Kit Carson : test Blu-ray
Kit Carson : test Blu-ray

Kit Carson : test Blu-ray

Réalisateur
George B. Seitz
Acteurs
Dana Andrews et Lynn Bari
Pays
USA
Genre
Western
Durée
95 minutes
Titre Original
Notre score
7

Poursuivis par les indiens, le trappeur Kit Carson et ses amis Ape et Lopez se replient sur Fort Bridger, dont le capitaine, John Fremont, leur propose aussitôt d’escorter une caravane en direction de la Californie, sur la piste de l’Oregon. Manipulés par les autorités mexicaines qui voudraient annexer la région, les guerriers de la tribu Shoshone se dressent contre eux…

L’avis de Quentin :

Esc en partenariat avec Movinside, ne cesse chaque mois de remplir les vidéothèques des cinéphiles avec des perles de l’Ouest américain au travers de sa collection Hollywood Westerns. Ce mois-ci, il a été question de nous proposer deux oeuvres, oubliées de nos jours, pour nous rappeler que le western a toujours sa place dans la cinéphilie. L’éditeur français nous propose ainsi deux films de George B. Seitz : Le Dernier Des Mohicans et Kit Carson. Nous nous intéresserons dans cet article à Kit Carson.

L’article se divisera en deux parties :

I) La critique de Kit Carson

II) Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-ray

Kit Carson : test Blu-ray

I) La critique de Kit Carson

Nous voilà reparti pour le grand Ouest avec un film contant la jeunesse du héros américain Kit Carson. Le film nous place avant sa carrière militaire. Il n’est alors que trappeur mais avant tout expert des territoires indiens. Kit Carson est un des derniers films de la très riche filmographie de George B. Seitz. Il a réalisé une centaine de films.

Le cinéaste va baser son film autour d’un triangle amoureux. Nous y retrouverons deux figures historiques de la création des Etats-Unis avec le capitaine John C. Frémont et Kit Carson, s’affrontant pour les beaux yeux de Dolores Murphy incarnée par Lynn Bari. Ce triangle amoureux n’est pas anodin et revient très régulièrement dans les westerns des années 30/40. On pouvait alors retrouver dans Badlands Of Dakota, par exemple, deux frères tombés amoureux de la même femme. Ce schéma triangulaire est très important pour symboliser le destin encore incertain des Etats-Unis que l’on connait aujourd’hui. Il y a cette tentation bipartite avec d’une part le banditisme et de l’autre l’établissement de l’ordre étatique ou l’éternel affrontement entre anarchie et organisation politique.

Les femmes de ces films se retrouvent souvent amenées à choisir le destin même de la nation, se donnant à l’Amérique délinquante ou bien l’Amérique rigoriste et militaire. Un choix qui influera sur tout l’avenir d’une nation.

Le long-métrage propose de suivre notre trouple, dans la traversée du continent américain pour parvenir en Californie et imposer son indépendance. On y découvre un territoire en plein conflit, une terre à cheval entre l’arrivée des colons, les indiens et les troupes mexicaines.

Cette répartition tripartite de l’espace géographique permet au réalisateur de porter plusieurs problématiques à l’écran. Tout d’abord l’amorce de l’éternel conflit Etats-Unis/Mexique, que nous connaissons encore aujourd’hui. Une rivalité qui à l’époque de la conquête de l’Ouest était bien plus en faveur des mexicains. Néanmoins, leur désorganisation hiérarchique et politique va diviser leurs forces les menant à perdre de nombreux territoires tels que le Texas, la Californie ou encore l’Utah. Le film touche à cette perspective historique en appuyant sur une propagande des années 40 visant à totalement faire perdre la crédibilité du régime mexicain, en le moquant. Ainsi, on pourra voir durant le long-métrage une armée mexicaine relevant de bandes éparses sans aucune organisation.

Kit Carson : test Blu-ray

De plus le film traite de la problématique indienne, et propose une vision des Shoshones très rude. Les indiens étant montrés comme des bêtes de foires ne parvenant pas à prendre de décisions. Une vision qui de nos jours peut paraître difficile mais qui reflète l’idéologie américaine de l’époque face aux autochtones.

Les plans proposés sont tous d’une grande beauté et nous permettent de magnifier le désert américain au travers de cette généreuse pellicule noire et blanc. Le travail de restauration proposé est simplement incroyable offrant une profondeur sur les grands espaces très honnête.

Le point fort du film repose sur son rythme effréné. Il ne laisse pas le spectateur s’ennuyer un seul instant ne cessant d’alterner les scènes d’actions aux scènes d’intrigue. On assiste à plusieurs assauts, attaques approchant les dix minutes. Ces dernières sont parfaitement orchestrées sous le regard du réalisateur.

La bande originale composée par Edward Ward est pertinente sans pour autant être originale dans ce genre de production. Néanmoins, elle appuie parfaitement les scènes du film et nous porte du premier au dernier instant du travail réalisé par Seitz.

L’oeuvre de Seitz a en elle tous les ingrédients du western. Elle en devient même une référence tant il parvient en 95 minutes à offrir une vision globale, d’un genre, d’une époque et de ses problématiques. Une grande réussite pour tous les amateurs de westerns, une belle découverte pour tous les néophytes du genre. Bref, si vous cherchez un bon western hollywoodien, Kit Carson est là pour vous.

Kit Carson : test Blu-ray

II) Les caractéristiques techniques de l’édition Blu-ray

Image :

Le master proposé par le partenariat ESC/Movinside est particulièrement soigné. La copie offre un piqué très travaillé et offre une profondeur exemplaire au film. On vient à se perdre dans les paysages, à apprécier les moindres recoins de l’image. Le Grand Ouest comme si on y était. Cependant quelques courtes scènes sont marquées par de nombreuses griffures et rayures, mais il s’agit d’une à deux minutes en tout sur le film. Cela permet même de mettre en valeur tout le travail effectué sur le reste de la copie. Le contraste y est également étudié de manière réussie. Esc prend également le soin de conserver le format image d’origine.

Note Image : 3,5/5

Son :

Une unique piste Dts Hd audio anglais Mono 2.0 nous est proposé. Cette dernière laisse la part belle aux effets sonores et permet une bonne pénétration dans l’atmosphère du film. Les voix sur certaines sont légèrement en retrait mais rien de bien perturbant grâce à la présence des sous-titres français.

Seul regret, bien que d’ordinaire sans grande importance, l’absence d’une version française. Les films des années 40 bénéficient souvent de doublages réussis ou parfois caricaturaux qui collent bien aux propos délivrés par les films sur la conquête de l’Ouest américain.

Note Son : 3,5/5

Suppléments :

Comme à sa grande habitude, Esc en partenariat avec Movinside,  nous propose pour sa collection Hollywood Westerns, deux entretiens avec des spécialistes du genre :

  • Un entretien historique avec Iac : Comme à son habitude, Iac nous régale par son approche historique des personnages du film. Il revient sur la longue carrière de Kit Carson mais également sur l’importance de ce personnage au sein des Etats-Unis que nous connaissons aujourd’hui. Nous avons aussi le droit à quelques mots sur le capitaine Frémont. Il met en avant la véritable histoire de leur rencontre et non pas celle qui nous est contée par le film. Un supplément très bien ficelé, qui ne nous donne qu’une pensée : on veut du Iac, encore du Iac et toujours du Iac !
  • Une présentation du film par Vincent Jourdan : Le spécialiste du genre revient sur l’époque de la sortie du film et le regain d’intérêt pour le genre à partir de 1939. Le supplément s’articule autour de l’équipe du film du producteur  au réalisateur en passant par les acteurs. Il revient sur la place qu’occupe Le Dernier Des Mohicans dans la filmographie de Seitz préparant l’arrivée de Kit Carson. On y apprend de quelle manière l’équipe du film s’est formé en revenant sur la décennie précédente. Un supplément fort en détails qui ravira les plus curieux.

Note Suppléments : 4/5

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