La Piel que habito

Réalisateur
Acteurs
Pays
Genre
Drame
Durée
120
Titre Original
La Piel que habito
Notre score
5
La Piel que habito

Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau : sensible aux caresses, elle constitue néanmoins une véritable cuirasse contre toute agression, tant externe qu’interne, dont est victime l’organe le plus étendu de notre corps. Pour y parvenir, le chirurgien a recours aux possibilités qu’offre la thérapie cellulaire.
Outre les années de recherche et d’expérimentation, il faut aussi à Robert une femme cobaye, un complice et une absence totale de scrupules. Les scrupules ne l’ont jamais étouffé, il en est tout simplement dénué. Marilia, la femme qui s’est occupée de Robert depuis le jour où il est né, est la plus fidèle des complices. Quant à la femme cobaye…

 

Film présenté en compétition officielle au 64ème Festival International de Cannes

 

 

 

L’avis de Fabien



Après avoir débuté avec une série de comédies pop  puis enchainé les mélodrames flamboyants, le cinéma de Pedro Almodovar explore depuis Les étreintes brisés le genre du thriller dont cette adaptation d’un texte de Thierry Jonquet intitulé Mygale révèle un parfum vénéneux  et un vertige troublant.

 

En prenant pour personnage principal un Dr Frankenstein moderne dont les expériences de transgénèse le conduisent à créer un substitut à la peau humaine grâce à un cobaye humain, La piel que habito renvoie par son atmosphère oppressante et ses révélations troublantes aux Yeux sans visage de Franju comme aux films noirs de Fritz Lang des années 40.

Ce créateur dégénéré, privé d’émotions comme la compassion envers la souffrance d’autrui depuis qu’une série de drames familiaux l’a profondément affecté, s’oppose au personnage d’Elena dont la capacité de survie, la force intérieure font d’elle une héroïne forte parmi les plus réussies du cinéma d’Almodovar.

 

La qualité du script jusqu’à un twist implacable, la froideur malfaisante du personnage de Antonio Banderas (très convaincant) de retour 20 ans après dans l’univers de l’acclamé cinéaste madrilène assure à La piel que habito une tension dramatique entretenue par une mise en scène d’une grande précision. 



la-piel-que-habito_01


Test blu-ray


Technique


Le master est d’une précision chirurgicale tant au niveau du piqué, des couleurs que de la lumière.

Ce film intimiste, quasi huis-clos tendu vers une révélation bouleversante, bénéficie d’une bonne spatialisation sonore : dialogues et musique de Alberto Iglesias participent au déploiement d’une atmosphère tragique implacable.


Bonus


Deux interviews  (2 x 20′) menées par le journaliste Laurent Weil composent la majeure partie des bonus de cette édition FPE incluant le DVD du film.


Le réalisateur Pedro Almodovar évoque à un Laurent Weil, subjugué, ses choix d’adaptation (son film est adapté du roman de Thierry Jonquet, Mygale), ses retrouvailles avec Antonio Banderas 22 ans après Attache-moi !, et détaille son processus d’écriture qui lui a permis de traiter différemment de ses autres films du thème de la transexualité.


Antonio Banderas, lors de son interview cannoise, parle de ses retrouvailles avec le maître madrilène, de son personnage vu comme un Frankenstein moderne ainsi que de ses projets de production/réalisation.

 

Quelques instantanés du tournage sous forme de clips (12′) complètent la partie suppléments, un peu légers pour un film d’une telle puissance dramatique qui bénéficie heureusement d’une image HD époustouflante.


 

La Piel que habito
5
Plugin WordPress Cookie par Real Cookie Banner