La route

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame et Science fiction
Durée
119
Titre Original
The Road
Notre score
5
La route

Il y a maintenant plus de dix ans que le monde a explosé. Personne ne sait ce qui s’est passé. Ceux qui ont survécu se souviennent d’un gigantesque éclair aveuglant, et puis plus rien. Plus d’énergie, plus de végétation, plus de nourriture… Les derniers survivants rôdent dans un monde dévasté et couvert de cendre qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut. C’est dans ce décor d’apocalypse qu’un père et son fils errent en poussant devant eux un caddie rempli d’objets hétéroclites – le peu qu’ils ont pu sauver et qu’ils doivent protéger. Ils sont sur leurs gardes, le danger guette. L’humanité est retournée à la barbarie. Alors qu’ils suivent une ancienne autoroute menant vers l’océan, le père se souvient de sa femme et le jeune garçon découvre les restes de ce qui fut la civilisation. Durant leur périple, ils vont faire des
rencontres dangereuses et fascinantes. Même si le père n’a ni but ni espoir, il s’efforce de rester debout pour celui qui est désormais son seul univers.






L’avis de Fabien



Plusieurs fois adapté au cinéma (De si jolis chevaux, No country for old men) Cormac McCarthy a sorti en 2007 un nouveau roman, La Route.


Crépusculaire, dépouillé, La Route est le récit implacable et bouleversant de la lutte pour la survie de deux êtres, un homme et son enfant, errant dans un univers post-apocalyptique envahi par les ténèbres et les cendres. De l’origine de cette apocalypse on ne saura rien. Ne reste plus qu’à accompagner ces deux anonymes, pauvres hères en guenilles et décharnés, dans leur périple désespéré sur ces routes dévastées où ils poussent un caddie chargé de couvertures et d’objets divers leur assurant une subsistance précaire vers un ailleurs où l’humanité bienveillante les accueillerait pour construire un avenir plus supportable.

Une tension permanente parcourt tout le récit, le danger sous de multiples formes (la faim, le mauvais temps, des hommes cannibales) menace la progession de nos deux personnages liés par un amour indéfectible que même la mort ne peut défaire. Filet de lumière et d’espoir dans ce monde crépusculaire abandonné de Dieu, des vivres en abondance trouvés dans une remise comme un sursis, une mer couleur d’huile où l’on se baigne et joue avant que le froid glacial meurtrisse les corps décharnés, les promesses d’un père à trouver des gens quelque part et à qui le petit apportera le feu car, comme il le dit dans les dernières pages, la bonté l’a toujours trouvé et le trouvera toujours.
Oeuvre puissante traitant du Mal et de la violence des hommes avec pessimisme et amertume liée à une nostalgie teintée de mélancolie pour un monde antérieur où la Beauté, le Calme avaient encore droit de cité, La Route a reçu le Prix Pulitzer en 2007.



Réalisateur de nombreux clips musicaux notamment pour Nick Cave (compositeur de la bo de La route) et auteur d’un film carcéral en 1990 Ghosts…of the Civil Dead, d’un western The proposition avec Guy Pearce, Ray Winstone et John Hurt, l’australien John Hillcoat relève avec les honneurs le défi de l’adaptation cinéma de ce texte magistral.


Tournée dans des décors naturels dévastés, paysages ravagés par l’industrie minière ou par le passage de l’ouragan Katrina, cette sombre odyssée repose sur l’alchimie entre le jeune Kodi Smit-McPhee et Viggo Mortensen dont la prestation est une nouvelle fois remarquable. Leur partition inspirée balaie les réserves que l’on peut avoir quand à la récurrence de flashs backs sur le passé familial qui ont pour unique intérêt d’offrir à Charlize Theron la possibilité d’affirmer son talent, concessions sentimentales hollywoodiennes pour un récit plus sec et sombre sous la plume de McCarthy qui ne s’éclaire qu’à toute la fin..

Plus qu’une aventure post-apocalyptique sombre et pleine de dangers, Hillcoat fait de cette Route fidèle à McCarthy un poignant drame intimiste sur la peur d’un père de perdre son fils, ses inquiétudes quand à la transmission et la permanence de valeurs comme la confiance, la foi dans un univers où l’horreur prend la forme d’un individualisme barbare et où l’humanité a baissé les bras.

La route
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