La Rage au ventre
La Rage au ventre

La Rage au ventre

Réalisateur
Antoine Fuqua
Acteurs
Forest Whitaker, Jake Gyllenhaal, et Rachel McAdams
Pays
USA
Genre
Drame
Durée
123 min
Titre Original
Southpaw
Notre score
7

Champion du monde de boxe, Billy Hope mène une existence fastueuse avec sa superbe femme et sa fille qu’il aime plus que tout. Lorsque sa femme est tuée, son monde s’écroule, jusqu’à perdre sa maison et sa fortune. Pire, la garde de sa fille lui est retirée, la justice estimant son comportement incompatible avec son rôle de père. Au plus bas, il trouve une aide précieuse en la personne de Tick Willis, un ancien boxeur avec lequel il reprend l’entrainement. Billy va devoir se battre pour trouver la voie de la rédemption et regagner ainsi la garde de sa fille.

Avis de Manu

On ne peut pas dire qu’Antoine Fuqua fasse en général dans la finesse. De l’intense et brutal Training Day à L’élite de Brooklyn, en passant par Equalizer, le réalisateur s’est forgé une certaine marque de fabrique, pas toujours, voire rarement, subtile, mais parfois efficace.

Première collaboration avec le charismatique Jake Gyllenhaal, et le duo s’en sort par à un uppercut, catégorie interprétation. Si le film sur la base d’un scénario somme toute classique ne déroge pas à la règle des stéréotypes du genre, la mise en scène s’avère très efficace même si on a de meilleurs souvenirs dans le genre. Ali, pour l’exemple, intégrait le spectateur de manière plus subtile et efficace au cœur même de la lutte entre deux pugilistes. Petit détail.

Pour le reste, à savoir le centre névralgique du film, Jake Gyllenhall délivre une impressionnante composition (une habitude de film en film) et nous laisse sur place dans la folie et la complexité de son personnage.La rage au ventre n’échappe pas à certains clichés mais résulte du fruit d’un scénario parfois bancal ; d’ailleurs, deux axes narratifs importants, sont hélas laissés étrangement de côté, sans réponse.

On peut également regretter un prologue trop long dans son développement qui laisse peu de place au déroulement de l’intrigue par la suite, et ce afin d’éviter un film de 2h30. Les choix de coupes narratives sont brutales, quand dans ces deux derniers tiers le film s’autorise certains raccourcis au dépend de la caractérisation des personnages. Ainsi, les rapports entre Jake Gyllenhaal et Forest Whitaker sont vites expédiés, les conflits et toutes rédemptions résolus. Pas catastrophique mais dommageable.

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Heureusement l’énergie vive du film dans son ensemble permet à La rage de vaincre de faire bonne figure dans les films sportifs où l’émotion s’invite comme étendard. Le paradoxe, Antoine Fuqua délivre finalement un film bien moins « testostéroné » qu’à l’accoutumé, là où les corps boxés se déchainent et laisse place à une certaine émotion qu’on lui connaissait peu.

L’ensemble peu subtil parfois, fonctionne tout de même pleinement grâce à la pierre angulaire du film, toujours et encore ce Jake Gyllenhaal, magnétique, fou, touchant, comme une nota bene qu’il compte de plus en plus dans le ring des grands. Sur le chemin de la rédemption, le parcours du personnage qu’il interprète est dans la parfaite démesure de la caractérisation que le rôle demandait. Et si le film n’est pas parfait, ce que donne l’acteur à l’écran semble au plus proche des champions de la catégorie. La ceinture dorée des Oscars pourrait bien lui sourire très prochainement.

La Rage au ventre
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