Le Piège à Cons :Test DVD
Le Piège à Cons :Test DVD

Le Piège à Cons :Test DVD

Réalisateur
Jean-Pierre Mocky
Acteurs
Catherine Leprince et Jean-Pierre Mocky
Pays
France
Genre
Action, Drame, Politique, et Romance
Durée
90 minutes
Titre Original
Notre score
8

Michel Rayan a été radié de l’Education nationale après les événements de mai 68. Après un exil volontaire de dix ans en Asie, il revient en France. Dès son débarquement au Havre il se met à la recherche de Serge Lanier, l’un de ses anciens élèves, avec lequel il est resté en contact durant ces années. Il sait que Serge est l’un de ceux qui, refusant de rentrer dans le rang, sont prêts à tout pour lutter contre la corruption du système. Mais avant que les deux hommes ne se retrouvent, Serge est abattu, victime d’une bavure policière. Francine Vaneau, son amie, décide de le venger. Elle entraîne Michel dans son combat…

L’avis de Chantal-Joëlle : 

ESC propose depuis début mars quatre titres du grand réalisateur français Jean-Pierre Mocky. Il est ainsi possible de découvrir et revoir Les Dragueurs, Les Vierges, L’Ibis Rouge et Le Piège à Cons. Les trois premières œuvres citées ont été chroniquées dans les colonnes de cinéalliance.fr. Aujourd’hui il s’agira de s’intéresser à Le Piège à Cons, dernier volet d’une trilogie, accompagnant également la fin des années 70 chez le cinéaste ainsi que son cycle politique.

L’article se scindera en deux parties :

I) La critique du film

II) Les caractéristiques techniques du DVD

Le Piège à Cons :Test DVD

I) La critique du film 

Le Piège à Cons est le troisième film d’une trilogie politique du réalisateur Jean-Pierre Mocky comprenant Solo et L’Albatros.

Il s’agit d’un film politique, romantique et d’action accompagné d’une mélopée qui inexorablement conduira les protagonistes à leur perte.

Le slogan « piège à cons » était couramment employé par la jeunesse des années 1970-1980, notamment en matière politique. Le film se situe dans un contexte et une époque particulière. Il retrace la période d’avant l’élection de François Mitterrand, secouée par de multiples grèves, de scandales politiques ainsi que des rêves et des espoirs de la jeunesse des années 1980.

1968 est loin. On peut parler des descendants de 1968. Une jeunesse lisse comme le visage de l’étudiante, sous les traits de Catherine Leprince. Leur but : la révolution intelligente, c’est-à-dire faire apparaître au grand jour les « magouilles » des politiciens, les caisses noires. Mocky propose une critique de la politique et des politiciens de l’époque.

La jeunesse étudiante de 1978 est politisée. C’est une jeunesse qui veut faire évoluer les choses et surtout la chose politique.

Le film représente un kaléidoscope des préoccupations de la jeunesse:

  • Ils réclament la diminution de la durée du temps de travail à 35H,  ainsi que la fin du chômage de masse
  • Ils ne veulent plus faire le service militaire et essaient de se faire réformer.
  • Ils critiquent la pollution-poison et les méthodes employées par les industriels (commissions versées aux politiciens) pour se soustraire à leurs obligations et les versements aux politiciens pour leur permettre de gagner les élections (caisses noires).
  • Mise en avant de la culture du cannabis dans les appartements
  • Ils veulent continuer le chemin ouvert par la jeunesse de 1968 en agrandissant la liberté des mœurs
  • On assiste à un vrai gain d’intérêt autour de la science-fiction berçant la nouvelle génération.

Un professeur renvoyé de l’université en 1968 revient en France après 10 ans d’exil. Il cherche à mettre à l’abri un de ses anciens amis avant qu’il ne soit trop tard. Il avait été un idéaliste, un rêveur, qui avait écrit un livre, « la révolution intelligente ». A son retour, il rencontre certains jeunes contestataires qui font partie du groupe de son ami dont une étudiante activiste, mais contrairement à eux, en exil, seul, il a perdu son inconscience et son innocence. Il connait le prix à payer.

Les jeunes contestataires ont dérobé notamment des documents importants au ministère des finances pouvant prouver l’existence de caisses noires. Les politiciens engagent une police parallèle pour récupérer les documents et mettre un terme définitif à leur activité. C’est l’enchainement …

Le Piège à Cons est un film très attachant, intimiste soulignant les dysfonctionnements de la société française des années 1980 sous le prisme de la politique, société contestée par des citoyens, étudiants et intellectuels. Mocky signe une oeuvre témoin, un coup de maître pour conclure sa trilogie. Le film bien qu’ancré en 1978, est encore d’actualité.

 

Le Piège à Cons :Test DVD

II) Les caractéristiques techniques du DVD

 

Image : 

Contrairement aux deux autres sorties DVD de l’oeuvre de Mocky pour le mois de mars, Les Dragueurs et Les Vierges, Le Piège à Cons bénéficie d’une image moins nette. L’arrivée du cinéma couleur joue parfois des tours à l’édition. Cependant, elle reste pour une copie DVD, une édition tout à fait correcte et réussie. Il est important de souligner que le film, se déroulant durant de nombreuses séquences nocturnes, libère une photographie  lumineuse, laissant une qualité de lecture plutôt agréable.

Sans être la quintessence du format DVD, Le Piège à Cons que nous propose ESC est une édition honnête.

Note image : 2,5/5

Son :

La piste son française Dolby Digital 2.0 Mono nous étant proposée est de bonne facture permettant une belle mise en avant des voix. Nous sommes heureux de pouvoir entendre et constater que les discussions à la fois au premier et au second plan ressortent à merveille. Elles permettent de parfaitement appuyer le sous-texte et faire ressortir le contexte politique. La piste son nous emporte autant au moment des manifestations bruyantes et violentes que lors de moments beaucoup plus intimistes. Néanmoins, les aigus ont tendance à saturer sur les séquences les plus dynamiques.

Une copie sonore pertinente qui fait honneur à la conclusion de la trilogie politique de Mocky.

Note son : 3,5/5

 

Suppléments :

Esc nous propose à nouveau un entretien avec le réalisateur lui-même. Quelle joie de pouvoir disposer de l’avis éclairé d’un réalisateur sur son oeuvre quarante ans plus tard. Mocky nous donne son point de vue sur l’évolution de la société de l’époque du film à aujourd’hui. Il contextualise son film et permet de le rendre d’autant plus pertinent.

Il revient sur le titre de l’oeuvre l’explique et le décortique en revenant sur la notion ainsi que l’utilisation même du mot « con ». Comme il l’indique le mot « con » était exceptionnel au moment de la sortie, c’était un terme peu utilisé. Depuis, de nombreux films ont repris l’expression comme avec Le Dîner De Cons et il insiste en indiquant qu’aujourd’hui nous allons encore plus loin en regardant des « cons » à la télévision.

Mocky n’a rien perdu de son tranchant, de sa vision politique.

Le supplément permet également de revenir sur l’équipe du film, des acteurs jusqu’au compositeur.

Un supplément de neuf minutes où tout est bon à prendre. Un petit régal.

Si l’on commençait à mettre bout à bout les entretiens de Mocky chez ESC, nous pourrions obtenir un objet documentaire rare sur un réalisateur au regard acéré qui n’a rien perdu de son mordant. Merci à ESC. Merci à Jean-Pierre Mocky.

Note suppléments : 4/5

 

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