il peut être considéré comme l’un des plus efficaces de la série B italienne. Sa particularité réside dans l’hybridation des genres, en effet il s’illustre dans la science-fiction, le péplum, le western spaghetti, l’horreur, le film romantique, gothique, de guerre, d’action ou d’aventure, bref tout y passe ! Dans ses films, les genres se côtoient, se mêlent et prouvent ainsi la capacité du cinéaste à créer des œuvres singulières, parfois dotées d’une grande inventivité.

Antonio Margheriti a consacré plusieurs films à la guerre du Vietnam, on pense notamment à l’Ultime Combat (1983) ou encore Héros d’apocalypse (1980). Dans Pulsions Cannibales, il s’est lancé dans le film anthropophage italien, vague notamment déchaînée après le célèbre Enfer des Zombies (1979) de Lucio Fulci. Chez Margheriti, des vétérans de la guerre du Vietnam sont contaminés par un étrange virus qui les poussent à commettre des actes de cannibalisme. Margheriti signe ici un film au scénario original et à l’effet tout à fait efficace. Les personnages touchés par le virus ne se transforment pas en brutes sanguinaires dénouées de toute intelligence et de logique, ici le cannibalisme se transmet telle une maladie. Les personnages sont conscients de ce qu’ils font et agissent en conséquence. Ils restent attachants malgré leur violence; le sacrifice final du capitaine, incarné par le très bon John Saxon, en témoigne bien. Tous se retrouvent solidaires et tentent d’échapper aux forces de l’ordre qui veulent les éliminer.

Les scènes d’action sont parfaitement maîtrisées et les scènes de violence particulièrement jouissives sans trop tomber dans l’excès et la surenchère. En effet, on retient cette scène culte où Charles Bukowski (Giovanni Lombardo Radice) meurt d’une balle qui explose ses entrailles, laissant à la place de son ventre un trou béant à travers lequel la caméra continue de filmer.

Le Chat qui fume nous offre, pour la première fois en France, la possibilité de voir le film dans son intégralité (la sortie en salle ainsi que la VHS proposait une version tronquée), sans quoi toutes ces séquences gores n’auraient pas été visibles et c’eût été dommage d’en être privé… Bref, une belle (re)découverte pour ce grand Margheriti. On comprend pourquoi Quentin Tarantino lui rend hommage dans son film Inglorious Basterds quand le personnage incarné par Eli Roth (choix pas si innocent) se présente sous le faux nom d’Antonio Margheriti. Un grand merci au Chat qui fume qui, encore une fois, comblera les amateurs du genre et assouvira leurs pulsions cinéphiles.

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Technique

Pour le côté technique, pas grand chose à redire, la qualité est au rendez-vous. Au delà du beau packaging proposé, le DVD du Chat qui fume offre une image très propre sans grands défauts, à partir de la copie d’origine. La version originale sous-titrée est très satisfaisante, la version française également, seule une séquence n’a pas été doublée et passe en version sous-titrée car coupée au montage pour la distribution française de l’époque.

 Bonus

En ce qui concerne les bonus, Le Chat qui fume nous gâte. Deux entretiens réalisés par Federico Caddeo prennent suite au film.

Dans Jungle d’asphalte pour commencer, Edoardo Margheriti (son fils) raconte le tournage et revient sur l’écriture du scénario, la conception des décors en passant par les effets spéciaux. En effet, il était l’assistant de son père sur le long-métrage où il y obtient l’un de ses premiers rôles. Dans le second entretien, L’instinct cannibale, on retrouve Giovanni Lombardo Radice qui incarne Charles Bukowski et c’est avec un grand plaisir qu’il nous livre quelques secrets et anecdotes croustillantes du tournage. On peut également découvrir la bande annonce française du film version VHS ainsi que celle d’Opéra, de Dario Argento (quel bon présage d’ailleurs…).

Le second DVD du digipack est consacré au documentaire/hommage The Outsider : il cinema di Antonio Margheriti tourné par Edoardo Margheriti qui a œuvré à compiler les rares interviews de son père et de ses collaborateurs, parmi eux Luigi Cozzi, Franco Nero ou encore William Lustig.pulsionscannibalesdvd2

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